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Le lycée musulman Averroès se dit en "danger de mort lente" devant le tribunal administratif de Lille

Le lycée musulman Averroès se dit en

Le contrat entre l'établissement musulman privé et l'État a été suspendu par la préfecture du Nord après deux manquements aux obligations du lycée. Le tribunal administratif doit confirmer ou non cette décision jeudi 11 juillet.

Le lycée Averroès de Lille plaide à nouveau, jeudi 11 juillet devant la justice administrative, le rétablissement de son contrat avec l'État, sans lequel le principal lycée musulman de France risque une "mort lente", selon son avocat. Il avait été débouté une première fois en février.

La fin du contrat d'association avec l'État signifie que l'établissement "ne pourra plus accueillir en son sein d'élèves boursiers" et passera de 473 à 260 élèves, a déploré l'avocat du lycée, Sefen Guez Guez, en début d'audience devant le tribunal administratif de Lille. "C'est la mort lente de l'établissement Averroès", a plaidé Maître Guez Guez.

Peine de mort et ségrégation des sexes

La préfecture du Nord avait décidé fin 2023 d'interrompre à partir de la rentrée 2024 le contrat entre cet établissement privé et l'État, mettant ainsi fin aux subventions destinées à payer enseignants et personnels. La préfecture reproche au lycée, ouvert depuis 20 ans et régulièrement classé parmi les meilleurs de la région, d'avoir dispensé des enseignements "contraires aux valeurs de la République".

Le tribunal administratif, déjà saisi en référé dans ce dossier, avait confirmé en février la décision de la préfecture, estimant que le lycée avait effectivement manqué à ses obligations à deux reprises. D'une part, "en s'opposant sans motif suffisant à un contrôle inopiné du CDI" (centre de documentation et d'information) en juin 2022 ; d'autre part en citant comme source, pour des cours d'éthique musulmane, un recueil de textes religieux comprenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d'apostasie ou encore la ségrégation des sexes.

Pour Maître Guez Guez, "des points de détail fondamentaux dans ce dossier" n'ont pas été abordés lors de la première audience en référé, et justifient cette nouvelle requête. La direction du lycée Averroès a affirmé début avril qu'elle serait en mesure d'assurer "d'une façon ou d'une autre" la rentrée 2024, tout en appelant aux dons par assurer l'avenir de l'établissement. Ce dernier a dû doubler les frais de scolarité pour les lycéens, et les augmenter de 40% pour les 350 collégiens, a souligné Maître Guez Guez, dans la requête en référé dont l'AFP a obtenu copie. Ces frais peuvent désormais atteindre 3.000 euros par an.

Avec AFP

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