Du malaise jusqu'au décès : l'Anses alerte sur les risques des compléments alimentaires enrichis en protéines

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation annonce dans un communiqué, ce mercredi 17 juillet, que 154 cas d'effets indésirables ont été recensés depuis 2016 après la consommation de compléments alimentaires enrichis en protéines.

L'Anses tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié ce mercredi, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) prévient les utilisateurs contre les risques importants des compléments alimentaires et aliments enrichis en protéines, acides aminés ou extraits de plantes, pour la santé. 

En général, ces protéines sont consommées par les sportifs dont l'objectif est de prendre de la masse musculaire et/ou de réduire leur masse grasse. Elles sont "traditionnellement utilisées par les culturistes", précise l'Anses, qui note toutefois que "leur consommation tend à s'étendre". 

Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l'alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés. 

C'est d'ailleurs cette démocratisation de la consommation de ces "prots" qui inquiète l'agence de santé. D'autant que les risques ne sont pas assez connus par le grand public. Entre 2016 et février 2024, l'agence a recensé pas moins de 154 cas d'effets indésirables déclarés après une prise de ces produits. 

L'Anses précise qu'au sein de ce chiffre, 18 cas graves ont été constatés : deux décès ainsi que quatre personnes dont le pronostic vital a été engagé suite à une consommation de complémentaires alimentaires du genre.

Les effets indésirables de ces produits nombreux et peuvent donc s'avérer graves dans certaines situations. "Les effets cardiovasculaires sont les plus fréquents avec la survenue d’une tachycardie, de palpitations voire d'un arrêt cardiaque", indique l'Anses dans son communiqué. D'autres symptômes, comme le malaise, la fatigue, la fièvre ou encore des vertiges, peuvent aussi être constatés. 

Nouvelle excuse des sportifs dopés

Enfin, l'agence de sécuritaire sanitaire ajoute que certains ingrédients présents dans ces produits "sont interdits à la consommation, notamment en raison de leurs nombreux effets indésirables sur l'activité cardiovasculaire." "Leur présence dans les compléments alimentaires constitue ainsi une fraude et peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal ("positif") lors d'un contrôle antidopage", précise-t-elle. 

En effet, certains sportifs pris par la patrouille évoquent leur consommation de compléments alimentaires pour justifier des contrôles antidopage positifs. C'est notamment le cas du footballeur français Paul Pogba, suspendu pour quatre ans par le tribunal antidopage italien.