Google change d'avis et garde les cookies
Les cookies sont des fichiers informatiques qui permettent de pister la navigation des utilisateurs sur le web. Les cookies dits "tiers" émanent des sites visités et non du navigateur lui-même, pour cibler les internautes avec des publicités personnalisées.
Au lieu de supprimer les cookies tiers comme prévu, Google va "mettre en place une nouvelle expérience dans Chrome qui permettra aux internautes de faire un choix éclairé, qui s'appliquera à l'ensemble de leur navigation sur le web", a indiqué Anthony Chavez, un vice-président de Google, dans un billet de blog.
La proposition est soumise à l'approbation des autorités de régulation, notamment en Grande-Bretagne et dans l'Union européenne (UE), qui ont ouvert des enquêtes sur la nouvelle pratique proposée.
Le groupe américain a précisé qu'il n'abandonnait pas la "Privacy Sandbox", son initiative lancée début 2020 pour remplacer les cookies et faciliter le ciblage publicitaire sans suivre les utilisateurs individuellement. Il prévoit de continuer à la mettre à la disposition de sites web tiers.
"Nous sommes déçus que Google ait changé ses plans", a réagi lundi Stephen Bonner, pour l'ICO, l'autorité britannique sur la protection des données et l'accès à l'information. "Nous pensons que bloquer les cookies tiers serait un pas en avant pour les consommateurs", a-t-il rappelé.
"Malgré la décision de Google, nous continuons à encourager l'industrie de la publicité numérique à mettre au point des alternatives plus respectueuses de la confidentialité des données et à ne pas se servir de méthodes de pistage encore plus opaques".
Décriés depuis longtemps par de nombreuses associations qui y voient une atteinte à la vie privée, les cookies font l'objet d'une réglementation stricte dans l'UE et ailleurs, dont la Californie.
En Europe, en vertu du Règlement général sur la protection des données (RGPD), les sites web doivent demander aux utilisateurs l'autorisation de s'en servir.
Mais les éditeurs de sites web, dépendants des cookies pour leurs revenus publicitaires, s'opposent à leur abandon. Ils estiment que le projet de "Privacy Sandbox" risque de renforcer la domination de Google, puisque l'entreprise détient des montagnes de données sur le comportement des consommateurs qui seront refusées à d'autres.