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"Il nous faut un autre candidat" : aux Etats-Unis, ces voix démocrates qui s’élèvent contre Joe Biden

"Biden devrait se retirer pour le bien du pays", déclarait hier Peter Welch, sénateur démocrate du Vermont, dans les colonnes du Washington Post. Peu de temps après sa sortie dans la presse américaine, l’élu de 77 ans - seulement cinq de moins que Joe Biden (81 ans, 82 en novembre 2024) - déclarait : "Nous ne pouvons pas ignorer ce que nous avons vu."

En ligne de mire, le débat qui l’opposait à Donald Trump, il y a deux semaines de cela. Malgré des conditions plutôt favorables - absence de public, micro de son adversaire éteint pendant ses prises de parole -, Joe Biden a pourtant souvent cherché ses mots, et parfois de longs moments…

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Les démocrates vont-ils finalement choisir un autre candidat que Joe Biden pour défier Trump à la prochaine présidentielle ? Après le premier débat, l'hypothèse prend de l'ampleur aux Etats Unis. shorts joebiden trump USA #sinformersurtiktok #apprendresurtiktok

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Les financements "se tarissent"

Les déboires du candidat investi inquiètent au sein du camp démocrate. "Les financements se tarissent" rapporte le Financial Times, selon un mécène de longue date du camp démocrate. Pourtant, toujours selon le média américain, il devrait s’agir de "la course à la Maison-Blanche, la plus chère de l’histoire des Etats-Unis".

L’acteur américain George Clooney réussissait un coup de force en juin dernier. A l’occasion d’un gala qu’il coprésentait, auquel participait Barack Obama, l’acteur obtenait l’une des plus importantes levées de fonds. 28 millions de dollars étaient collectés. Alors, quand il signe, le 10 juillet, une tribune du New York Times intitulée "J’aime Joe Biden mais il nous faut un autre candidat", tout président qu’il est, Joe Biden en prend un coup.

Les premières dissidences

L’une des ténors du camp démocrate, Nancy Pelosi - ancienne présidente de la Chambre des représentants dans la première moitié du mandat Biden - a demandé au président de "prendre une décision" rapidement. La démocrate a néanmoins tenté de ménager la chèvre et le chou, invitant ses pairs à "le laisser s’occuper de la conférence" et à "voir comment se passera la semaine" en ne mettant pas les avis personnels "sur la table".

Nancy Pelosi a demandé au président de
Nancy Pelosi a demandé au président de "prendre une décision" rapidement.

Michael Bennet, sénateur démocrate du Colorado, en veut aux collaborateurs de la Maison-Blanche. "A mon avis, [ils] n’ont rien fait, depuis le débat catastrophique, pour donner la garantie qu’ils ont un plan pour remporter les élections", chargeait-il, mardi soir, sur CNN. En privé, rapporte le site Axios, Chuck Schumer, président de la majorité au Sénat, se dirait prêt à soutenir une autre candidature.

D’après un sondage Ipsos, publié le 2 juillet, Michelle Obama - ancienne First lady - serait la seule en mesure de battre Trump. A la question : "Si les élections présidentielles se tenaient immédiatement et que vous aviez le choix entre Michelle Obama (démocrate) et Donald Trump (républicain), pour qui voteriez-vous ?", 55 % donneraient leur voix à l'épouse de Barack Obama. Donald Trump ne récolterait que 35 % des faveurs des électeurs dans cette disposition. A noter que le sondage prend en compte le vote blanc, l’abstention et la possibilité d'un vote pour un autre candidat.

Biden se cramponne à son investiture

Ce soir, en clôture du sommet de l’Otan qu’il héberge depuis mardi, le président américain se présentera face à une assemblée de journalistes. Cette conférence de presse, il la mènera sans note et sans prompteur. Joe Biden ne s’est pas adonné à cet exercice depuis février 2023. Il n’est pas vraiment un adepte de ce type de rencontre puisqu’il n’en totalise que 36 depuis son entrée en fonction. Sur les six derniers présidents, seul Ronald Reagan a fait moins.

Dans un éditorial, Peter Spiegel se projette dans un monde où Joe Biden est réélu. Le rédacteur en chef du Financial Times anticipe "des examens médicaux à chaque prise de parole" et imagine que "chaque tentative de le protéger de la presse serait soumise à d’importantes critiques". En somme, une situation invivable.

Depuis son débat raté, le candidat démocrate s’est défendu au micro de l’intervieweur George Stephanopoulos de la chaîne ABC. Lors de cette apparition très attendue, vendredi 5 juillet, il avait défendu sa cause, affirmant être "le candidat le plus qualifié" pour "gagner l’élection". Avant de pouvoir y prétendre, il devra se surpasser ce jeudi soir (21 h 30, heure française), pour reconquérir ceux qu’il perd.

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