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"Avec du recul, c'était très chaud" : Alexis Phelut n'est pas parvenu à atteindre son objectif de participer aux JO de Paris

Alexis Phelut ne participera pas aux Jeux Olympiques 2024. Les galères, trop nombreuses depuis sa finale à Tokyo en 2021, l’ont finalement empêché de se mêler à la lutte et de réaliser son rêve de courir à Paris. Nous l'avons suivi au plus près durant toute sa saison, entre hauts et bas.

Notre documentaire vidéo

Tout au long de la saison, Julien Vellet, Grégory Gomez et Vincent Balmisse ont suivi Alexis Phelut dans sa quête de qualification aux prochains Jeux olympiques. À l’entraînement, chez le kiné, lors de sa course de rentrée, chez ses parents dans le Cantal. Autant de scènes que les réalisateurs ont pu filmer pour la réalisation de ce documentaire intitulé Le pari olympique.

 

 

Les coureurs défilent un à un sur son écran de télévision. Alexis Phelut coupe le son, mais laisse l’image, histoire de garder un œil sur le premier contre-la-montre du Tour de France. Le soir, il a prévu d’être derrière les Bleus qui affrontent le Portugal en quart de finale de l’Euro. En grand passionné de sport, il suivra naturellement les Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août. Mais c’est plutôt en tant qu’acteur qu’il s’y voyait il y a encore quelques mois…

L’objectif de participer aux Jeux n’est pas atteint, comment le vivez-vous??

En soi, ça fait un mois que je savais que je n’irai pas, sauf miracle. C’est donc moins compliqué à vivre que si j’avais été tout proche de m’y qualifier. Après, bien sûr que ça me fait ch… parce que je fais partie de cette génération un peu “matrixé” par les Jeux à Paris. Tout le monde nous en parle. Quand c’est plus compliqué pour toi, c’est vrai que ce n’est pas le plus marrant d’en parler, mais c’est le sport. Forcément, c’était une occasion unique de pouvoir les vivre en France. Elle ne se représentera plus. Maintenant, la vie et ma carrière ne s’arrêtent pas là, il faut voir plus loin.

Avec du recul, l’objectif JO était-il raisonnable??

Quand je vois mes perfs, c’était peut-être un peu présomptueux. Mais c’est compliqué, quand tu as déjà fait une finale aux JO, de viser moins haut. Tu te dis toujours que c’est peut-être possible. Avec du recul, c’est clair que c’était très chaud. Je pense que si tout s’était parfaitement déroulé à partir de ma reprise en décembre jusqu’à cet été, j’aurais pu être plus compétitif. Mais les deux semaines que je perds avec la réactivation de ma mononucléose, plus celles de ma blessure au mollet derrière, ont mis fin à beaucoup de choses. Je n’avais clairement pas de temps à perdre. En plus, quand tu vois le niveau des gars en France cette année (*), il fallait être au top du top.

Malgré des rechutes, vous êtes tout de même parvenu à retrouver des sensations…

C’est un peu paradoxal, mais je retire pas mal de choses positives de cette saison. Déjà, c’est la première que j’arrive à faire de façon quasi-complète depuis Tokyo. Certes, pas au niveau que j’espérais. Après, d’un point de vue physique, je n’ai plus de douleur au niveau de la pubalgie. Au niveau physiologique, tout est revenu à la normale. On a su trouver les solutions, on sait ce qu’on a à faire à l’avenir pour ne plus avoir ces soucis-là. Enfin, depuis deux mois, le fait de pouvoir m’entraîner correctement m’a permis de refaire de très belles séances. C’est tout le travail en amont qu’il m’a manqué. Avec toutes mes galères depuis trois ans, ma base n’était pas assez solide pour réaliser de grosses perfs.

Comment expliquez-vous le fait de ne pas reproduire en compétition ce que vous faisiez de bien à l’entraînement??

À l’entraînement, dans une séance typée steeple, je ne fais jamais plus de 1.000 mètres d’affilée. Même si je fais des séances plus longues en termes de volume qu’un 3.000 m steeple, le fait que ce soit découpé par des plages de récup’ me permettais, même avec des bases moyennes, de faire de bonnes choses. Faire un 3.000 d’un seul coup, ce n’est plus pareil. J’ai vraiment manqué de caisse.

Quelle est la suite de votre saison??

J’arrête là pour cette année, du moins en compétition. Les France m’ont mis un coup d’être aussi loin. Je me dis que de pousser trois semaines de plus ne servirait pas à grand-chose. Je coupe trois semaines, tout en maintenant deux ou trois footings par semaine. Derrière, l’idée sera de vraiment bien bosser pour être aux championnats du monde l’année prochaine.

Côté sponsors, serez-vous toujours accompagné??

Je n’en ai aucune idée. Tous mes contrats se terminent à la fin de l’année. Je sais que je n’ai pas énormément d’arguments pour prolonger avec eux (Adidas, le Crédit Agricole, le Département du Cantal). Après, j’aurai quand même la chance de toujours avoir mon salaire de l’armée de Terre. Ce sera certainement plus compliqué pour partir en stage, mais ce n’est pas ce qui empêche de performer non plus. En 2021, je n’avais aucun sponsor et je sors la meilleure saison de ma vie.

En 2028, vous n’aurez que 30 ans, c’est largement jouable pour les Jeux Olympiques de Los Angeles…

Carrément?! Quand on regarde, Daru (35 ans), Bedrani (30 ans), Miellet (29 ans)… Cela montre que j’ai largement une olympiade devant moi, pour redevenir performant. 

(*) Les Français sélectionnés pour les Jeux sur 3.000 m steeple. Ils étaient quatre sélectionnables, mais seuls trois pouvaient y aller. La France sera représentée par Nicolas-Marie Daru, Alexis Miellet et Louis Gilavert à Paris (remplaçant : Djilali Bedrani).

Une saison loin de ses attentes en termes de chronos

Avec des minima olympiques fixés à 8’15”00, la barre était haute pour aller aux JO cette année (ils étaient de 8’22”00 en 2021). Surtout pour un athlète ayant été quasi à l’arrêt durant deux saisons et dont le record personnel est de 8’18”67, établi le 29 mai 2021. Depuis sa finale à Tokyo, le 2 août 2021, Alexis Phelut n’a bouclé qu’un seul 3.000 m steeple au moment où il se présente à Bruxelles, le 26 mai dernier. Le chrono est loin de ses attentes : 8’44”96. Derrière, il enchaîne avec un 8’33”36 encourageant à Cergy dans des conditions venteuses et sans réelle concurrence. Malade à Nice (8’41”58), il ne parvient pas à poursuivre sa progression chronométrique aux “France” d’Angers (8’44”15), le 29 juin. Mais après trois années de galère, il réussit enfin à enchaîner les courses.

Vincent Balmisse

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