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Découvrir Uzerche en toute tranquillité grâce à la piétonnisation du centre ancien

Découvrir Uzerche en toute tranquillité grâce à la piétonnisation du centre ancien

La Ville d’Uzerche teste, jusqu'à mi-août, la piétonnisation de son centre ancien. Un aménagement qui a déjà ses adeptes.

Pour un temps, le bureau de Marion donne sur la place de la Libération, sur laquelle elle débouche, à pied, d’un parking en contrebas. « Je vois la différence, les bruits, les voitures ; je n’entends que l’eau et les enfants, pour travailler c’est bien et ça fait faire du sport », sourit-elle avec entrain.

Depuis le 8 juillet, la jeune femme s’adapte aux nouvelles règles de circulation en vigueur dans le centre ancien d’Uzerche, fréquenté en période estivale, selon les estimations de l’Office de tourisme Terres de Corrèze, par 80.000 à 100.000 touristes.

Jusqu’au 12 août, de 10 heures à 17 heures, l’accès par la rue Jean-Gentet est interdit aux véhicules. « On n’a pas voulu être trop restrictif, pour que les administrations, notamment, restent accessibles, précise Thomas Guedenet, directeur de la Culture, du Patrimoine et de la Vie associative. On s’est aussi adapté au fonctionnement de certaines associations. »Seuls les vélos sont autorisés, parce que « la première raison de cette piétonnisation, c’est la tranquillité de bruit et de pollution ; avec les vélos, pas de problème », glisse Thomas Guedenet. « Faute de moyens, on n’a pas instauré une surveillance spécifique. On sait que certaines voitures passent, on espère que c’est pour de bonnes raisons. »

Piétonnisation jusqu'au 12 août

L’idée de cette piétonnisation est venue, il y a quelques mois à peine, de l’association Archéologie Paysage. « Pour ses visites guidées du lundi, ça semblait plus agréable de profiter d’un centre-ville piéton », reconnaît Thomas Guedenet. Retour positif des élus, mais pas question de transformer la Perle du Limousin en ville close ou en nouveau Collonges.Des barrières ferment l'accès au centre-ville ancien d'Uzerche.

Après concertation avec l’office de tourisme, deux dates ont d’abord été identifiées pour tenter l’expérience, une en juillet et une en août. « Plutôt que de subir une contrainte une fois par mois, on s’est dit pourquoi pas tenter le coup sur une période plus longue et communiquer sur le bénéfice à en retirer en termes de sécurité et de calme. Au lieu de dire "attention, c’est fermé !", dire "profitez-en, c’est piéton !" », lance-t-il.

Il faudrait même que ça reste comme ça toute la semaine, ça va dans la tendance actuelle. C'est un plus.

Depuis le 8 juillet donc, l'information est passée auprès des professionnels et des riverains, et à l’office de tourisme, les premiers retours sont bons. « On n’a pas eu de plaintes, les gens sont plutôt satisfaits de pouvoir profiter du centre ancien avec moins de circulation et moins de véhicules stationnés devant les bâtiments historiques. L’idéal pour eux, ce serait même qu’il n’y en ait plus du tout », rapporte Laurence Léonard, après avoir détaillé les circuits de promenade à un couple de passage.

Découvrir la ville autrement

Entre Porte Bécharie et abbatiale Saint-Pierre, Corinne Michel-Dupuy, coordinatrice culturelle et pédagogique de l’association Archéologie Paysage, guide un groupe de vacanciers à la découverte des richesses de la vieille ville. Quelques voitures contraignent le groupe à se replier au bord des ruelles. « À force, ce sont eux qui vont se sentir gênés, glisse-t-elle. On ne va pas boucler la ville à chaque groupe, mais un jour par semaine… Il y a plein de villes qui font ça, quand on part en vacances, on est habitué. Quand on a une telle architecture, ça vaut le coup ! »Les bâtiments historiques se dévoilent en toute tranquillité.

« C’est génial, confirment Catherine et Alain, un couple de Bretons. On a pu visiter sans bruit de voiture, on peut mieux profiter des bâtiments. Il faudrait même que ça reste comme ça toute la semaine, ça va dans la tendance actuelle. On vient de Locronan, la circulation est interdite tout l’été, c’est un plus ! » « C’est un confort, ça permet de redécouvrir Uzerche autrement, apprécie Émilie, venue de Seilhac. C’est une très bonne idée pour rendre le centre-ville plus agréable. »

Les gens sont vraiment dans la compréhension. Même s’il y a des contraintes, l’initiative est reconnue comme très positive. Même surpris, les gens sont agréablement surpris.

« C’est bien pour les touristes, acquiesce Jacqueline qui ouvre sa porte du château de Tayac pour dévoiler un escalier à vis remarquable. Pour les riverains, c’est un peu gênant, mais on s’organise et c’est un plus pour la ville. On n’a rien sans rien, sourit-elle aimablement. Et si ça permet aux gens de visiter plus tranquillement, c’est bien. »

Midi sonne, les terrasses de la place de la Libération font le plein. Certains commerces ont même décalé leur jour d’ouverture pour profiter de l’effet d’aubaine. « Les gens apprécient vraiment le côté paisible », glisse un riverain en passant. « Les gens sont vraiment dans la compréhension. Même s’il y a des contraintes, l’initiative est reconnue comme très positive. Même surpris, les gens sont agréablement surpris. » 

A Uzerche, les livres se baladent en âne

« L’idée, c’est d’installer ce nouveau cadre de tranquillité, confirme le directeur. Mais on ne s’enflamme pas. Peut-être que ce sera sur un autre jour, peut-être sur une autre période... On a pas mal de retours sur les mardis par exemple, parce qu’on organise déjà les Mardis d’Uzerche. Il faut qu’on puisse aussi informer sur les possibilités de stationnement aux alentours et d’accès.

Une réflexion est aussi en cours autour de plots rétractables pour filtrer les accès. En fonction des retours des usagers, des riverains, des commerçants, des associations, on avisera. »

Blandine Hutin-Mercier

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