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JO de Paris : la demande de «trêve politique» de Macron, un «aveu de faiblesse» ?

Preview Insécurité, pouvoir d’achat en berne, incertitude politique… Alors que les Jeux olympiques vont débuter le 26 juillet dans la capitale française, Emmanuel Macron apparaît plus impopulaire que jamais dans les sondages et demande une «trêve politique».

Le sentiment de communion nationale sera-t-il au rendez-vous des JO de Paris ? Alors que les préavis de grève se multiplient à l’approche de la cérémonie d’ouverture et qu’aucun gouvernement n’a encore émergé des législatives anticipées qu’il a convoquées fin juin, Emmanuel Macron a appelé le 22 juillet à une «trêve politique» durant les Jeux. Comme pour demander un sursis ?

«Ce n’est pas une trêve politique qu’est en train de proposer Emmanuel Macron pendant les JO, mais c’est tout simplement une interruption de la démocratie», a fustigé ce 23 juillet sur France Inter la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot.

«De quelle trêve politique parle-t-il ? C’est lui quand même qui a voulu dissoudre l’Assemblée nationale à ce moment-là», a de son côté souligné sur le plateau de RMC Bérenger Cernon. Le chef de l’État «n’assume pas» les résultats des législatives anticipées, a-t-il encore estimé. «On a un pays qui part dans tous les sens, on n’a pas de gouvernement», a également déclaré le député LFI de l’Essonne.

Chaos politique, craintes sécuritaires

«En proposant cette trêve, Emmanuel Macron fait un aveu de faiblesse terrible», a estimé sur CNews l’avocat Jean-Baptiste Soufron. «Une trêve cela ne se décrète pas», a-t-il souligné. Un aveu de faiblesse couplé, selon lui, à celui «du chaos important dans lequel il a plongé les Français depuis sa dissolution ratée».

Un chaos institutionnel, d'abord : depuis le résultat des législatives anticipées qu’il a convoquées à la suite de la défaite du camp présidentiel aux élections européennes, la chambre basse du Parlement français est divisée en trois blocs irréconciliables. Près de trois semaines après le résultat du second tour, aucun Premier ministre n’a pour l’heure été nommé par le président français.

À la veille des JO de Paris, dont la cérémonie d’ouverture, présentée comme «hors norme», devrait, selon Emmanuel Macron, refléter «l’universalisme des valeurs françaises», ce chaos institutionnel se voit doublé de fragilités économiques.

Hausse du coût de la vie en France

Le lourd dispositif sécuritaire mis en place pour les Jeux dans la capitale, qui perturbe les déplacements tant en transports qu’à pied, est pointé du doigt par les commerçants et les restaurateurs qui déplorent «une baisse d’activité et de fréquentation», et ce, alors même que les JO étaient censés doper l’activité touristique. Un désamour des touristes pour Paris cet été qui se retrouve dans les réservations d’hôtel, qui a en croire la presse française sont en chute libre par rapport à un bilan de l’été 2023, et n'ont toujours pas renoué avec les chiffres d’avant la crise du Covid.

Les contraintes de déplacement sont mises en avant pour expliquer cette contre-performance, ainsi que le coût tant au travers des compagnies aériennes, des hôtels et des propriétaires souhaitant louer leur logement durant les JO et qui avaient eu la main lourde sur leurs tarifs.

Une tendance que l’on retrouve également du côté des transports en commun de la capitale, avec un quasi-doublement du prix du ticket de métro, passant de 2,15 à 4 euros. Un surcoût qui n’est pas si anodin pour des Français dont le pouvoir d’achat a été miné par une forte inflation depuis la crise du Covid.

Des chiffres qui d'ailleurs ne s'arrangent pas, selon l'institut Circana cité par RTL ce 22 juillet, qui indique que les achats dans le pays ont baissé de 1,6% entre janvier et juin 2024. «Je ne mange pas à midi. Je n'achète pas des produits de marque», relatait dans le même article de RTL une mère francilienne de trois enfants, ajoutant que toute la famille était devenue végétarienne, car «c’est plus économique».

Napoléon plutôt que Macron

Dans les sondages, Emmanuel Macron apparaît au plus bas. Dans le baromètre mensuel d’Elabe, pour Les Échos, seuls 25% des Français interrogés en juillet accordent leur confiance à leur président. Plus récemment, Odoxa est allé plus loin en opposant Macron à… Napoléon. Selon cette étude d’opinion publiée le 17 juillet, 62% des sondés ont répondu que l’Empereur, père des institutions du pays, ferait un bien meilleur dirigeant que leur actuel président.

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