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Présidence de l'Assemblée: début d'une élection à suspense, l'hypothèse d'une entente droite-macronie se renforce

Présidence de l'Assemblée: début d'une élection à suspense, l'hypothèse d'une entente droite-macronie se renforce

Après un discours inaugural accueilli assez fraîchement par une partie de l'hémicycle, le doyen RN de l'Assemblée nationale, José Gonzalez (81 ans), a laissé place à un scrutin à suspense à bulletin secret.

Trois tours seront sans doute nécessaires pour départager les candidats, tant les inconnues sont nombreuses dans cette Assemblée fracturée en trois blocs - Nouveau Front populaire, camp présidentiel et Rassemblement national - et où la droite et les indépendants du groupe Liot pourraient jouer les arbitres.

Six candidats sont en lice. Au sein de la macronie, la présidente sortante Yaël Braun-Pivet, adoubée par son groupe et soutenue par le MoDem, est contestée par la députée Horizons Naïma Moutchou.

Le communiste André Chassaigne portera les couleurs de la gauche et le centriste Charles de Courson celles du groupe indépendant Liot. Tous deux promettent de se maintenir jusqu'au troisième tour.

Egalement en lice, le RN Sébastien Chenu, qui pourrait se retirer dès le deuxième tour, au profit de Yaël Braun-Pivet.

La Droite républicaine, nouveau nom du groupe LR, a finalement pour candidat Philippe Juvin plutôt qu'Annie Genevard. Mais il ne fera "que le premier tour", a assuré à l'AFP cette dernière, candidate de son côté au poste de vice-présidente vendredi... Un choix qui accrédite l'hypothèse d'une entente nouée par la droite avec la macronie, là aussi en faveur de Yaël Braun-Pivet.

"Coup de force"

Avec le soutien de la droite, le camp macroniste pourrait en effet doubler la gauche dans la course au perchoir.

"Un coup de force antidémocratique", s'est par avance indignée la présidente des députés insoumis Mathilde Panot, le patron du PS Olivier Faure dénonçant "une forme de hold-up".

Un "statu quo" avec Yaël Braun-Pivet serait "irresponsable", abonde la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain. Les macronistes ont "perdu les élections", et il y a "une volonté de rupture et de changement politique" chez les électeurs, insiste-t-elle auprès de l'AFP.

Mais selon une source macroniste, le Nouveau Front populaire fait face à un "tout sauf la gauche", le camp présidentiel, la droite et le RN n'étant pas prêts à lui concéder une victoire qui serait le signe de son éventuelle capacité à gouverner.

Car au-delà de la présidence de l'Assemblée, c'est l'ensemble du paysage politique qui peine à se décanter dix jours après les législatives.

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et s'est montré jusqu'ici incapable de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre insoumis et socialistes.

Postes clés

Jeudi, Olivier Faure a appelé les troupes de l'alliance de gauche à organiser un vote entre deux personnalités: Huguette Bello, présidente de La Réunion à laquelle s'oppose le PS, et Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris sur le climat qui n'a pas les faveurs de LFI.

Dans un entretien à l'AFP, cette dernière s'est dite prête à devenir Première ministre, bien décidée à "arracher" des mesures de gauche pour répondre à "l'urgence sociale". "Il y a besoin d'une personne de gauche, si cela doit être moi je le fais", assure cette universitaire de 73 ans.

Le camp présidentiel est lui à la manœuvre pour tenter de composer une majorité alternative au moins avec la droite, pendant que le Rassemblement national dénonce un "bourbier" parlementaire et assure qu'il finira bien par arriver au pouvoir.

Le coup d'envoi de la 17e législature va-t-il permettre d'y voir plus clair? Après le perchoir jeudi, les postes stratégiques de l'Assemblée seront en jeu vendredi - vice-présidents, questeurs... puis les présidences de commission samedi, dont celle de la très convoitée commission des Finances, attribuée à un groupe d'opposition. Et là encore, les alliances iront bon train.

Ces derniers jours, le NFP est revenu à la charge pour appeler à priver le Rassemblement national de toutes ces fonctions clés. Le groupe de Marine Le Pen, qui disposait jusqu'ici de deux vice-présidences, crie déjà au déni de démocratie.

Si le groupe présidé par Gabriel Attal affirme ne vouloir voter ni pour un candidat du RN, ni pour un LFI, le MoDem et Horizons sont favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.

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