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Les gendarmes du PGHM du Mont-Dore veillent sur les randonneurs du Sancy : "Un public peu ou mal équipé"

Les gendarmes du PGHM du Mont-Dore veillent sur les randonneurs du Sancy :

Chutes, randonneurs en difficulté, vététistes blessés... C’est le quotidien des gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) du Mont-Dore. Spécialisée dans le secours en montagne, l’unité d’élite a entamé l’été, saison la plus active de l’année.

Par voie terrestre ou par voie aérienne, les gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), basé en bas de la ville du Mont-Dore, portent secours aux personnes accidentées, blessées ou en difficulté. Une équipe composée de treize militaires qui veille sur le massif du Sancy et le Livradois Forez, sosu les ordres du capitaine Thomas Brobeck.

Comment se passe ce début de saison estivale en termes de secours ? 

"On est sur une activité similaire voire un peu en-deçà par rapport à l’an dernier (140 secours effectués à l'été 2023). Cela s’explique par la météo. On est dans un massif où les activités de montagne ne sont pas pratiquées s’il ne fait pas beau. Quand il pleut, on le voit tout de suite : les parkings sont déserts. Par conséquent on a un début de saison, juin-début juillet, assez calme."Comment les treize gendarmes du PGHM préparent-ils la saison d’été ?

"L’été, la moitié de l’unité travaille tous les jours du 1er juillet au 31 août. On peut déployer jusqu’à trois équipes en simultané en montagne. Avant l’été, on sanctuarise de longues périodes d’entraînement. On fait tous nos recyclages de secours en montagne. On fait énormément d’exercices héliportés et énormément d’exercices terrestres. En terme de technicité, on manipule beaucoup de cordes, on fait des exercices dans la verticalité de manière à revoir l’intégralité de notre spectre missionnel avant le début de saison. Ces grosses périodes d’entraînement, on les fait fin mai/début juin et avant l’hiver en octobre/novembre. Au-delà de ces sessions, tous les mois, on alterne entre deux à cinq entraînement par  mois."

 Est-ce que l’été est la saison la plus active de l’année pour le PGHM ? 

"Oui, complètement. Les deux tiers de notre activité se font entre le 1er juin et le 1er  septembre. Cela s’explique par le fait que l’hiver, on s’occupe du domaine montagne avec une pratique concentrée sur le ski. Les accidents sur les pistes de ski, ce sont les stations qui s’en occupent. Là , on ne fait que les secours les plus graves." Les secours correspondent à quel type d’activité ? 

"Globalement, les deux activités qui se distinguent l’été, c’est le VTT et la randonnée. Depuis début juin, la randonnée représente 67% des secours, le VTT 17% et on est à 16% en activités diverses (parapente, accident d’accrobranche, accident du travail). L’hiver, c’est 45% de randonnée, 35% de ski, 13% en alpinisme."Est-ce que vous voyez une évolution dans la pratique et la fréquentation de la montagne particulièrement prisée depuis la crise du Covid ? 

"On a une population peu ou mal équipée pour la pratique. C’est-à-dire que l’on a du public qui monte avec le téléphérique du Mont-Dore et qui descend à pied en chaussures de ville. Je ne veux pas tomber dans le cliché de la personne en tongue qui se fait mal – depuis deux ans que je suis au PGHM je n’en ai pas vu – mais on trouve des gens pas très à l’aise, sans bâton pour les aider. On a des gens qui ne regardent pas la météo, ou regardent celle de Clermont... Ils se retrouvent sur les crêtes dans le mauvais temps, où il fait 3 degrés et avec 120 km/h de vent. Ils se retrouvent en hypothermie et il faut aller les chercher, les brancarder et les sortir du blizzard. C’est arrivé il y a quelques jours sur les crêtes." Justement, le travail des gendarmes du PGHM, est-ce aussi de faire de la prévention... ? 

"Cela fait partie intégrante de nos missions, mais on ne peut pas être au départ de chaque parking... En revanche, on s’entraîne tous les jours dans le massif en course à pied, à VTT, pour maintenir notre condition physique et notre haut niveau de compétence. On en profite pour faire de la prévention. On publie aussi des posts de prévention sur nos réseaux.""Hiver comme été, on a différents mondes qui se croisent. Il y a des pratiquants assidus et des personnes qui pratiquent sans le bon matériel, sans les bonnes connaissances des risques, sans le bon niveau de préparation. L’hiver, on est énormément appelé (*), vingt ou trente fois par jour, pour connaître les conditions en  montagne."La montagne a le vent en poupe ces dernières années. Est-ce que vous le constatez aussi dans le massif ?

 "Il y a eu une explosion de l’activité post-Covid qui s’est maintenue. Les gens ont eu besoin d’air. Il est certain qu’il y a un risque inhérent à l’activité de montagne qui va de la fracture de la cheville à l’arrêt cardiaque."

(*) Accueil du PGHM, rue des Chasseurs-Alpins au Mont-Dore, tél. 04.73.65.04.06.

Leïla Aberkane

210 secours en 2023. En 2023, Le PGHM a effectué 210 opérations de secours, dont 140 sur la période estivale. En août 2023, les gendarmes du PGHM du Mont-Dore comptaient une moyenne de 2,5 interventions par jour avec plusieurs journées à plus de 5 interventions. L’hiver 2023-2024 a engendré un peu moins de 50 opérations judiciaires ou de secours.Entre 60% et 70% des opérations se font de manière héliportée. PHOTO ROBIN BAR  Hélicoptère. Entre 60% et 70% des opérations se font de manière héliportée.  Les activités les plus accidentogènes sont la randonnée, le ski, le VTT, l’alpinisme et le vol libre. Ce sont aussi les activités les plus pratiquées.

Savoir se situer sur son itinéraire. C’est souvent une course contre la montre qui s’engage pour le PGHM afin de porter secours à un blessé. Les gendarmes arrivent d’autant plus vite sur les lieux si la victime est en mesure de renseigner le PGHM sur sa position. Aussi, il est conseillé d’avoir une cartographie sur son téléphone et d’y jeter un œil de temps en temps pour se situer.

Rando en solo. Les adeptes de la rando en solo savent qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes en cas de problème (éventuellement sur d’autres randonneurs si le sentier est fréquenté). Si le marcheur en difficulté n’est pas en capacité d’alerter les secours, mieux vaut qu’il ait pris la précaution de dire à une personne de son entourage où il part randonner.

 

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