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Cinquième circonscription du Puy-de-Dôme : pourquoi un tel engouement pour le militantisme ?

Cinquième circonscription du Puy-de-Dôme : pourquoi un tel engouement pour le militantisme ?

Alors que le militantisme vivait depuis plusieurs années une crise des vocations, la campagne pour les législatives semble avoir ravivé l’engagement politique. À la rencontre des militants du NFP et du RN dans la cinquième circonscription.

Sans eux, les candidats seraient bien seuls. Qui pour tracter sur les marchés, pour convaincre les électeurs au porte-à-porte ou pour coller les affiches sur les panneaux électoraux?? Les militants sont les petites mains essentielles au déroulement de la campagne, et au bon fonctionnement de la démocratie. Les récentes élections législatives ont été marquées par une forte mobilisation des militants de longue date et de celle des novices de l’activité partisane. Arthur et Laura pour le NFP et Jessica pour le RN ont tracté dans la cinquième circonscription.

Un engouement jamais vu pour le NFP

Au soir de sa réélection, André Chassaigne s’est montré très reconnaissant envers tous les militants qui l’ont accompagné au cours des trois intenses semaines de campagne. Après la dissolution, beaucoup ont ressenti le besoin de soutenir le NFP. Arthur Anglade (24 ans) était déjà engagé dans le mouvement Génération.s. Dimanche 9 juin, au lieu de militer à Clermont où il étudie, il décide de retourner dans la 5e circonscription dont il est originaire car c’est "là où il y avait le plus besoin". Et face à la difficulté pour entrer en contact avec l’équipe du candidat, il décide de créer une boucle sur le réseau social Whatsapp pour rassembler les militants.

S’ils étaient quatre au début, ils sont une centaine à la fin : "Je n’ai jamais vu un tel engouement."

Pour beaucoup, la mobilisation s’explique par "le danger de l’extrême droite", mais aussi "par la possibilité d’une victoire alors que la gauche semblait parfois abonnée aux défaites", selon Laura Gisbert. Une initiative très bien accueillie par le député sortant qui a compris "qu’il n’était pas tout seul et que les gens voulaient le soutenir". Il faut dire que les jeunes militants ne sont pas de trop dans une campagne qui se joue aussi sur les réseaux sociaux et alors que le candidat se déclare lui-même "à l’ère médiévale" concernant ces nouveaux outils. Ils lui ont par exemple créé un compte sur le réseaux social TikTok très utilisé par les jeunes, qui comptabilise jusqu'à 28.000 vues pour certaines vidéos. 

Des militants  déterminés au RN

Côté Rassemblement national la mobilisation de militants a été plus difficile dans la circonscription. Mais pas de quoi décourager Jessica Boudon (19 ans), qui s’est pleinement engagée dans la campagne. Avec un membre de sa famille policier elle a une préoccupation importante pour les questions de sécurité. Elle a adhéré il y a déjà plus d’un an au RNJ, la déclinaison jeunesse du RN. C’est notamment via les réseaux sociaux qu’elle a découvert le militantisme.

J’avais déjà vu des vidéos sur le réseau social TikTok qui m’ont donné envie.

Mais elle l’avoue aussi, militer pour le RN n’est pas toujours facile dans la 5e circonscription : "On se fait traiter de fachos et les gens peuvent devenir agressifs quand on ne va pas dans leur sens." Il y a aussi selon elle une difficulté pour s’engager : "Les gens ont peur parce quele RN reste mal vu." Cependant, elle reste satisfaite de la campagne car elle estime que "les gens ont commencé à ouvrir les yeux".

Un engagement de long terme??

Ce qui est certain pour les militants des deux bords, c’est que ces législatives n’étaient pas une fin mais bien le début d’une dynamique et d’un engagement citoyen durable.

Pour Jessica, avec le temps "le RN ça devient un peu comme une famille". À gauche, on espère que les recrues des législatives constitueront une base militante pour les prochaines élections.

Roman Routault

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