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L’expulsion de ressortissants burkinabés exacerbe les tensions entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire

Preview Le gouvernement du Burkina Faso a apporté son soutien à 173 ressortissants burkinabè refoulés de Côte d'Ivoire, en pleine escalade des tensions entre ces deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest. Ces expulsions interviennent alors que le président Ibrahim Traoré a récemment accusé la Côte d’Ivoire, ainsi que le Bénin, de «manigancer» contre son pays.

La provocation de trop ? La Côte d’Ivoire a expulsé 173 Burkinabés, rapportait le 17 juillet l’agence de presse officielle AIB, ajoutant qu’une délégation gouvernementale du Burkina s’était déplacée la veille à la frontière afin de leur prêter assistance. Cette expulsion dénoncée par Ouagadougou survient en pleine escalade des tensions entre les deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest.

Les déportés ont été pris en charge sur place dans des tentes par la Croix-Rouge et une association à Niangoloko. Ils disent vivre à Ouangolodougou, en territoire ivoirien avec leurs troupeaux, et avoir été embarqués dans un véhicule pour le Burkina Faso «sans explication». Ces Burkinabè rapatriés de force sont tous d’ethnie peul, originaires d’un village de la commune de Ouarkoye, dans la Boucle du Mouhoun, précise l'AIB. 

«Nous ignorons les intentions réelles des autorités ivoiriennes», a déclaré à la presse le ministre délégué pour la sécurité burkinabè Mahamadou Sana, soulignant que le refoulement n’a pas été préalablement notifié du côté ivoirien. «Est-il lié au sommet de la Cédéao? Ou ces gens ont-ils été refoulés en raison de leur appartenance ethnique ?», s’est-il interrogé. Une «mesure isolée», répondent les autorités ivoiriennes.

La Côte d’Ivoire et le Bénin accusés de «manigances»

Les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire se sont détériorées de manière significative ces dernières semaines. Dans une allocution télévisée le 11 juillet, le président de la transition au Burkina Faso Ibrahim Traoré a accusé publiquement la Côte d’Ivoire ainsi que le Bénin de «manigancer» contre son pays.

«Il y a bel et bien à Abidjan un centre d'opérations pour déstabiliser notre pays», a-t-il déclaré, lors d'une allocution à la nation, fustigeant les forces «impérialistes» et dénonçant «deux bases françaises» au Bénin qui seraient un «centre des opérations des terroristes» qui frappent régulièrement le Burkina Faso.

AES vs Cédéao

Quelques jours avant ces déclarations, les dirigeants du Burkina Faso, du Niger et du Mali réunis le 6 juillet à Niamey avaient acté la création de la Confédération de l'AES.

Les trois États sahéliens avaient annoncé, le 28 janvier dernier leur retrait de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France, soulignant que leur décision est «irréversible».

Ils ont justifié cette décision par l’ingérence de puissances étrangères, la non-assistance de la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme et les sanctions de l'organisation dont ils étaient pourtant membres qui les frappent durement.

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