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"J'ai de la salade en pagaille" : un embryon de trafic de stupéfiant démantelé en Châtaigneraie cantalienne

Consommateurs de cannabis, quatre habitants du sud du Cantal étaient soupçonnés suspectés d’avoir voulu organiser leur propre trafic… sans grand talent. Ils ont été déférés, vendredi, au tribunal d’Aurillac.

Rien ne prédestinait cet ancien maçon de 35 ans, aujourd’hui travailleur handicapé, à arriver devant les juges du tribunal correctionnel d’Aurillac. Il était inconnu des magistrats jusqu’à cette année où il est brutalement apparu sur les radars : en avril et en mai, il a été condamné pour avoir conduit après avoir fumé du cannabis et parce qu’il détenait des armes illégalement.

Il consomme de l’herbe avec ses amis – environ 20 joints par jour – mais ne se faisait jusqu’ici pas remarquer. Sauf qu’entre Junhac et Labesserette, où il habite, les voisins se plaignent qu’un trafic de stupéfiants est apparu en ce début d’année.Rapidement, les gendarmes surveillent les protagonistes et perquisitionnent finalement chez tout le monde. Les militaires ne trouvent pas de drogue ni de liquide chez lui, mais son portable montre clairement qu’il négocie du cannabis : « J’ai de la salade en pagaille, se vante-t-il. De la bonne ! »

« Trouve-moi des consommateurs »

Il achète ainsi 350 € de drogue d’un coup. C’est beaucoup pour de la consommation personnelle, mais « c’est pour éviter d’aller 50 fois à Aurillac », justifie-t-il. Il demande aussi à un ami de lui procurer une arme, car « c’est ma grande passion », jure-t-il.

Le copain prend l’argent, mais ne ramène jamais le « pan » promis : « Trouve-moi des consommateurs et on sera quittes », menace le prévenu par SMS. L’ami en question sera ensuite vu devant l’école du village à démarcher les parents d’élèves pour trouver des acheteurs…

26 € de chiffre d'affaires

Le procureur Paolo Giambiasi voit là l’esquisse d’un trafic de stupéfiants « avec un talent et une agilité limitée », reconnaît-il. Avec cette audience, le parquet décide de « tuer dans l’œuf » la petite affaire, avant que le trentenaire ne parvienne à se procurer une arme.

Il requiert deux ans de prison, dont neuf mois avec sursis probatoire et une incarcération immédiate. Dans le cadre du même dossier, deux hommes ont été condamnés et incarcérés dans la foulée pour quelques mois, vendredi matin, en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

En défense, Me Joanny plaide pour que son client reste dehors et a refusé le plaider-coupable. Il reprend les écoutes, constate qu’outre des dépannages ponctuels entre amis, le prévenu aurait eu un chiffre d’affaires famélique de 26 € en six mois…

Ce dernier a été condamné à dix-huit mois de prison dont douze avec sursis probatoire renforcé. Il doit se soigner et ne peut plus rencontrer les autres protagonistes du dossier. Une amende de 2.000 € avec sursis, reliquat d’une précédente condamnation, a été révoquée.

Pierre Chambaud

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