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Présidence de l’Assemblée : Yaël Braun-Pivet réélue, les oppositions fulminent

Preview La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale le 18 juillet a été critiquée par des élus d'opposition, en particulier ceux du Nouveau Front populaire. Ces derniers vont désormais tenter de s’accorder sur un candidat au poste de Premier ministre.

Des «combines, tactiques, et coups de billard à trois bandes». Au micro de TF1 ce 19 juillet, Sandrine Rousseau, députée écologiste du Nouveau Front populaire (NFP), a témoigné de la frustration des élus de l’union des gauches.

Neuf jours après être arrivé en tête aux élections législatives, le NFP s’est vu damer le pion pour l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale. C’est la sortante Yaël Braun Pivet qui a été réélue avec 220 voix, à l’issue de trois tours de scrutin, devant le communiste André Chassaigne qui a récolté 207 voix et Sébastien Chenu, pour le Rassemblement national (RN), et ses 141 voix.

Défaits devant les électeurs, victorieux devant l’Assemblée

«Aujourd'hui, ceux qui ont perdu dans les urnes ont remporté la présidence de l'Assemblée nationale.» Le député RN et ancien vice-président de la chambre basse du Parlement français, Sébastien Chenu, a réagi après l’élection de sa concurrente Yaë Braun-Pivet au perchoir, évoquant par ailleurs «un drôle de message envoyé aux Français». Et d’ajouter, comme quelques heures plus tôt Sandrine Rousseau : «Ce soir, c'est la victoire des combines avec des alliances contre-nature.»

La députée écologiste, elle, est allée plus loin, en évoquant des «recours juridique possibles» et en dénonçant le vote à l’Assemblée de ministres en exercice, qualifiant ces pratiques de «tactiques qui ne sont pas dans l'esprit de la démocratie». Une critique partagée par le député RN Jean-Philippe Tanguy sur France Info qui a déclaré comprendre «les forces de gauche». Selon lui, «sans les voix des ministres députés, Madame Braun-Pivet n’aurait pas été élue».

Le secrétaire général du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a de son côté dénoncé «un accord secret avec LR» et un «contournement de la Constitution en faisant voter 17 ministres». Ces critiques récurrentes concernant le vote des ministres font référence à l’article 23 de la Constitution selon lequel «les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire».

Le code électoral précise néanmoins que «l’incompatibilité […] prend effet à l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la nomination comme membre du gouvernement» et que «l'incompatibilité ne prend pas effet si le gouvernement est démissionnaire avant l'expiration dudit délai». L'interprétation de cet article ne met cependant pas tous les juristes d'accord, à l'instar du constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, lequel estimait dans un article paru le 11 juillet sur Public Sénat qu'un nouveau gouvernement devait être nommé – et les passations de pouvoirs effectuées – avant le vote à l'Assemblée nationale pour que les ministres puissent y prendre part.

Deux précédents ont déjà eu lieu, en 1967 et 1988. Cette année-là, Laurent Fabius avait été élu au perchoir avec le concours des ministres démissionnaires du premier gouvernement Rocard.

Un camouflet à gauche mais la course à Matignon se poursuit

Le président de la République a de son côté félicité sur X (ex-Twitter) la présidente élue. «Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités. En responsabilité républicaine», a-t-il affirmé.

À gauche, cette défaite concédée dans un mouchoir de poche laisse un goût amer. «On a perdu une bataille mais pas la guerre», a toutefois déclarée sur BFMTV la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier dans la foulée du vote de l’Assemblée. «Quand on a perdu c'est très facile de le reconnaître [...] et ils auraient très bien pu le faire le soir du premier tour des législatives et le soir du deuxième tour des législatives», a-t-elle lancé à l'ex-majorité présidentielle.

«Tout continue pour Matignon», a-t-elle également déclaré, en référence aux tractations à gauche pour proposer un candidat au poste de Premier ministre. «Tout ça, ça va se décanter dans les jours qui viennent», a-t-elle déclaré à ce sujet ce 19 juillet sur France Info. 

Six vice-présidences, trois questeurs et 12 secrétaires ainsi que les présidences de commission vont être attribuées ces 19 et 20 juillet à l'Assemblée. Cette répartition est déterminée par les présidents des différents groupes politiques qui doivent parvenir à un accord. À défaut, de nouveaux votes seront organisés.

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