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Tour de France : Philipsen limpide, à Saint-Amand-Montrond, au bout d’une étape tranquille

Traditionnellement programmée le lundi, la journée de repos de ce 111e Tour de France s’est étirée une bonne partie de l’après-midi, ce mardi. Du départ d’Orléans un peu avant 13 h 30 jusqu’à l’arrivée quatre heures plus tard à Saint-Amand-Montrond, le peloton s’est offert une transhumance plutôt tranquille à travers la région Centre-Val de Loire.

Après une première semaine usante et avant une étape qui s’annonce rude ce mercredi avec une arrivée au Lioran dans les monts du Cantal, les coureurs ont profité de cette journée toute plate et de ce début d’étape tout droit, abrité du vent par les arbres de la forêt de Sologne, pour ne pas trop forcer.

On a bien cru la course lancée quand, à 141 kilomètres de l’arrivée, un tandem de coureurs belges prenait la poudre d’escampette. Brent van Moer (Lotto dstny) et Kobe Goossens (Intermarché - Wanty) furent ainsi les premiers, à Romorantin, à franchir la ligne du sprint intermédiaire, une bonne minute devant un Jasper Philipsen agressif qui démontrait, déjà, sa soif de gagner, à 130 bornes de l’arrivée. Mais pour les deux coureurs de devant, l’échappée tournait court et ils se laissaient avaler par la meute quelques minutes plus tard. En réalité, le seul objectif du mouvement initié par Goosens était de protéger les points du maillot vert de son leader, l’Erythréen Biniam Girmay.

Impassible et droit comme un I

« Pourquoi il n’y a pas d’échappée?? Eh bien tout simplement parce que le Tour de France est très dur, éclairait Anthony Turgis (TotalEnergies), vainqueur dimanche de l’étape des chemins blancs à Troyes après avoir su saisir son risque très tôt dans la journée. Quand des étapes très dures suivent, peut-être que certains essayent de s’économiser un maximum. Il faudrait peut-être rendre plus attrayant le fait de prendre des initiatives pour favoriser les mouvements de course. »

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Impassible et droit comme un I au moment d’entrer dans le Cher une première fois à Thénioux, le peloton semblait ruminer le souvenir de sa dernière arrivée dans le Boischaut. En 2013, les équipes belges avaient fait basculer la course à la faveur du vent en créant des bordures et en reléguant certains favoris à plus de dix minutes. La vigilance orage qui sévissait sur la région incitait donc chacun à la prudence et les nombreux changements de direction dessinés dans les cinquante derniers kilomètres ne faisaient qu’accentuer les craintes dans les voitures des directeurs sportifs.

« On avait noté le kilomètre 125 avec la traversée d’Issoudun pour être placé, soulignait après l’étape Axel Zingle, dixième et meilleur Français du jour. Tout le monde le savait donc ça a donné une course très nerveuse. Je n’ai pas beaucoup croisé d’autres coureurs, je n’ai pas beaucoup discuté aujourd’hui. »

Alors, à l’entrée de la sous-préfecture de l’Indre, tout le monde était déjà au sprint, équipe du maillot jaune Tadej Pogacar en tête. La formation de Jonas Vingegaard, le double tenant du titre, était également aux aguets mais là encore, c’était une fausse alerte. Faute de vent suffisant, on comprenait rapidement que pour voir de l’action, il faudrait attendre le sprint final et prendre son mal en patience en observant le peloton éventrer d’interminables plaines céréalières. Point positif de ce tempo mezzo piano, le public berrichon cuit à point tout au long de la journée mais rafraîchi par de petites averses, pouvait profiter du spectacle un peu plus longtemps que prévu.

L’Érythréen Biniam Girmay toujours régulier

Mais les étapes les plus tranquilles sont aussi bien souvent les plus nerveuses lorsque l’arrivée se rapproche. Tout le monde a encore les jambes assez légères pour faire des efforts dans les derniers kilomètres. Fort heureusement, aucune chute ne s’est produite dans un final où tous les meilleurs sprinteurs du Tour de France étaient encore présents. Frustré depuis dix jours et le grand départ de Florence en Italie, Jasper Philipsen a pris une éclatante revanche au bout d’une ultime ligne droite de plus de 400 mètres. Parfaitement lancé par Mathieu Van der Poel, son champion du monde de poisson-pilote, l’homme au maillot vert et aux quatre victoires en 2023 a franchi la ligne avec un bon vélo d’avance sur l’Érythréen Biniam Girmay, décidément le coureur le plus régulier des sprints de ce début de Grande Boucle.

Si les deux hommes sont bien partis pour se chamailler sur toutes les arrivées plates d’ici le dénouement à Nice le 21 juillet, leurs cuisseaux seront bien moins à la fête ce mercredi sur les reliefs exigeant du Massif Central entre Évaux-les-Bains (Creuse) et le Lioran (Cantal). Une étape qui pourrait revêtir deux courses en une : celle pour prendre l’échappée et la victoire et celle pour le classement général.

 

Antonin Bisson avec Ludovic Auréganantonin.bisson@centrefrance.com

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