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Abdourahmane Lèye, ex-Daf de SEMIG : “Je suis outré de voir mon nom être cité dans la gestion qui précède ma nomination au poste de DAF de la SEMIG SA”

L'ancienne Directrice générale la Société d'exploitation du marché d'intérêt national et de la gare des gros porteurs (SEMIG), Fatoumata Niang, a traduit en justice son prédécesseur Mouhamadou Abdoulaye Mbaye ainsi que le directeur administratif et financier (DAF) Abdourahmane Lèye, devant le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar. Seulement voilà, le DAF ne s’explique pas, dans cette interview, que son nom soit cité dans une affaire qui précède sa nomination.
Abdourahmane Lèye, ex-Daf de SEMIG : “Je suis outré de voir mon nom être cité dans la gestion qui précède ma nomination au poste de DAF de la SEMIG SA”
Pouvez-vous nous présenter la SEMIG ?

La Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt national et de la Gare des gros porteurs (SEMIG) est une structure qui a plusieurs missions, parmi lesquelles, on peut noter la gestion, l’exploitation et la promotion d’infrastructures spécialisées dans le commerce de gros de marchandises et la logistique routière de marchandises et de biens. Il y a également le conseil, l’accompagnement de sociétés de gestion d’infrastructures spécialisées dans le commerce de gros de marchandises et la logistique routière de marchandises et de biens. De manière directe ou indirecte, elle peut aussi participer à toutes activités ou opérations industrielles, commerciales ou financières, mobilières ou immobilières, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations peuvent se rattacher directement ou indirectement à son objet social.

D’où est partie cette plainte contre vous pour détournement ?


Je l’ai découvert au même titre que tout le monde, à travers la presse. Je suis outré de voir mon nom être cité dans la gestion qui précède ma nomination au poste de DAF de la SEMIG SA. Mais venant d’elle, cela ne me surprend guère. Depuis sa nomination au poste de Directrice générale, au mois d’août 2023, elle ne cesse de s’acharner sur ma personne. Elle a commencé par m’accuser d’avoir signé des contrats de travail pour des agents à la SEMIG. A l’époque, je lui avais posé la question de savoir comment un DG peut payer des salaires à des agents dont il n’a pas signé leurs contrats ? Elle était dans la logique de me coller un motif de licenciement et ce n’était pas passé. Néanmoins, elle m’a relevé de mes fonctions de DAF pour me nommer conseiller financier.

Elle m’a demandé de libérer le bureau que j’occupais et pendant trois mois, entre novembre 2023 et Janvier 2024, ma place à la SEMIG était à la salle d’attente aux côtés des visiteurs. Je n’étais plus convié aux réunions stratégiques et son interlocuteur direct en matière de finance, était le chef comptable jusqu’à l’arrivée de la nouvelle DAF. J’avais pris acte ! Au début du mois de janvier 2024, en prélude à son meeting à l’honneur de son candidat Amadou Bâ, on avait échangé sur l’organisation et elle m’avait fait part de beaucoup de choses, j’y reviendrai. Elle avait mobilisé tout le personnel de SEMIG, mais je n’y suis pas allé, pour plusieurs raisons. J’avais déjà reçu l’information de mon licenciement par l’intermédiaire d’un responsable de Benno à Keur Massar.

Beaucoup de choses se sont passées mais je ne vais pas faire de révélation. A la suite de ça, elle m’a servi une lettre de demande d’explications sur des contrats de travail d’agents que j’ai déposés à l’inspection du Travail le 3 Septembre 2023, sans avoir été, pour autant, signés par elle. Elle m’a rappelé que son décret est sorti le 30 août 2023, donc aucun courrier ne devait sortir de la SEMIG avant son installation. Moi, ce que j’ai compris sur les principes de continuité de l’administration, c’est le DG sortant qui signe pour les affaires courantes jusqu’à la date d’installation de son successeur. Elle a pris service le 15 Septembre 2023. Vu que ces contrats concernés datent du 1er février 2023 pour le chef comptable et le 1er août 2023 pour les 3 autres, le DG sortant avait ordonné le dépôt et j’ai fait la lettre de transmission.

