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"Si c'est comme ça, on se casse" : la gauche quitte le conseil départemental du Puy-de-Dôme en plein milieu de session

"Le conseil départemental n'a pas vocation à amener des sujets nationaux ici", débute Lionel Chauvin dans son discours inaugural. Vœu pieu. Et peu performatif, puisque le président de l'assemblée enchaîne en parlant de "décision hasardeuse du président de la République", d'un "pays plus que jamais fracturé", de Français qui ont "voté, non pas pour adhérer, mais ont été "embarqué autour d’astuces politiciennes qui décrédibilisent la politique". 

Se demandant comment la gauche allait gérer une France insoumise qui "l'a soumise". Évoquant "son pendant à droite, le Rassemblement national". Le ton est donné, la rengaine nationale de la campagne LFI=RN est relancée. Sur son siège, Lionel Gay (la Gauche 63 - Solidaires par nature) ne tient pas en place. On en attendait pas moins. 

Rappelons, pour note, que dans sa décision du 11 mars, le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative du pays, a estimé que le RN est un parti d'extrême droite et LFI n'est pas un parti d'extrême gauche. 

Mais retour au conseil départemental. Parole à Jean-Marc Boyer (Union des Républicains et indépendants). Le ton monte. Si peu... Parlant de "baiser la babouche de leur général en chef, le plus extrémiste de tous, Jean-Luc Mélenchon" et parlant, allègrement, d'antisémitisme de la gauche. 

Le président, Lionel Chauvin.

La gauche, justement, tient également son rôle. Celui de pointer du doigt le refus de se désister de certains candidats de droite dans les circonscriptions du département, faisant le jeu de l'extrême droite, mettant en danger la République. A chaque assertion de Lionel Gay, un "oui" retentit de l'autre côté de l'hémicycle. Jean-Marc Boyer. Cette ligne d'invectives entre les deux élus est un classique du conseil départemental. 

La tension est déjà assez haute. Chacun a bien repris la parole national de son camp. Peu importe si ce n'est ni le lieu, ni le moment. C'est alors que Flavien Neuvy demande "un droit de réponse". "Il n'y a pas, il n'y a jamais eu de droit de réponse à un discours de politique générale", râle-t-on à gauche. "Je laisse la parole à Flavien Neuvy, c'est encore moi qui décide ici", tranche le président. "Si c'est comme ça, on se casse", et la gauche de se lever comme un seul homme. Avant de franchir la porte, Gérald Courtadon se retourne vers Jean-Marc Boyer : "On se fait traiter d'antisémite. Non, mais tu te crois où ? Tu te crois où ?". 

Flavien Neuvy revient brièvement sur les non désistements des candidats et conclut, devant une assemblée à moitié vidée : "Cette gauche qui a priori a peur du débat n'a pas de leçon de démocratie à nous donner."

Et ils reste encore un jour et demi de débat.

La vidéo du conseil ici.

Au milieu de ce marasme, peu glorieux, notons l'intervention de Cédric Rougheol, au nom des Indépendants et démocrates, maintenant un front républicain. "Il est impossible de dire quelle sera la situation politique dans une semaine. Mais n’oublions pas les dix millions de personnes qui ont voté RN. Le vote RN est un vote de colère. Colère augmentée par la sensation de s’être fait voler ce scrutin. Le RN sera encore plus fort dans trois ans. Ne nous voilons pas la face."

Simon Antony

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