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On a testé pour vous le vélorail pour s'offrir un panorama imprenable depuis le viaduc des Fades aux Ancizes

La pluie ne nous aura pas épargnés ce mercredi 10 juillet, mais pas de quoi nous décourager, ni les dizaines d’autres téméraires qui avaient décidé d’enfourcher leur vélorail. Nous prenons le départ avec la seconde salve de visiteurs du jour, impatients de découvrir le panorama offert depuis les hauteurs du viaduc des Fades, en plongeant prestement, depuis la gare des Ancizes, dans une nature verdoyante. Les végétaux ayant regagné du terrain depuis la disparition de la ligne de chemin de fer Lapeyrouse - Volvic, dix-sept ans plus tôt.

Des vestiges de l'ancienne voie ferroviaire

Nous partons donc, non pas cheveux au vent mais plutôt capuches sur la tête, pour une descente de 6,5 km. Au plus fort, notre embarcation atteint les 30 km/h, mais le rythme est souvent ralenti par des barrières de franchissement permettant de laisser suffisamment d’espace entre chaque vélorail et d’assurer une traversée en toute sécurité, notamment de la seule route départementale présente sur le trajet.

L’aller est en descente, rien de plus facile. Même si, avec l’averse qui s’invite, les choses se corsent quelque peu. Heureusement, elle ne s’éternisera pas, pour laisser place à un panorama dégagé durant le reste du voyage.

"Le vélorail, même électrique, doit être piloté par deux volontaires afin de se mettre en branle. Ensuite, l’assistance prend le relais. Quand, à l’arrière, la banquette convie à l’assise de trois passagers", d'après Christophe Faivre, gérant d’Ecoloisirs et gestionnaire du viaduc des Fades.

Même avec les tous petits, l'activité est tout à fait réablisable. 

Un enfant de dix ans seul peut transporter jusqu’à trois adultes sans problème !

Mode de déplacement doux par excellence, synonyme de détente, le vélorail, chariot de près de 130 kg glissant sans difficulté sur les rails de l’ancienne voie SNCF, promet d’emmagasiner une tripotée de souvenirs. Au fil du parcours, des vestiges de sa période ferroviaire apparaissent çà et là, comme la maison du garde barrière, aujourd’hui laissée à l’abandon. En pédalant un peu plus, nous parvenons jusqu’au premier tunnel. Pas de quoi avoir de frayeur, nous ne sommes plongés dans le noir que quelques secondes, avant que notre phare avant ne s’allume. Le franchissement du troisième et dernier tunnel, celui des Fontelins, est nettement plus impressionnant avec ses 327 mètres de long. 

Le clou du spectacle reste tout de même l’arrivée vertigineuse sur le viaduc des Fades, ce colosse des Combrailles âgé de 115 ans. Le vélorail étant le seul moyen de s’offrir une telle vue sur le barrage des Fades et la vallée de la Sioule,                    à 132 mètres de hauteur. Après les traditionnels clichés souvenirs, voilà qu’il est déjà temps de faire demitour. Et, là encore, pas d’inquiétude, bien que nous soyons désormais en montée, les coups de pédales fournis suffisent à remettre l’assistance électrique en route. Ce chemin en sens inverse nous immerge, une nouvelle fois et sans débauche d’énergie, dans un bain de forêt… sous un peu de pluie. Mais pas de quoi bouder notre plaisir, jusqu’au retour en gare.

Le viaduc des Fades n'est accessible que par le velorail. 

De nombreux projets à venir 

En 2020, la communauté de communes Combrailles, Sioule et Morge (CSM) fait l’acquisition de vingt vélorails dont Christophe Faivre est le gestionnaire. D’importants investissements sont alors réalisés pour permettre au site d’être arpenté, lui qui n’avait plus connu de passage de train depuis 13 ans.

"La comcom a pu investir grâce au Loto du patrimoine et ce n’est pas une bagatelle. Le coût d’un vélorail seul est de 20.000 €. Quand il faut compter 25.000 € d’entretien annuel de la voie ferrée. Côté technique, tous les hivers, nous opérons la révision des connectiques électriques".

Dès l’ouverture, le succès est tel que quatre vélorails supplémentaires sont rapidement acquis. Désormais, 24 vélorails, transportant 120 personnes, peuvent circuler en même temps. Bien installé dans le paysage local depuis quatre ans, le vélorail du viaduc des Fades, est même l’un des plus importants d e France , "avec près de 30.000 visiteurs par an."

Cette année, nous faisons + 10 % tous les mois, par rapport à l’année dernière. La météo, bien qu’incertaine, ne nous nuit pas du tout.

Bientôt, il pourrait être possible de visiter le viaduc des Fades. 

L’année prochaine, le gérant souhaiterait proposer une nouvelle activité su r le site, du funcross. Une balade en trottinette électrique tout terrain permettant de profiter de panoramas imprenables sur le viaduc des Fades ou encore le méandre de Queuille. "La trottinette fonctionne par guidage GPS, les conducteurs pourront ainsi découvrir les alentours en toute autonomie. Mais cela nécessite un investissement important, 150.000 € pour le matériel et la création d’un futur lieu de stockage, alors que l’activité vélorail n’en nécessite pas."

À terme, Christophe Faivre aimerait aussi pouvoir faire visiter le viaduc, mais il lui faudra attendre des autorisations et des aménagements supplémentaires. Un projet qui pourrait se coupler à celui de la rénovation de la gare des Ancizes, pour favoriser le renouveau du patrimoine naturel et industriel de ce territoire.

Chloé Goigoux et Mathias Bernouin

Réservation en ligne sur le site du vélorail électrique des Fades. Dès l'âge de 9 mois. En juillet et août, quatre oucinq départs se font par jour, depuis la gare des Ancizes,à 9 heures, 11 h 15, 14 heures et 16 heures.Plus d'informations au 06.60.54.33.29. 

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