Elle sait bien qu’il n’y a aucune faute dans cette affaire. On en avait discuté dans son bureau et tout était en ordre. À ma grande surprise, elle m’a servi une lettre de licenciement pour faute grave, en maintenant les faits reprochés, car «tu as observé un long silence coupable en dépit de vos longs développements hors propos». Elle a refusé de payer les droits liés au licenciement et de délivrer une attestation de travail. Mon avocate lui avait servi une lettre de mise en demeure à laquelle, elle n’a daigné répondre. C’est après la chute du régime, qu’elle a accepté de me recevoir, pour qu’on discute de cette situation. C’était exactement le 5 avril 2024, au café express où elle m’avait proposé de me réintégrer et de me confier le poste de contrôleur de gestion. Donc jusqu’au mois de mai, on était dans ce processus de réintégration.

La SEMIG traversait des moments difficiles, avec une tension de trésorerie flagrante et il fallait faire quelque chose. Je n’ai jamais pensé qu’elle préparait quelque chose contre moi, car je me suis toujours montré disponible à son égard. Las d'attendre, j'ai saisi le tribunal qui l’a condamné à me payer mes droits. Quelques temps après, j’ai reçu mon virement d’un montant de 10 719 839 FCfa le 11 Juin dernier. Depuis ce jour, elle est dans des manœuvres qui ont abouti à son licenciement à la tête de la SEMIG SA. Si elle revient aujourd’hui après son limogeage, m’accuser de détournement, je me dis qu’elle veut finir ce qu’elle a entamé contre moi depuis son installation.

En quoi estimez-vous ne pas être en cause ?

J’ai été surpris de voir ces informations dans la presse comme je vous l’ai dit tantôt. Mais venant d’elle, cela ne me surprend guère. Je vais porter plainte pour diffamation; dans la mesure où, la période visée dans la plainte (2021 à 2022), je n’étais pas le DAF de la SEMIG. Comment peut-on me citer dans un fait de détournement couvrant une période où je n’étais même pas agent de la SEMIG (2021) ? J’ai pris fonction comme DAF de la SEMIG, le 2 de janvier 2023, or dans la plainte, on parle de 2021 à 2022. Elle a bien mentionné que la SEMIG a commencé à tenir une comptabilité au mois de février 2023. Donc, c’est après ma nomination comme DAF. La plainte doit être faite à l’endroit de ceux qui avaient la gestion antérieure. De plus, elle note la non exhaustivité de la saisie comptable, pour établir un fait de détournement. C’est absurde !

J’invite la nouvelle direction à évaluer les performances de gestion. Aujourd’hui, elle revient pour terminer son travail d’acharnement, en voulant m’accuser de détournement. C’est peine perdue. Elle est dans la logique de faire porter le chapeau de la faillite de la SEMIG, à quelqu’un, alors qu’elle en est la seule responsable. Elle est perdue par la masse salariale énorme du fait de son recrutement massif d’agents entre novembre 2023 et février 2024. Une trentaine. À cela s’ajoutent les augmentations de salaires, alors que la société peinait à s’acquitter correctement de ses obligations fiscales et sociales. Je vous rappelle qu’on était en négociation pour ma réintégration au poste de contrôleur de gestion.

Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?

J’ai saisi mes conseils, car cette tentative de vouloir ternir mon image ne passera pas. Où en est la procédure ? Nous allons déposer la plainte pour diffamation aujourd’hui et laisser la justice faire son travail.

Est-ce que le Conseil d'administration est au courant de votre différend avec l’ex DG ?

Probablement oui, mais il n'a malheureusement que la version de l’ex-DG. J’adresserai une correspondance pour les informer de la situation.





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