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Le profil des jeunes accueillis à la Mission locale a évolué : "Ils préfèrent souvent un CDD à un CDI"

Le profil des jeunes accueillis à la Mission locale a évolué :

Au service des jeunes de 16-25 ans, la Mission locale Hautes Terres nord-ouest Cantal a à cœur de garantir l’égalité de traitement et l’équité entre les jeunes pour leur trouver une voie professionnelle d’insertion.

Des contraintes tout d’abord. Un vaste territoire à couvrir comprenant 153 communes, les deux arrondissements de Mauriac et de Saint-Flour. Un siège à Saint-Flour, une antenne à Mauriac et quatorze permanences régulières pour assurer la proximité. Des spécificités économiques différentes d’un arrondissement à l’autre, ensuite, avec un arrondissement sanflorain et son autoroute rayonnant sur les départements limitrophes et moins enclavé que celui de Mauriac avec sa départementale. Et des freins.

Des freins à l'emploi

Martine Guibert, présidente de la Mission locale Hautes Terres nord-ouest Cantal n’a rien occulté dans son propos introductif à l’assemblée générale, mardi matin, en mairie de Mauriac.

On est très attentif à la déprise démographique avec des jeunes trop peu nombreux sur notre territoire, il y a aussi des inquiétudes sur le maintien des services publics. Un taux de chômage très faible entre 3 et 4 % qui freine la capacité de recrutement, l’installation, la reprise d’entreprises. Aucun de nos principaux secteurs, l’agriculture, l’agroalimentaire, le bâtiment, les services à la personne, la santé n’est épargné par les problématiques d’emploi. Les entreprises doivent s’adapter, se réinventer dans leurs modes de recrutement

Évolution des profils des jeunes

Autre frein, le manque de filières pour apprendre : « L’opportunité de poursuivre des études sur place ou de formation professionnelle est très compliquée ». Et la mobilité. « Nous avons un habitat très dispersé qui ne facilite pas les transports en commun. » Sur les 742 jeunes accueillis à la Mission, dont 620 accompagnés, 63 % n’ont pas le permis de conduire. L’évolution des souhaits des jeunes accueillis par la Mission est aussi une nouvelle donne à prendre en compte.

« Ils sont de plus en plus sur des projets à court terme, des CDD mais pas forcément un CDI. Tout évolue très vite. » En 2023, 45 % des jeunes suivis étaient en situation d’emploi durable dont la moitié en contrat interim. Et la directrice, Marie-Hélène Vignau (qui succède à Daniel Coubetergue) de souligner que 40 % avaient le bac, 28 % un CAP/BEP pour 26 % seulement sans diplôme.

Daniel Coubetergue, directeur durant 26 ans

Des perspectives

La Mission affiche un bon bilan malgré le contexte et des soutiens concluants pour trouver une formation, un stage, un contrat en alternance ou pas… L’offre de formation va d’ailleurs s’étoffer avec l’antenne campus de formation créée à Saint-Flour, pour les métiers du luxe et qui devrait développer d’autres formations. Avec un centre d’hébergement de 34 logements qui lui sera adossé. Car l’offre de logement est aussi un frein majeur de l’insertion.

Le siège de la Mission locale, hébergée par la Ville jusqu’à présent, changera de locaux en fin d’année pour un accueil « plus adapté et plus spacieux ». Des charges en plus sur le budget de l’association (pour les travaux et le loyer) qu’elle prend déjà en compte.

Magali Roche

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