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Paris 2024 : 49er et 49er FX, séries de haute voltige

Rapide, technique et acrobatique, le 49er masculin, et féminin (49er FX) vont assurer le spectacle en rade de Marseille. Et faire briller les Bleu(e)s ? Erwan Fischer et Clément Péquin, auréolés du titre de champions du Monde 49er en 2024, arriveront à Marseille avec des certitudes. D’abord, celle d’un potentiel technique et physique au plus haut, idéal pour espérer sortir son épingle du jeu face à une flotte annoncée comme extrêmement concurrentielle. Effectivement, pas moins de huit nations sur les 19 engagées sont « médaillables » et le niveau général homogène. Côté communication et manœuvres, l’harmonie entre les deux athlètes semble aussi au beau fixe. C’est parfait puisqu’ils devront dompter l’un des supports les plus exigeants de ces Jeux olympiques. Car le 49er, ce dériveur australien sorti en 1996 et qui a fait sa première apparition aux JO en 2000 à Sydney, est réputé pour sa complexité à faire marcher comme pour son instabilité. « Il pèse 120 kg tout équipé pour une surface de voile de 60 m2 au portant. Le 49er est un skiff, c’est-à-dire un dériveur super puissant et planant. La moindre erreur d’équilibre se paie instantanément. Le poids de l’équipage chez les hommes tourne entre 165 et 170 kg pour compenser la puissance vélique. Cela signifie qu’il est plus lourd que celui du bateau, ce qui demande donc d’être en équilibre dynamique permanent. On peut comparer le 49er à un vélo : la stabilité s’acquiert avec la vitesse… Physiquement, il est en plus très énergivore », nous explique Erwan Fischer, contacté entre deux sorties musclées en rade de Marseille. Mené en double, ce dériveur survitaminé est aussi contraint par une monotypie sévère. En effet, uniquement deux équipementiers, un Anglais et un Néo-Zélandais, sont habilités à fournir le matériel pour les JO. Seule liberté : les volumes donnés aux voiles, leur assemblage ou encore la tension du gréement. Des contrôles stricts seront d’ailleurs organisés avant le début des épreuves avec la pesée du bateau, du mât, des culottes de trapèze et la vérification de la longueur du mât, des haubans, des voiles, etc. En navigation, le barreur, en l’occurrence Erwan, est en charge de l’écoute de foc au près tandis que Clément s’attelle à l’écoute de GV qui se règle en direct sans taquet. Au portant, les rôles s’inversent avec l’équipier qui se charge du spi tandis que le barreur reprend la grand-voile. Il va de soi que l’intégralité des manches se court bien haut sur les trapèzes à la contre-gîte… Côté tactique, c’est plutôt Erwan qui s’y colle pendant que son acolyte se concentre sur la performance, entendons par là la vitesse et les compromis par rapport à la flotte. Pour leurs premiers JO à tous les deux et malgré les deux dernières saisons passées ensemble, les automatismes continuent d’être travaillés pendant les stages de préparation qui se déroulent actuellement à Marseille. Il s’agit pour nos deux athlètes de profiter des infrastructures offertes par l’équipe de France olympique de voile tout en continuant de se faire la main sur ce plan d’eau souvent piégeux. Quatre blocs de dix jours chacun sont au programme avec navigation, entraînement physique, suivi mental et préparation du matériel. Entre chaque, une semaine de récupération, histoire de ne pas arriver cramé fin juillet sur la plus belle des épreuves (sic). Si nos Français avouent une certaine disposition pour le médium et la brise : « A partir de 9 nœuds de vent et dès que le mode planning se met en place, on atteint des vitesses qui n’ont rien à envier à celles de nos concurrents les plus affûtés », confie Erwan, en revanche, les manches courues dans le petit temps et le clapot semblent jusqu’ici moins favorables aux deux hommes. Pourtant, lors du Test Event organisé en 2023 au pied de la cité phocéenne, le 49er tricolore confronté au mistral, à un fort vent d’est, puis à deux jours de légère brise, avait fait preuve de polyvalence et d’une belle régularité récompensées par une deuxième place encourageante. Reste donc à valider ces bonnes dispositions cet été et à transformer la pression de l’événement en une énergie capable de transcender un équipage, bien évidemment candidat à la breloque olympique mais qui assure vivre avant tout ces JO comme une magnifique aventure… Chez les femmes, engagées en 49er FX, on retrouve exactement le même dériveur double mais avec un mât plus court et logiquement moins de surface de voile. Ce support, sélectionné aux Jeux olympiques depuis 2016, sera mené par Charline Picon, médaillée d’argent à Tokyo en 2021 en planche à voile (RS:X) et Sarah Steyaert, déjà trois participations aux JO dans le sillage (tout comme son équipière de prestige). « Après sa médaille au Japon, Charline souhaitait repartir sur un nouveau challenge sportif tandis que Sarah, après une longue pause entre 2016 et 2021 pour cause de double maternité, désirait renouer avec l’atmosphère unique des grandes compétitions internationales sur un dériveur qu’elle connaît bien pour avoir terminé sixième dans cette série aux JO de Rio. Amies de longue date, les deux Françaises ont décidé d’associer leurs connaissances et leur expérience du haut niveau pour briller sur ces Jeux à domicile. Sarah à la barre, Charline au réglage, l’entente est parfaite ! », nous confie Benjamin Bonnaud, l’entraîneur du 49er féminin. Si l’organisation en navigation est semblable à celle des garçons, la tactique semble répondre à un mode de fonctionnement plus collégial. Très à l’aise dans moins de 11 noeuds de vent, le duo continue à progresser dans la brise aux dires de son coach lors des échauffements mis en place à Marseille. A l’image des garçons, des blocs de préparation multidisciplinaires entrecoupés d’une semaine de récupération sont au menu avec un gros focus sur les départs. En effet, Marseille étant réputée pour ses effets de site, il s’agit de mettre toutes les chances de leur côté en décidant de l’endroit où aller… Pour sa dernière olympiade, cet équipage compte sur son énorme vécu et une deuxième place accrochée aux championnats d’Europe 2024 pour terminer sur le podium. [caption id="attachment_185417" align="aligncenter" width="500"] Erwan Fisher et Clément Pequin, 49er © Sailing Energy[/caption]

