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Volley: les Bleues dans le grand bain olympique

La progression des Françaises sur l'échiquier international est manifeste depuis plusieurs saisons, puisqu'elles sont passées de la 40e place mondiale en 2018 à la 15e cette année. Redescendues au 19e rang à l'entame des JO, c'est en qualité de pays organisateur qu'elles doivent leur présence parmi les douze nations engagées.

La France, qui fait donc office de Petit Poucet avec le Kenya dans un tournoi regroupant par ailleurs dix des onze nations les mieux classées, entrera en lice lundi soir à l'Arena Paris Sud, face à la redoutable Serbie double championne du monde. Après quoi, se dresseront sur sa route, jeudi, les Chinoises médaillées d'or à Rio-2016 et victorieuses des deux dernières Coupes du monde (2015, 2019), ainsi que les Américaines championnes olympiques en titre, dimanche prochain.

"On va jouer trois finales en une semaine", résume le sélectionneur Emile Rousseaux, avec un sourire entendu, bien conscient de l'improbabilité d'en remporter ne serait-ce qu'une, face à des équipes qui ont trusté quasiment tous les titres internationaux.
"Grain de folie"
"Sur ce plan on est lucide, mais il y a parfois les choses qu'on n'attend pas. Or ce qui est exaltant, c'est aussi l'inattendu. Donc voilà, il faut avoir ce grain de folie, pour faire le plus mal possible à tous les adversaires qu'on va rencontrer", appelle-t-il.

"Oser plus... ça peut être le mot d'ordre. L'intensité, l'engagement et l'envie qu'on va mettre seront primordiaux", abonde la capitaine Helena Cazaute.

En guise de préparation des Jeux, les Bleues ont connu une autre grande première en mai/juin, en participant à la Ligue des nations à laquelle elles n'avaient encore jamais été conviées. La compétition s'est soldée par un bilan maigre de deux victoires et dix défaites.

"L'expérience à été compliquée à vivre. On ne veut pas ressentir cette même sensation d’inachevé aux JO en se disant qu’on aurait pu faire ça ou ça. On ne peut pas se permettre de passer à côté ou d'avoir des regrets. On se dit qu'on doit profiter de ces moments-là, parce que peut être qu'on les vivra qu'une seule fois dans notre vie", poursuit la réceptionneuse-attaquante.

Ce supplément d'âme, capable de faire des miracles quand on affronte plus fort que soi, les Bleues n'ont pas su le réveiller lors des quatre matches amicaux organisés ces deux dernières semaines, tous perdus contre la Serbie, la Pologne et la République dominicaine à deux reprises.
Vaches maigres
"Ces équipes, ça fait une dizaine d’années qu'elles sont sur le circuit mondial, qu'elles ont l'habitude d'évoluer à ce niveau... Nous, on vient de rentrer dans ce bain. Avant, on jouait un ou deux matches par an de niveau mondial...", rappelle Cazaute.

La capitaine a en effet connu l'époque pas si lointaine des vaches maigres en équipe de France, marquée par des conditions de voyages, d'entraînements, de matches parfois ubuesques, loin du professionnalisme qui rythme son quotidien en club, depuis trois ans qu'elle évolue dans le championnat italien considéré comme le plus relevé du monde.

"Aujourd'hui il y a plus de confort, c'est sûr. Il y a deux ans, on a joué contre la Bosnie chez elle. C'était un périple: avion, six heures de bus sur une route de montagne, pour aller dans un petit bled paumé. On est arrivé dans une salle où ça sentait la cigarette, les gens fumaient à l'intérieur. Le lendemain du match, on s'est entraîné dans un gymnase avec des trous dans le parquet", cite en exemple Cazaute, évoquant aussi "les hôtels, avec des lits trop petits, des toiles d'araignées partout" au gré d'autres déplacements.

"Quand je vois le parcours qu'on a fait, inutile de préciser qu'on n'a pas envie de s'arrêter là", conclue la joueuse de 26 ans.

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