On vous dit tout sur les nouveaux feux "récompense" sur le point d'être mis en service à Brive

En accord avec les riverains des quartiers concernés, la ville de Brive (Corrèze) a décidé d’installer des feux dits « récompense » rue Antoine-Dubayle et avenue Henri-Queuille.

D'ici à quelques jours, les automobilistes qui ont le pied trop lourd n’auront plus le choix. Rue Antoine-Dubayle, comme dans la côte de la Pigeonnie, s’ils dépassent les 50 km/h autorisés, ils tomberont sur un feu rouge dans les deux sens de circulation.

Pourquoi des feux à ces deux endroits ?

Les deux axes, très fréquentés, sont connus pour être des endroits où la limitation de vitesse est mal respectée. C’est particulièrement le cas avenue Henri-Queuille, en descendant de la Pigeonnie, où il faut vraiment avoir le pied sur le frein tout du long pour ne pas dépasser les 50 km/h. « Mais les gens roulent aussi beaucoup trop vite en montant », fait remarquer Jacques Veyssière, l’adjoint en charge de l’urbanisme. « C’est un vrai problème pour les habitants et c’est dangereux parce qu’il y a des arrêts de bus et des enfants qui prennent le car », prolonge Alain Guilhem, le président du conseil de quartier.

Du côté d’Antoine-Dubayle, la situation est identique. Cette rue, entre le giratoire de Bouquet et l’avenue de Bordeaux, a même été confrontée à des rodéos urbains nocturnes pendant plusieurs mois en 2022. Après plusieurs réunions entre la ville et les riverains, des rétrécissements de la chaussée (des « écluses » dans le jargon) avaient été mis en place, courant 2023, pour tenter, déjà, de faire baisser la vitesse.

La difficile bataille contre les rodéos urbains à Brive (Juin 2022)

« Mais les habitants sont revenus vers nous pour nous dire que ça fonctionnait mal, explique Jacques Veyssière. Le problème, quand il y a peu de circulation, c’est que les gens roulent aussi vite et certains vont même jusqu’à accélérer pour griller la priorité à la personne qui arrive en face. » « Ça n’a vraiment pas été concluant, confirme Catherine Rougier, la présidente du conseil de quartier. En plus, ça pose des problèmes à certains riverains au niveau des sorties de garage. »

Où sont-ils positionnés ?

Ceux d’Antoine-Dubayle, sont déjà en place et seront mis en service au plus tard le vendredi 12 juillet. Ils ont été positionnés à environ 50 mètres de part et d’autre de l’impasse Jacques-Chaminade.

Les deux feux de la Pigeonnie, sont en passe d’être installés et seront opérationnels le 30 juillet. Dans le sens montant, le feu sera situé environ 300 mètres après le parking de la maternité. Dans le sens descendant, il sera placé une trentaine de mètres avant la rue Georges-Lajoinie.

Coût. L’installation de ces feux a coûté 80.000 euros pour chacune des deux rues. Ceux de la Pigeonnie ont été entièrement payés par le quartier. Les deux de la rue Antoine-Dubayle ont été financés par la ville à hauteur de 55.000 euros et par le quartier à hauteur de 25.000 euros.

D’autres options ont-elles été envisagées ? 

Rue Antoine-Dubayle, il y a donc eu la tentative « écluses », mais avant de pencher pour deux feux récompense, la ville a également envisagé l’installation d’un radar fixe. « Mais leur implantation dépend de la préfecture et l’endroit n’est pas assez accidentogène pour en mettre un », explique Jacques Veyssière.

Côté Pigeonnie, depuis des années déjà, des panneaux préviennent de contrôles de vitesse fréquents et, de fait, les policiers nationaux et municipaux s’y postent régulièrement. Mais comme ils ne peuvent pas y être en permanence, Alain Gilhem, estime que ces feux sont « peut-être le seul moyen » de discipliner les automobilistes, « tout en leur évitant de prendre un PV ». « Sinon, on aurait pu mettre des ralentisseurs, mais ça aurait été ridicule », glisse-t-il.

Comment fonctionnent-ils ?

Ces feux dits « récompense » restent au rouge par défaut et ne passent au vert que si le véhicule en approche respecte la vitesse autorisée. Le déclenchement se fait environ une trentaine de mètres avant l’arrivée sur le feu.

« Ça peut donner l’impression qu’on va être bloqué au rouge, mais l’idée, c’est que le déclenchement ne se fasse pas trop tôt pour que le véhicule ne réaccélère pas », précise Jacques Veyssière.

Quelle sanction en cas de non-respect ?

Comme n’importe quel autre feu tricolore, le griller lorsqu’il est au rouge est sanctionné d’un retrait de quatre points de permis et d’une amende de 135 euros.

Rue de l'Ile du Roi, un feu "micro-régulé". Avec les évolutions de la réglementation, le feu récompense de la rue de l’Ile du Roi, à la hauteur de la piste de pumptrack, a été transformé en feu micro-régulé, en 2021. À l’image d’un feu récompense, il est au rouge par défaut et passe au vert pour les véhicules qui arrivent à la bonne vitesse (50 km/h en l’occurrence), mais comme il est situé sur un passage piéton, il passe également automatiquement au rouge dès qu’un passant arrive à sa hauteur. Dernière subtilité, le feu respecte un cycle. Il peut donc arriver qu’il repasse au rouge quelques secondes même si on respecte la limitation de vitesse.

Michaël Nicolas