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"J’ai beaucoup pleuré, maintenant il faut agir" : après l'orage, les commerçants font le bilan à Thiers

L’orage, puis la désolation. Après un dimanche passé à nettoyer la chaussée, les garages et les commerces inondés, l’heure était au bilan hier matin, rue de Clermont à Thiers. Dans son bar-tabac, Nicole Martroux ouvre des placards encore remplis d’eau. Les bouteilles de vin sont pleines de boue et des stocks entiers de tabac et de magazines entassés dans des sacs-poubelles, prêts à être jetés. "Pour être commerçant, il faut vraiment être un battant", se consterne la gérante, qui, malgré des dégâts considérables, espère pouvoir rouvrir la semaine prochaine.Nicole Martroux, la gérante, espère pouvoir rouvrir la semaine prochaine, malgré d’importants dégâts.La Thiernoise qui habite à l’étage a été témoin de cet orage d’une rare violence dans la nuit de samedi à dimache. Pendant plusieurs heures, des trombes d’eau sont tombées, provoquant la sortie du Breuil, un petit ruisseau proche du quartier du Moutier. "Des intempéries, on en a connu ici. Mais en 36 ans, je n’avais jamais vu ça."

Dans l'attente d'un expert

En face, David Fernandes et sa compagne, Stéphanie Cayol, dormaient déjà aux alentours de 00?h?30. Ils ne se sont aperçus que le lendemain qu’à l’étage du dessous, plus de 50 centimètres d’eau se sont infiltrés dans la boutique Dav’informatique. Beaucoup de matériel a été endommagé, dont une grande partie du stock. "Le plus embêtant, c’est pour les gens qui nous ont confié leurs appareils. Ils risquent de ne jamais retrouver leurs données", s’inquiète le réparateur.Jean-François Delbos, tapissier-décorateur, vide entièrement ses ateliers. « Pour l’instant, je ne connais pas l’ampleur des dégâts. On trie pour faire un bilan et pouvoir appeler l’assurance. »Marie Volat aussi pense à ses clients. L’esthéticienne a inauguré son institut L’île de beauté il y a seulement trois ans et craint de ne pouvoir le rouvrir de sitôt. À l’intérieur, c’est l’apocalypse. Les murs roses et les sols sont tapissés de boue et le matériel et les meubles très endommagés. "Tout est à refaire. Le temps de trouver des artisans, qu’ils fassent les travaux avec les délais d’attente, j’ai peur d’être fermée jusqu’en décembre", se désole la jeune femme enceinte de sept mois. L’entrepreneuse, qui doit continuer de payer ses fournisseurs, craint aussi les répercussions financières. "Je devais embaucher une salariée, mais la pauvre, ça ne se fera pas."

Plus loin dans la rue, au numéro 22, Éliane Ochotny et sa fille Méganne trient le linge qu’elles peuvent récupérer dans le Pressing du Navire. "Quand je voyais ce genre d’événement à la télé, je me disais “les pauvres gens”. Cette fois, ça m’arrive à moi." On lit dans ses yeux le désarroi. Sur un sol encore glissant, la commerçante déplore des piles de vêtements ou de couettes irrécupérables. "Hier, j’ai beaucoup pleuré. Maintenant, il faut bien agir."

Une solidarité remarquable

Comme tous ses voisins, la commerçante attend le passage d’un expert, pour faire état des dégâts. "On nous dit qu’il passera le plus vite possible, mais on sait qu’il y a des sinistrés à Riom et à Clermont aussi. Et puis, ce sont les vacances scolaires… J’espère qu’on aura un retour cette semaine", reprend Marie Volat, l’esthéticienne.En attendant, commerçants et habitants victimes de cet orage peuvent compter sur la belle chaîne de solidarité mise en place depuis dimanche. "Les pompiers et les services de la Ville ont été très réactifs et vraiment efficaces. Des voisins et des clients sont aussi venus nous aider", rapporte Nicole Martroux. "Du fond du cœur, un grand merci à tous."

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Suite à la catastrophe, la municipalité a immédiatement mis en place une cellule de crise, pour accueillir et aider les habitants. "Dimanche matin nous étions dans une optique de relogement, mais finalement, il n’y a pas eu besoin. Ce qu’il faut quand même retenir, c’est qu’il n’y a pas eu de drame humain", rassure Isabelle Furegon, adjointe en charge des affaires générales et de la vie quotidienne de la Ville. À noter que les parcs et jardins publics sont fermés par mesure de prévention.

Une demande de reconnaissance en catastrophe naturelle est effectuée par la Ville. Après avoir contacté leurs assurances pour déclarer les sinistres, les victimes peuvent transmettre un courrier à la mairie, détaillant les dégâts avec photos à l’appui. Il peut être remis en mairie ou envoyé par mail à l’adresse contact@thiers.fr. Renseignements au 04.73.80.88.80.

Angèle Broquère

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