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La gauche s'entend enfin et propose pour Matignon une haute fonctionnaire, Lucie Castets

La gauche s'entend enfin et propose pour Matignon une haute fonctionnaire, Lucie Castets

Une heure avant l'interview du chef de l'Etat à la télévision, la gauche qui revendique le poste de Premier ministre depuis qu'elle est arrivée en tête des législatives, mais sans majorité absolue, a enfin trouvé un nom qui fait consensus, après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser son alliance.

Les négociations, parcellaires dans les derniers jours, avaient repris mardi, alors que le PS avait fixé cette date comme la limite aux discussions qui s'éternisaient.

Les formations du Nouveau Front populaire se sont mises d'accord sur un profil surprise, celui de Lucie Castets, 37 ans, issue de la société civile, et ont aussitôt réclamé qu'Emmanuel Macron la nomme à Matignon.

Mais ce dernier a estimé que le NFP n'avait "pas de majorité quelle qu'elle soit".

"La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays", a-t-il dit.

Une attitude qui a fait bondir les responsables de gauche. Il "veut nous imposer de force son nouveau Front républicain", a dénoncé Jean-Luc Mélenchon, qui l'avait invité un peu plus tôt à "ne plus tergiverser" et à nommer Mme Castets.

Le déni "conduit à la politique du pire", a estimé de son côté le patron du PS Olivier Faure.

Contactée lundi par le NFP et après avoir parlé avec les chefs des quatre partis de l'alliance de gauche, Mme Castets a affirmé à l'AFP avoir accepté "en toute humilité mais avec beaucoup de conviction" la proposition, estimant être une candidate "crédible et sérieuse" pour Matignon.

Elle a déclaré avoir parmi ses "grandes priorités" l'"abrogation de la réforme des retraites" d'Emmanuel Macron, une "grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part", une "amélioration du pouvoir d'achat" par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la "fin de la régression des services publics".

Elle sera "la Première ministre des avancées sociales et écologiques", a martelé Pierre Jouvet, secrétaire général du PS.

La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a précisé que la candidate, qui est "solide et crédible", avait été "validée au consensus de nos quatre formations politiques".

Mme Castets est cependant inconnue du grand public.

"Elle coche beaucoup de cases"

Actuellement directrice des finances et des achats à la ville de Paris, c'est une des figures de proue du collectif "Nos services publics", résolument opposé à la politique du gouvernement sortant pour la fonction publique.

"Elle a un parcours professionnel au service de l'Etat et des collectivités territoriales remarquable, avec des engagements forts sur la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale", souligne auprès de l'AFP le cofondateur de "Nos Services publics" Arnaud Bontemps.

"Elle coche beaucoup de cases", a souligné le chef des communistes Fabien Roussel sur BFMTV, saluant aussi une femme "engagée dans la lutte contre la criminalité financière, la fraude fiscale".

La maire de Paris Anne Hidalgo a évoqué auprès de l'AFP "une très bonne directrice des finances", qui gère un budget de 10 milliards d'euros "avec beaucoup de sérieux".

Mme Castets, qui dit avoir été encartée au PS autour de 2008-2011 mais n’avoir aucune affiliation partisane, faisait partie dans les années 2010 d’un think tank "Point d’ancrage", revendiqué "social-réformiste".

L’une de ses collègues au sein de ce cercle de réflexion se rappelle d’une femme "très sérieuse, très intelligente", dont l’une des premières notes portait sur la taxation écologique.

Proche du courant "Besoin de gauche" porté par l’ex-ministre socialiste des Finances Pierre Moscovici, Lucie Castets s’était notamment impliquée dans le combat pour le mariage pour tous, l’égalité hommes-femmes, mais aussi pour une meilleure redistribution des finances mondiales.

Elle fait aussi partie du bureau de l’Observatoire national de l’extrême droite, aux côtés notamment des Insoumis Thomas Portes et Caroline Fiat, et de Marine Tondelier.

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