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Surveillance, application de la règle... À quoi servent les garde-pêches ?

Surveillance, application de la règle... À quoi servent les garde-pêches ?

Pour surveiller les cours d’eau et faire respecter la réglementation, l’AAPPMA d’Issoire (Puy-de-Dôme) dispose de garde-pêches. Une fonction qu’Henri Miton exerce depuis 2019.

Il est plutôt du genre à fuir la chaleur. Henri Miton, 59 ans, préfère sortir "à la fraîche". C’est donc à 8?h?30 que ce vendredi matin de juillet, il gare son véhicule au pied du plan d’eau du Mas.

Son t-shirt et sa casquette affichent tout de suite sa fonction : garde-pêche particulier. Une fonction que l’Issoirien exerce au sein de l’AAPPMA d’Issoire depuis 2019. "C’est mon deuxième mandat. J’ai toujours eu envie d’être garde-pêche, surtout depuis que j’ai vu le film Ni vu, ni connu avec Louis de Funès."

Posséder et présenter une carte de pêche

Ce vendredi matin, avant que le thermomètre ne grimpe trop, Henri fait donc "son tour" au Mas et contrôle deux amis arrivés quelques heures plus tôt. "Je vais prendre vos cartes pour flasher le QR code avec mon application Vigipêche", explique-t-il. Tout en profitant pour regarder à quelle société de pêche adhère Didier. "Ravel, vous allez pêcher la truite à Ravel??"

"Nous sommes de Clermont. On vient souvent pêcher à Issoire, car il y a du poisson, c’est tranquille et c’est propre" 

La loi pêche oblige les pratiquants à posséder une carte et à l'avoir sur eux. Carte qui, pour faire simple, peut être fédérale (on peut pêcher dans le département de sa société de pêche) ou interfédérale (dans tous les départements). "Il existe aussi des cartes enfants, journalières, hebdomadaires… Je vérifie que tout est en ordre", souligne Henri.Le garde-pêche peut dresser des PV. Et s’il tombe sur des pêcheurs que ne disposent pas de carte?? Henri Miton la joue tolérant. "Je leur propose de prendre une carte à la journée. Par contre, s’ils sont déplaisants, je les aligne."

Il connaît les lieux comme sa poche

Une amende pour défaut de carte de pêche en eaux libres est estimée à 150 €. Ces informations sont notées sur le règlement des plans d’eau affiché un peu partout dans la zone surveillée par le garde-pêche de l’AAPPMA d’Issoire. "Il y a les plans d’eau du Mas, ceux des Mayères (sapin et ouest) mais aussi les linéaires issoiriens de la Couze-Pavin et de l’Allier", détaille-t-il.

Justement, c’est aux Mayères que l’on retrouve Henri. Là-bas, le garde-pêche connaît les lieux comme sa poche. "Il y a souvent des pêcheurs dans ce coin », prédit-il avant de faire mouche. « Ils sont de l’AAPPMA d’Issoire", reconnait-il. Une société de pêche avec ses 1.500 adhérents qui est la plus importante du Puy-de-Dôme.Henri surveille les plans d'eau du Mas et des Mayères. Mais pas de passe-droit pour les amis Issoiriens. Henri réalise les vérifications d’usage et sensibilise sur la taille des poissons.

"Je vérifie aussi si les poissons pris font la maille. Par exemple, une truite doit faire au minimum 23 cm avec quatre prises maximales. Un brochet 60 cm et un sandre 50 cm avec une seule prise maximum par jour."

La carpe et le black-bass, eux, doivent retrouver l’eau une fois pêchés. Et si la règle n’est pas respectée, là encore, le garde-pêche verbalise. "C’est mortalité et vol de poisson, c’est très grave." Le montant de l’amende est estimé à 1.000 €. Même topo quand on plante plus de cannes qu’autorisé (trois cannes en plan d’eau, quatre sur l’Allier et une sur la Couze) ou lorsque l’on pêche hors des périodes autorisées.

"Je fais cela pour le plaisir"

Même avec un règlement assez strict, le garde-pêche tente toujours d’être compréhensif. "L’an dernier, j’ai réalisé 650 contrôles et seulement mis sept procès-verbaux."

Amoureux de la nature, Henri Miton n’hésite pas non plus à faire respecter quelques règles de droit commun, comme celle de ramasser ses déchets ou encore de tenir son chien en laisse lorsque l’on se balade autour du plan d’eau.  "Vous savez, je suis bénévole. Je fais cela pour le plaisir", commente celui qui apprécie discuter avec des amoureux de la pêche comme lui. "Mon père m’a appris à pêcher à l’âge de 8 ans sur le pont de Parentignat. Aujourd’hui, comme garde-pêche, j’apprends tous les jours au contact des pêcheurs. Que ce soit des techniques ou des recettes de cuisine." Il paraît que l’on n’apprend bien que dans le miroir des autres. Henri Miton ne devrait pas dire le contraire.

Jean-Baptiste Botella

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