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Quelques photographes présents sur la Biennale de Brioude donnent leur recette pour une bonne photo

Quelques photographes présents sur la Biennale de Brioude donnent leur recette pour une bonne photo

Leur travail s’expose dans toute la ville jusqu’à dimanche 21 juillet. Mais pour les photographes de la Biennale, que faut-il pour qu’une photo soit réussie ? Eléments de réponse…

Pas question ici de juger le travail des autres. Seulement le sien. Au gré d’une visite des différents lieux d’exposition de la première Biennale photo de Brioude, quelques photographes participants ont accepté de répondre à deux questions : " Que faut-il, selon vous, pour que vous trouviez l’une de vos photos réussie ? Et la technique est-elle indispensable ? "

Bruno Palisson (rue Jules-Maigne)

Bruno Palisson" D’abord et avant tout, pour une bonne photo, je pense qu’il faut laisser parler son cœur. C’est un élan du cœur, une émotion. La technique, on va l’acquérir ; les rudiments vont arriver vite. Étant autodidacte, je le dis avec du recul. Si on traite un sujet, comme je l’ai fait avec le saunier, c’est comme un reportage qu’on construit. Personnellement, je vis à côté pendant quatre mois, je connais l’univers. Et un jour, on sait que c’est là. Ça a mûri pendant des années. Je cherchais une façon de montrer les marais salants depuis un moment. Cette série m’a pris trois semaines, mais c’est plus un travail émotionnel, cela l’emporte sur la technique. Le plus gros défi, c’est d’arriver à faire passer quelque chose. "

Thomas Manillier (La Mirandelle)

Thomas Manillier"Une bonne photo peut passer par tout un tas de chose. Mais je dirai que ce qui importe, c’est la sincérité du propos, du fond et de la forme. Il n’est pas nécessaire de répondre à l’académisme. Il faut suivre ses instincts, ses pulsions, ses obsessions. Ne pas se travestir, faire avec ce qu’on est, ne pas essayer de refaire ce qu’on a vu. Cela permet de faire de l’authentique. Après, il peut aussi s’agir d’être au bon endroit au bon moment… En ce qui concerne la technique, si on ne maîtrise rien, que l’on reste en automatique, on va passer à côté de certaines choses. La technique ne peut que servir, pas desservir. Mais il n’y a pas que ça… "

Martine Baud (l’Instruction)

Martine Baud" Pour moi, c’est l’instant, le moment. Je travaille au feeling. Il faut toujours avoir un appareil avec soi. Je ne suis pas spécialement technique. Mon reflex a 15 ans, c’est une seconde main. Mais il me suffit. On n’a pas besoin des dernières technologies pour transmettre une émotion. "

Jeanne Davy (École Sainte-Thérèse)

Jeanne Davy" Pour faire une bonne photo je pense qu’il faut, dans un premier temps, avoir ressenti une émotion. L’image ne doit pas forcément répondre aux critères techniques. La photo qui transmettra ce que j’ai ressenti, quelle que soit la technique, sera celle que je considérerai comme bonne. Après, j’ai surtout travaillé en argentique, en noir et blanc. Maintenant, je suis en numérique noir et blanc, mais je n’ai pas changé ma façon de travailler : prendre peu de photos, comme si j’avais des films de 24 ou 36 poses. Avec la rafale, il n’y a pas de sentiment. "

La Biennale de photographie de Brioude a lieu jusqu’au dimanche 21 juillet. Les expositions sont visibles gratuitement tous les jours de 10 à 12 heures et de 14 à 19 heures, dans toute la ville : chapelle de la Visitation, immeuble de l’Instruction, école Sainte-Thérèse, Hôtel de ville, la Mirandelle, local du magasin d’art Vercingétorix, local du PS et musée de la vigne de Vieille-Brioude.

Julien Froidurot (école Sainte-Thérèse)

" Pour moi, une bonne photo, c’est celle qui marque et interroge. Celle que je vais garder en tête. Sur mon exposition, si je devais en garder deux, il y aurait d’abord celle où on ne voit que les mains de l’agriculteur : il n’y a pas son visage, mais j’ai l’impression qu’il me parle. Et pour le forgeron, c’est une photo où il y a une correspondance parfaite entre le geste qu’il effectue et son tatouage. Elle a un côté magique pour moi parce que je n’ai remarqué cet alignement que sur la photo. La technique, quand on l’a, cela permet d’être plus instinctif. Mais des fois, je m’en dégage totalement. Par exemple, il m’arrive de faire du sténopé. "

Nomwindé Vivien Sawadogo (école Sainte-Thérèse)

Nomwindé Vivien Sawanogo" Avant de faire ma photo, j’ai une idée de ce que je veux. Elle sera bonne si, après le déclenchement, cela correspond à ce que j’imaginais en termes de lumière, de cadrage, d’angle de vue. Ce qui est bizarre et magique avec la photo, c’est que l’on peut avoir un résultat différent de ce qu’on imaginait. Beaucoup de choses peuvent se passer. Je ne fais pas poser, je prends les photos en action. Et pour moi, une photo est vraiment réussie quand elle arrive à scotcher les gens qui la regardent. "

Jean-Paul Nomen (Hôtel de ville)

Jean-Paul Nomen" Mes sujets sont d’abord les humains, je vais chercher le portait. Ou des animaux. En dernier, ce seront les paysages. Pour moi, je suis satisfait quand j’ai un portrait, qu’il y a quelqu’un ou quelque chose qui représente une situation. Qui donne une information sur ce que la personne fait. La technique, c’est un acquis qui permet de se concentrer sur autre chose : le bon moment, la prise de vue, l’expression de la personne… "

Marathon PhotoUn marathon de photographie, ouvert à tous, aura lieu samedi 20 juillet, de 10 à 13 heures. Le principe est simple : appareil photo ou smartphone en main, les participants vont parcourir Brioude pour réaliser trois clichés originaux et insolites, sur trois thèmes différents, avec une heure pour chaque prise de vue. Le départ sera donné à 10 heures devant la mairie. Fin du concours à 13 heures, avec remise des photos jusqu’à 13 h 30 (au format Jpg/Jpeg uniquement). Deux classements sont prévus, par tranches d’âge : moins de 14 ans ou plus de 14 ans. Les inscriptions sont prises jusqu’au samedi 20 juillet, à 9 h 30, au point d’accueil de la Biennale (rue Jules-Maigne), ou à l’adresse mail marathonphotobrioude@gmail.com, (nom, prénom et âge du candidat). Les résultats seront connus samedi 20 à 16 heures, à la Visitation. Plusieurs lots sont à gagner.

Pierre Hébrard

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