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"C'est catastrophique !" : le coup de gueule d'un chef d'entreprise clermontois face aux vols de chantier

C’est un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Les vols de chantier pourrissent la vie des entrepreneurs. À Clermont-Ferrand, l’un d’eux nous conte son calvaire.

"C’est un stress nuit et jour, semaine et week-end. On finit par ne penser qu’à cela !", s’exclame Bernard, propriétaire d’un bâtiment en chantier. Pourtant aguerri, le sexagénaire n’avait pas imaginé une seule seconde ces scènes de vols auxquelles il assiste depuis le début de ses travaux. "C’est catastrophique, cette situation ! Je crois que personne ne se rend compte de l’ampleur. Tout part ! Un parpaing, une boîte de vis, un laser de chantier oublié… Les gens se croient en self-service ! C’est le défilé…"

De l’opportuniste  au multirécidiviste

Des délits que le Clermontois surveille grâce aux caméras qu’il a installées sur son chantier. Son quotidien se rythme au gré des intrusions, dont il est alerté.

Contrairement à certaines idées reçues, les voleurs n’ont pas de profil type. "Ce peut être des mineurs qui s’amusent. Ils ne viennent pas forcément avec l’idée de chaparder, mais le font par opportunisme. D’autres repèrent tranquillement, avant de revenir pour passer plus rapidement à l’action. Et puis, j’ai eu aussi des cas de voleurs expérimentés qui viennent carrément en camion déménager le chantier. Ce que je note, c’est qu’il y a très peu de femmes."

Si le vol ulcère le Puydômois, la nonchalance et le sentiment d’impunité de certains finissent d’attiser sa colère.

"Vous avez des professionnels qui prennent leur temps. Ils volent les outils et puis cherchent tranquillement les boîtes pour les revendre. C’est clairement des multirécidivistes. Ça fait partie de leur fonctionnement."

Des finances plombées

Un pillage qui plombe les finances de ce chef d’entreprise. "Il y a à la fois le coût pour remplacer le matériel. On rachète du neuf très cher pour ne pas avoir des salariés à l’arrêt. Mais il faut ajouter le coût de l’effraction car souvent, ils cassent les portes ou les vitres pour rentrer."

Seule éclaircie au tableau, "la réactivité des forces de l’ordre. En 10-15 minutes, elles sont là, si elles ne sont pas occupées ailleurs. Elles arrivent souvent avant moi."

Débarqué une fois le premier, Bernard a appris à se méfier. "J’en ai surpris en flagrant délit. Ils m’ont aussitôt foncé dessus en voiture. J’ai réussi à regagner mon véhicule. Ils m’ont poursuivi en ville pour me faire la peau… C’est vraiment à se demander si sur ce chantier, je suis encore chez moi." 

Carole Eon

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