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La SNCF victime d’un "sabotage" : ce que l’on sait de "l’attaque massive" qui paralyse le réseau TGV

La SNCF victime d’un

Du sabotage à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques : la SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une "attaque massive" qui perturbe fortement et pour "tout le week-end" la circulation de ses trains sur les axes Atlantique, Nord et Est, laissant 800 000 voyageurs dans l'expectative.

Au total, "800 000 voyageurs", devraient être affectés sur le week-end par les conséquences de cette attaque, a indiqué ce vendredi 26 juillet le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, lors d'un point de presse, dont 250 000 vendredi. Les passagers Eurostar qui se rendent vers le nord de l'Europe en font partie, avec des trains annulés et des retards conséquents.

Le parquet de Paris, via la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), s'est saisi de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations", a annoncé le procureur de Paris. Elle a été ouverte pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits.

La SNCF présentera un nouveau plan de circulation vendredi en "début d'après-midi", a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, tout en appelant à être prudent sur les auteurs car "l'enquête démarre". Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a annoncé de son côté que le trafic commençait à reprendre, notamment sur la ligne à grande vitesse Atlantique, où plus aucun train ne circulait depuis ce matin "A la gare de Montparnasse et à la gare de Bordeaux, qui étaient les plus touchées, on devrait retrouver un train sur trois cet après-midi. Ca s'améliore déjà", a indiqué le ministre au JT de 13h de TF1, saluant le travail des équipes de SNCF Réseau.

"Ne venez pas forcément en gare si vous n'avez pas la confirmation de votre train", a malgré tout rappelé Patrice Vergriete. "Il faut s'attendre à des retards", a-t-il aussi souligné. "La reprise, notamment à l'est et au nord, est à peu près normale, mais avec des retards de 1h30 à 2h00", a complété le ministre délégué aux Transports.

"Plusieurs actes de malveillance"

La SNCF a été victime dans la nuit de "plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est", qui affectent la circulation des TGV, a indiqué le groupe dans un communiqué. Ces "incendies volontaires" destinés à "endommager les installations" ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est), a-t-il précisé.

"Un acte de malveillance a été déjoué" en revanche sur la LGV Sud-Est, à Vergigny. Des cheminots qui menaient des opérations d'entretien pendant la nuit ont repéré des personnes et ont prévenu la gendarmerie, les mettant en fuite", selon Jean-Pierre Farandou.

"Aujourd'hui (vendredi), tous les éléments montrent bien que c'est volontaire : la concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui (...), des engins incendiaires retrouvés sur place", a affirmé à ses côtés le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete. C'est un "acte criminel scandaleux" que "je condamne évidemment avec fermeté", a-t-il martelé. Une source proche du dossier a affirmé auprès de l'AFP qu'il s'agissait d'actes de "sabotage", tout comme le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel. Des sabotages similaires avaient eu lieu l'an dernier en Allemagne, ou sur la LGV Est, en janvier 2023.

Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs ont prévu de converger vers la capitale. Un grand nombre de vacanciers est aussi en transit.

"Bazar" en gare

Selon la SNCF, un train sur deux devrait circuler sur la journée vers l'est, le nord et la Bretagne, et seulement un train sur quatre à destination du Bordelais. En revanche, "aucun train" n'était prévu au départ de la gare parisienne de Montparnasse avant 13h. Sur les axes nord et est, des allongements de temps de parcours de 1h30 à 2h00 sont à prévoir, en raison du passage par les lignes classiques. Le site de covoiturage BlablaCar a dit avoir enregistré une augmentation de 83% des réservations pour ce vendredi par rapport au trafic attendu.

A Montparnasse, les différents halls de la gare étaient bondés de voyageurs mécontents, certains en larmes, a constaté une journaliste de l'AFP. "On nous a expliqué qu'il était possible qu'on ne puisse pas partir avant lundi lorsqu'on est arrivé vers 7h", a indiqué Jocelyn, étudiant de 27 ans qui voulait partir quelques jours en Bretagne avec des amis. "On s'attendait à ce que ce soit un peu le bazar dans Paris avec la cérémonie d'ouverture prévue ce (vendredi) soir, mais on ne pensait pas que ça puisse être à ce point !".

Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a indiqué sur franceinfo qu'il avait déployé des "effectifs supplémentaires" dans les gares parisiennes pour gérer les gens qui ne pourront pas prendre le train. Marie Cassagne, 23 ans, sort tout juste de l'état des lieux de son appartement, chargée de toutes ses affaires pour déménager. "Je devais prendre le 12h11 pour Bordeaux, et là je vois que tout est bloqué. J'ai regardé les trains sur l'application, il n'y en a plus aucun pour aujourd'hui, j'en ai trouvé seulement pour dimanche matin", peste-t-elle.

Grande fête des JO "gâchée"

Lors du point de presse, Jean-Pierre Farandou a indiqué que les incendies volontaires avaient visé "des canalisations où passent beaucoup de câbles qui servent à la signalisation des postes". "Il faut réparer câble par câble", c'est un "travail très minutieux".

Les départs en vacances et la cérémonie d'ouverture des JO "auraient dû être une grande fête", mais "tout ça, c'est gâché" à "cause d'une bande un peu d'illuminés, d'irresponsables", a-t-il déploré, affirmant : "A travers la SNCF, c'est un bout de la France qu'on attaque". L'attaque "n'aura pas d'impact sur la cérémonie" d'ouverture, a quant à elle promis la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.

Interrogée sur BFMTV, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a estimé que cette attaque "n'est pas une coïncidence, c'est une volonté de déstabilisation de la France à un moment où vont être lancés les Jeux olympiques et paralympiques".

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