Il y a 80 ans, l'opération aérienne "Cadillac" parachutait plusieurs tonnes d'armes pour le Maquis en Corrèze

Il y a 80 ans, quelques semaines après le Débarquement, l’un des plus importants parachutages d’armes et de munitions était mené par l’aviation alliée dans le Massif Central. Deux sites étaient ciblés en Corrèze pour bénéficier à la Résistance. Retour sur l’opération salvatrice « Cadillac », qui sera commémorée samedi et dimanche à Saint-Julien-aux-Bois et Monceaux-sur-Dordogne.

Il faut s’imaginer l’arrivée épique de cette flotte vrombissante dans le ciel, songer à l’espoir fabuleux, avec ses précieux chargements, qu’elle représentait pour tous les résistants, dans l’attente d’équipements et de munitions. Il y a 80 ans, en Corrèze et dans le Cantal voisin, un vent de liberté a soufflé dans le ciel avec l’opération « Cadillac », l’une des plus importantes opérations de parachutage effectuées de jour durant la Seconde Guerre mondiale.

Saint-Julien-aux-Bois et Monceaux

Le 14 juillet 1944, aux premières heures de la matinée, 131 avions de la 8e US Air Force décollaient de plusieurs bases de Londres et des alentours pour ravitailler le Maquis de la France occupée. À leur bord, plus de 1.500 conteneurs comportant des armes, des munitions et du matériel. Parmi les sites de largage dans le Massif Central, haut-lieu de la lutte armée clandestine, « Trammond », nom de code pour une zone située sur le puy Quinsac, à Saint-Julien-aux-Bois. Escortés par des chasseurs, 60 bombardiers « B17 » procèdent ainsi en plusieurs rotations au parachutage de 689 conteneurs, soit 68 tonnes de matériel essentiel au combat des résistants. Avec leurs vaches, des tracteurs, parfois des mules, de nombreux paysans participent à la prise en charge des armes et munitions dans des camions sur la N 680 qui rallie Saint-Privat à Pleaux, dans le Cantal. La moitié est récupérée par l’Armée secrète ; l’autre par les Francs-tireurs et partisans (FTP).

Retour via Bourges en Angleterre

Alors que 36 avions opèrent des largages sur le terrain « Serrurier » à Pleaux, mais aussi dans le Lot, à Loubressac, 35 imposants bombardiers parachutent 419 conteneurs, soit 46 tonnes d’armement et matériels divers, sur le site répondant au code « Digger », à Monceaux-sur-Dordogne. L’ensemble de la flotte alliée prenait enfin la route du retour, via Bourges, en direction de l’Angleterre.

L’opération « Cadillac », discrètement annoncée le 13 juillet par radio aux agents de liaison par un sibyllin « les taxis arriveront à 9 heures », était couronnée de succès. Le 17 juillet 1944, un message du Centre d’opérations de parachutage et d’atterrissage (Copa) de la Région 5 parvient à Londres : « Opération très réussie. »

Un week-end entier pour commémorer l'opération

Durant tout ce week-end des 13 et14 juillet, l'association Sintri Memori organise à Saint-Julien-aux-Bois et à Monceaux-sur-Dordogne de nombreux rendez-vous, parmi lesquels des parachutages, pour commémorer les 80 ans de cette opération importante de la Seconde Guerre mondiale. Détail complet du programme sur le site internet de l'association. Des animations seront également organisées dans le cadre de la Fête de l'air par Corrèze Vol libre, dont le détail est accessible sur leur site web.

Julien Bachellerie