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L'hippodrome de Vichy-Bellerive se prépare pour la grande fête de la saison

Comme pour tous les sports de plein air, ce début de saison à l’hippodrome est compliqué. Dixit Philippe Bouchara, président de la Société des courses de Vichy. Mais le 6 juillet dernier, lors de la finale de la Speed Cup, alors que le temps n’y était pas… Surprise : le public était lui bien présent. « Un jour de grand soleil, on aurait fait jusqu’à 4.500 entrées. Là, je pensais vraiment qu’il n’y aurait personne… Et on a tout de même eu 2.500 visiteurs. »

Pour une des plus grosses soirées de la saison en termes de fréquentation, les meubles sont sauvés. « C’est un miracle, et je l’ai dit aux spectateurs, lors de mon discours : vous êtes courageux, il faut vraiment que vous aimiez venir ici ! » Cerise sur le gâteau, les visiteurs qui, historiquement, se déplaçaient surtout pour le feu d’artifice, qui clôt la soirée, sont arrivés bien plus tôt. « Ils étaient déjà 2.000 à 20 heures. C’est un vrai changement qu’on constate. C’est une petite victoire. »

«Les gens ont un peu le moral dans les chaussettes»

Des chiffres moins bons que l’année dernière à la même date, certes, mais des habitudes qui changent, et un public qui devient accro au lieu, malgré le contexte actuel. Ou plutôt, grâce au contexte actuel ? « Les gens ont un peu le moral dans les chaussettes en ce moment, analyse Philippe Bouchara. Ils n’aiment pas ne pas savoir où ils vont, donc les élections les ont bien plombés… Et là, ils ont besoin de relâcher. » Même constat, pour lui, qu’après les années Covid : « Le jour où on avait rouvert, c’était la fête ! De la même manière en ce moment, les gens ont besoin de sortir, de se faire plaisir. Et nous, on est là pour leur apporter du fun ».

L’univers des courses s’est démocratisé

Pourtant, la marge de manœuvre est encore importante pour changer l’image des courses dans l’imaginaire local. « Je suis sûr qu’il y a plein de Vichyssois qui n’ont encore jamais mis les pieds à l’hippodrome. Avant, c’était un univers très snob et les gens pensent encore que c’est un monde fermé. »Toutes les générations sont réunies au bord du champ de courses. Photo François-Xavier Gutton

Une idée reçue qui ne pourrait pas être plus éloignée de la réalité, selon le président de la Société des courses, qui prend plaisir à observer son public, de derrière les guichets. La sociologie du parieur est en effet assez large : « Notre clientèle va de personnes au RSA à des gens qui ont beaucoup de moyens. Certains parieurs sont pros, mais il y a aussi les parieurs du dimanche, en famille, entre amis, qui vont jouer la couleur du jockey ou le cheval qui tire la langue, s’amuse Philippe Bouchara. C’est la même chose pour les propriétaires de chevaux : on va du maçon au prince arabe ! Et le cheval du maçon va pouvoir battre celui du prince… C’est aussi pour ça que les gens jouent : on vend aussi du rêve ».

En matière de vente pour ce début de saison, les chiffres sont, comme les entrées, légèrement en baisse. Mais il en faut plus pour inquiéter le président. « On est déjà en train de se rattraper. D’ailleurs, cette baisse touche tous les jeux, en général : casino, grattage… C’est assez inexplicable, mais les jeux fonctionnent un peu par vagues. Tout comme le pays, finalement. »

À Vichy, le pari moyen est d’environ 7 euros par jour. « Ce qui me va très bien. Contrairement à l’Euromillion, moi je suis du côté des parieurs. Plus ils gagnent, plus je suis content ! » Car plus ils gagnent, plus ils reviennent, et plus ils dépensent. Et force est de constater qu’ils reviennent, puisque 80 % des paris sur les courses de Vichy sont pris sur place et non pas à distance. Preuve supplémentaire que l’ambiance du lieu, autant que sa qualité, ne sont plus à démontrer.

Un hippodrome premium

Sur les 220 hippodromes français, celui de Vichy-Bellerive se place dans le top 50. Un hippodrome premium, dont les pistes égalent le calibre de celles des grands sites parisiens. Encore une volonté de Philippe Bouchara, qui ne laisse rien au hasard. « Si vous avez une piste mauvaise, les gens ne viennent pas. On a donc quatre salariés qui s’en occupent comme d’un bébé. »

Si l’année dernière, la sécheresse était la contrainte principale du président, cette année ce sont les pluies diluviennes. « Contrairement à d’autres, nous recevons des chevaux du monde entier, explique Philippe Bouchara. On ne peut donc pas se permettre d’avoir une piste remplie d’eau sur laquelle le cheval glisse, ni des trous dans le gazon qui risqueraient de le blesser. »L'hippodrome réunit des milliers de spectateurs les soirs de fête. Photo d'archive Renaud Baldassin.

Alors l’équipe s’adapte, et pousse le souci du détail toujours plus loin : « On travaille aussi la couleur du gazon pour qu’elle soit uniforme et suffisamment vive pour que ça ressorte bien à la télé. »

Rien n’arrête les professionnels, décidément prêts à faire face à tous les aléas climatiques, pour rester favoris dans le cœur de leur public.

Le Grand Prix de Vichy revient mercredi 17 juillet

Plus d’un siècle après son inauguration, l’hippodrome de Vichy continue d’entretenir son charme d’antan, en fidélisant les spectateurs. Le Grand prix de Vichy y est devenu le rendez-vous incontournable de l’été : « C’est “the place to be” ! Les gens savent que le mercredi de la troisième semaine de juillet, il faut être là, s’enthousiasme Philippe Bouchara, président de la Société des courses de Vichy. Depuis qu’il existe, il y a 70-80 ans, il est toujours à cette date. » L’an dernier, l’événement avait enregistré un record de 8.000 personnes en tribunes. Le président espère réitérer cette année, et même, pourquoi pas, décrocher un nouveau record.

Sandrine Gras et Anthony Huet

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