Erwan Fischer, 49ER

  • Age : 30 ans
  • Club FFV : CNBPP (44)
  • Nombre de participations aux JO : 0
  • Palmarès : 3e à la Semaine olympique française 2024, 1er aux championnats du Monde 2024, 2e au Test Event de Marseille 2023, 3e à la Semaine olympique française 2022, 1er au Trophée Sofia 2021.

Clément Pequin, 49ER

  • Age : 31 ans
  • Club FFV : La Rochelle Nautique (17)
  • Nombre de participations aux JO : 0
  • Palmarès : 3e à la Semaine olympique française 2024, 1er aux championnats du Monde 2024, 2e au Test Event de Marseille 2023, 3e à la Semaine olympique française 2022.
[caption id="attachment_185418" align="aligncenter" width="500"] Charline Picon et Sarah Steyart, 49er FX © Sailing Energy[/caption]

Charline Picon, 49er FX

  • Age : 40 ans
  • Club FFV : La Rochelle Nautique (17)
  • Nombre de participations aux JO : 3
  • Palmarès : 2e aux championnats d’Europe 2024, 6e aux championnats d’Europe 2023, 1re à la Semaine olympique française 2023, médaille d’argent aux JO de Tokyo 2021 en RS:X, 2e aux championnats du Monde 2020 en RS:X, médaille d’or aux JO de Rio 2016 en RS:X.

Sarah Steyaert, 49er FX

  • Age : 38 ans
  • Club FFV : La Rochelle Nautique (17)
  • Nombre de participations aux JO : 3
  • Palmarès : 2e aux championnats d’Europe 2024, 6e aux championnats d’Europe 2023, 1re à la Semaine olympique française 2023, 6e aux JO de Rio 2016, 3e aux championnats du Monde 2013.

Gros spectacle attendu en 49er et 49er FX

[caption id="attachment_185415" align="aligncenter" width="500"] 49er © DR[/caption] Dix-neuf nations pour les hommes en 49er, idem pour les femmes en 49er FX se sont donné rendez-vous à Marseille du 28 juillet au 1er août pour en découdre. Trois manches en flotte de 35 minutes maximum se tiendront pendant quatre jours avant de terminer par une Medal Race (une seule manche organisée le 1er août qui compte double et dure seulement 25 minutes) qui regroupera les dix meilleurs équipages. Les parcours proposés seront de type banane à deux tours : ligne de départ, bouée au vent, porte sous le vent et arrivée sous le vent de la porte. Ici pas de bord de reaching final puisque le 49er supporte mal cette allure du fait de sa puissance et de sa grande instabilité…

Infos techniques :

Longueur :  4,876 m Largeur : 1,752 / 2,743 m (sans et avec les ailes ) Poids : 130 Kg dont 74,25 Kg pour la coque Poids de l'équipage : 140 à 165 Kg  - 110 à 130 kg (FX) Surface de voile : 21,2 m² et 38 m² de Spi - 19,6 m² et 25,1 m² de Spi (FX) Association internationale : 49er Class [caption id="attachment_185416" align="aligncenter" width="500"] Les plans de voilure des 49er et 49er FX © DR[/caption]

Le programme 49er et 49er FX

Horaires et lieu : Calendrier :
  • Dimanche 28 juillet : Jour de courses
  • Lundi 29 juillet : Jour de courses
  • Mardi 30 juillet : Jour de courses
  • Mercredi 31 juillet : Jour de courses
  • Jeudi 1er août : Medal race ou finales
  • Vendredi 2 août : Jour de réserve
  • Samedi 3 août : Jour de réserve
Marseille en 7 épreuves avec la FFV :

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