World News

Le Clermont Foot veut rebondir en se servant de son aura acquise en Ligue 1

Le Clermont Foot veut rebondir en se servant de son aura acquise en Ligue 1

Malgré la relégation en Ligue 2, le Clermont Foot a changé de dimension après ses trois saisons en Ligue 1. Une aura nouvelle dont il espère se servir pour rebondir.

Il y a la Ligue 1 et… le reste. C’est au bénéfice de son passage de trois saisons dans cet autre monde, ultra-médiatisé, que Clermont tire aujourd’hui une légitimité renforcée. Et tant pis si c’est à l’échelon inférieur. « Avant de monter, c’était un bon club de Ligue 2. Mais on ne le voyait pas aller au-delà. Aujourd’hui, tout le monde sait placer Clermont sur la carte du foot », confirme un journaliste parisien.

Car il y eut le printemps 2021 et la montée historique dans l’Élite. Une première saison à l’arrache pour déjouer des pronostics qui le voyaient redescendre illico. Puis une seconde exceptionnelle, forte d’une 8e place. Et si la 3e s’est avérée ratée, ce parcours jalonné d’exploits (victoires à Paris, Marseille, Lyon, Nice notamment) a laissé des traces. Sans oublier une finale de Gambardella chez les jeunes qui sert aussi de carte de visite pour des parents parfois en mal de repères…

Du coup, « le made in Clermont » dont le nouvel entraîneur, Sébastien Bichard, s’est fait le chantre lors de sa prise de fonction, le club entend bien capitaliser dessus. « Le Clermont Foot avait déjà une réputation de sérieux avec Claude Michy, avance Ahmet Schaefer en évoquant son prédécesseur. On travaille depuis des années dans cet esprit-là ».

Mais à une autre échelle. Et là, la L1 a incontestablement servi d’accélérateur, de booster même.

« Séduire un joueur, c’est devenu plus facile. Au-delà de l’aspect financier où on n’est pas forcément le mieux-disant, on sait maintenant dans le milieu qu’un jeune pourra s’épanouir chez nous ».

Clermont, le tremplin qu’il vous faut ? C’est en l’espèce le cas du milieu sochalien Allan Ackra, qui était pisté à l’étranger mais également par plusieurs écuries de L1. « Il a pourtant choisi de venir chez nous. On en est fier ». Une crédibilité nouvelle qui vaut aussi pour des éléments plus confirmés. Pas certain que Da Silva ou Saivet aient signé il y a cinq ans dans des conditions analogues. Même si eux, en joueurs confirmés qu’ils sont, visent forcément autre chose…

Le club jouit d’une image plus séduisante

Un attrait nouveau que confirment nombre d’agents. À l’image de Benjamin Jeandon, qui a assuré le prêt de Virginius en janvier dernier. Au-delà de son travail personnel, il détaille une approche auvergnate qui rassure. Et qui permet d’aller parfois plus loin que la seule arithmétique financière.

« On a face à nous des gens carrés, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce milieu... », assure-t-il. « Clermont s’est bien développé ces dernières années, et ce n’est pas fini. C’est appréciable et apprécié de travailler avec eux. Ici, le fonctionnement est clair et le club renvoie une belle image ».

C’est aussi cette approche et cette alchimie qui doivent permettre au club de rebondir alors qu’il continue de se structurer à vitesse Grand V, à l’image du centre de performance qui sort de terre derrière la tribune principale d’un stade Montpied lui aussi en pleine transformation. Les terrains d’entraînement avaient donné le « la ». Avec cet outil espéré pour la fin de l’année civile, Clermont pourra jouer dans une autre cour dans le cadre de ses opérations séduction.

Toutefois, fidèle à sa stratégie qui lui évitera toujours de dépenser l’argent qu’il n’a pas, le CF63 ne budgétera pas une remontée illico, à l’instar d’un Lorient qui annonce déjà repartir en L2 sur des bases stratosphériques. « Jamais, pas de ça chez nous ! », sourit un membre haut placé du club.

Évidemment, et personne ne s’en cache, la vente de joueurs restera l’élément central du business plan. Du coup, il faut s’assurer au maximum en amont de la perspicacité d’un recrutement. Là encore, rien n’est laissé au hasard. « On insiste beaucoup sur l’aspect comportemental et la personnalité du joueur », complète Ahmet Schaefer. Chaque recrue potentielle est ainsi reçue par le coach pour un long entretien en amont. Sinon, les discussions, poussées, se font en visioconférences.

Le « made in Clermont » comme porte-étendard revendiqué et assumé, au-delà des investissements de tous ordres, se frottera toutefois inévitablement à la réalité des résultats de son équipe phare. Le Clermont Foot, actuellement en stage au Chambon-sur-Lignon, a un gros mois pour s’y préparer au mieux. Car le juge de paix reste et restera malgré tout toujours le terrain.

Valéry Lefort

Читайте на 123ru.net