"Il y a une grosse pression" : les viticulteurs du Puy-de-Dôme plus inquiets du mildiou que de la grêle
Après les orages et la grêle de ces derniers jours, Gilles Vidal, président de l’AOC côtes d’auvergne et de la fédération viticole du Puy-de-Dôme, a des premiers retours : « Je n’ai pas les éléments sur la totalité de l’appellation. Pour l’instant, deux secteurs sont touchés, à Châteaugay, avec des pertes évaluées à 20 %, et sur le secteur de Billom, Reignat, Glaine-Montaigut. »
Vulnérables jusqu'à la véraisonLes raisins touchés par la grêle se fendent, sèchent et finissent par pourrir. Mais le gros souci actuel, au-delà de ces phénomènes violents plus ponctuels, selon Gilles Vidal, c’est le mildiou, ce champignon qui se complaît dans l’humidité élevée de ce début d’été : « Si tous les deux ou trois jours, on reçoit entre 20 et 60 mm d’eau comme ces derniers temps, on va vers la catastrophe. Avec nos traitements, nous n’arrivons pas à le stopper. Le mildiou apparaît d’abord sur la feuille, mais il commence à attraper les grappes sur certaines parcelles de vignerons amateurs, et là, tout est foutu. Sur les parcelles de professionnels, ce n’est pas encore le cas, mais tant que la véraison (ce moment où le raisin prend la couleur de sa maturité, NDLR) n’a pas démarré, nous restons vulnérables. À cause des pluies, nous avons perdu notre avance. La véraison devrait commencer à démarrer maintenant sur Châteaugay et dans une semaine sur mon secteur, à Saint-Georges-sur-Allier. »
Récolte de qualité attendueConstat quasi identique chez Desprat-Saint-Verny, dont l’activité couvre 180 hectares de vignes puydômoises. La directrice commerciale, Léa Desprat, indique que ce sont les secteurs de Billom, Chas, Reignat et Glaine-Montaigut que les chutes de grêle ont affectés, « avec entre 15 % et 20 % de pertes. »
Elle aussi pointe davantage la menace des champignons, mildiou mais aussi black-rot, entretenue par les intempéries régulières. « Il y a une grosse pression sur nos vignobles, qui sont sains d’ordinaire. Nos vignerons redoublent de vigilance pour ne pas être dépassés. Pour l’instant, c’est plutôt bien tenu. C’est une année très compliquée mais on reste sur le qui-vive au quotidien pour tenir jusqu’aux vendanges. Nous sommes cependant confiants et prévoyons une récolte de qualité. »
Patrice Campo