Quand les Orchestrades, ce rassemblement de jeunes musiciens, animaient les mois d'août à Brive

Pendant vingt-huit ans, des centaines de jeunes musiciens, venus du monde entier, se retrouvaient à Brive (Corrèze) pour jouer dans les rues. La fondatrice des Orchestrades, Simone Du Breuil, est décédée début juillet 2024.

Sa renommée était plus importante à Lyon qu’à Brive. Dans ces deux villes, Simone du Breuil, décédée le 3 juillet 2024, à l'âge de 93 ans, a joué un rôle important : dans la première, elle a participé à la création du Conservatoire national de musique et de danse ; dans la seconde, elle était à l’origine d’un rassemblement de jeunes musiciens, chaque été, de 1984 à 2011.

Baptisée Les Orchestrades, cette manifestation a rythmé les étés des Brivistes et des estivants. Durant une semaine, des ensembles musicaux, venus du monde entier, se retrouvaient pour préparer un grand concert, mais aussi pour jouer dans les rues, en petites formations, des animations au succès populaire.Les Orchestrades offraient des petits concerts dans le centre de Brive, une formule qui avait rendu le festival populaire (photo d'archives La Montagne).

Angers est sur les rangs, mais c'est Brive qui accueillera le projet, en 1984

Alors présidente de la Fédération nationale des parents d’élèves de Conservatoires, Simone du Breuil voulait mettre sur pied un rassemblement pour permettre à des enfants et des ados de se connaître et de partager une expérience musicale.

Angers est sur les rangs. Mais c’est Jean Charbonnel, alors maire de Brive, qui approuve le projet. Le 1er septembre 1984, à la patinoire, l’Hymne à la joie, interprété par 350 jeunes musiciens, dirigés par douze chefs, conclut la première édition.

Les gosses étaient fous de joie,racontait Simone du Breuil (photo), dans notre édition du 22 août 2011. Quand il a fallu les ramener à la gare, ils pleuraient tous et me demandaient s’ils pouvaient revenir l’annéed’après. Ça ne devait être qu’une seule fois normalement !

Le rendez-vous s’installe, avec l’aide de bénévoles, et grossit, jusqu’à accueillir 1.100 participants en 1993, mobilisant une grosse logistique, pour le transport, la nourriture ou l’hébergement, dans les établissements scolaires.

"Une formidable expérience humaine"

Le grand concert final est donné à l’Espace des Trois Provinces, plein comme un œuf. Une tradition s’installe : pour la répétition générale, les jeunes musiciens viennent déguisés.

"C’est une formidable expérience humaine qui a transformé la vie des gamins", estimait la fondatrice, en 2011. Selon elle, les Orchestrades ont accueilli 17.900 jeunes musiciens, venus de 48 nations.Loprs d'un ateliers pour jeunes musiciens (archives La Montagne)

Mais au tournant des années 2010, le financement de l’événement (400.000 euros) commence à devenir délicat, le ministère de la Culture ayant supprimé sa subvention de 30.000 euros.

Le format est réduit à 300 participants. En novembre 2011, Simone du Breuil, annule l’édition 2012 : "Il n’y a plus d’argent dans les caisses". Elle évoque l’idée d’une relance en 2013, en trouvant des mécènes. Mais les Orchestrades ne reviendront jamais sur scène. 

Avec Stromae. Le 24 août 2010, Stromae est venu aux Orchestrades de Brive pour y enregistrer un clip toujours visible sur YouTube.Alors au début de sa carrière, le chanteur vient à l’Espace  des Trois Provinces pour interpréter une version symphonique de son tube Alors on danse, accompagné par de jeunes musiciens. Il Il est toujours visible sur YouTube.