World News

En Corrèze, un producteur arrache 300 noyers à cause de la crise de la filière noix

En Corrèze, un producteur arrache 300 noyers à cause de la crise de la filière noix

Alain Soulié, producteur de noix à Altillac, a décidé d’arracher trois hectares de noyers sur son exploitation. Plusieurs problèmes empêchent la filière d’être rentable.

Dans son exploitation à Altillac, Alain Soulié, producteur de noix, regarde un de ses noyers se faire arracher par une pelleteuse. Au milieu des bruits de craquement de branches, le septuagénaire contemple la scène. « Ça ne fait pas du bien à voir, commente-t-il. Celui-là, il avait 50 ans. »

En Corrèze, la filière noix s'inquiète de son avenir

Le nuciculteur corrézien subit la crise de la filière des noix de plein fouet. Depuis plusieurs années, différents problèmes s’érigent face aux producteurs. « Il y a une surproduction mondiale de noix, déplore Michel Queille, président de l’association régionale des producteurs de noix du Sud-ouest. Le Chili produit 100.000 tonnes de noix par an, soit cinq fois plus qu’il y a 10 ans. » L’année dernière, l’exploitation d’Alain Soulié a été touchée par l’anthracnose, maladie affaiblissant les feuilles des arbres fruitiers. Et cette année, le gel a fait des siennes. « Résultat : je n’aurai aucune noix cette année », constate le nuciculteur.

Plus aucun bénéfice sur les noix depuis trois ans

Alain Soulié révèle qu’il n’obtient aucune rentabilité sur sa production de noix depuis trois ans. Le producteur corrézien prend alors la décision d’arracher environ 300 noyers. Soit trois hectares sur les 120 de son exploitation. « Financièrement, on fait le dos rond, confie le nuciculteur. Mais on fait comme on peut. Heureusement qu’on a des bovins. Eux constituent une grosse partie du chiffre d’affaires. »Ce lundi 8 juillet, une pelleteuse s'occupait d'arracher des noyers de l'exploitation d'Alain.

En 2023, le gouvernement avait mis en place un dispositif d’indemnisation pour les exploitations les plus fragilisées. « 80 % de la perte économique pouvaient être prise en charge, complète Michel Queille. Mais pour ça, il fallait que les pertes représentent 20 % du chiffre d’affaires du producteur. Ce qui n’était pas le cas d’Alain. »

Retraite à la fin de l'année

À la fin de l’année, le producteur de 73 ans et sa femme prennent leur retraite. Sébastien, le fils du couple, reprendra l’activité. L'objectif : préparer le terrain. « L’arrachage des noyers servira à mettre notre fils sur de bons rails, assure Alain Soulié. Comme ça, il pourra planter des framboisiers. »

L‘Altillacois exige quand même que son fils garde les noyers. « Dans les productions, il y a toujours des hauts et des bas, positive le septuagénaire. Ça va peut-être finir par revenir. En attendant, il faut avoir les reins solides. » 

Texte : Samuel Purdy

Photos : Fabrice Combe

Читайте на 123ru.net