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Victimes, secours, enquête : ce que l'on sait de l'effondrement tragique d'une terrasse dans le Cantal

Victimes, secours, enquête : ce que l'on sait de l'effondrement tragique d'une terrasse dans le Cantal

Au lendemain de l'effondrement d'une partie de la terrasse d'une salle polyvalente à Saint-Pierre, dans le Cantal, le temps des secours a laissé la place à celui de l'enquête. Les gendarmes devraient attaquer un long travail d'audition dès cette semaine.

Les faits

Il est environ 18 h 25 quand les secours sont prévenus par des personnes assistant à un mariage qu'une partie de la terrasse en bois de la salle polyvalente de Saint-Pierre s'est effondrée, emportant avec elle un nombre important de victimes.La temporalité reste à préciser, mais la centaine d'invités rejoignait cette salle située en bord de lac et prisée dans le nord-Cantal, après un mariage célébré à Riom-ès-Montagnes, d'où est originaire une des familles impliquées, discrète et appréciée dans le monde sportif et associatif local. 

Au moment de l'effondrement, le buffet était servi et une partie des convives étaient rassemblée là, avec de la musique, sous un chapiteau. D'autres étaient à l'intérieur, et les enfants jouaient dans l'herbe en contrebas, rapportent des témoins.

Une partie de la terrasse s'est effondrée "sans prévenir, sans prémices ni craquement", indique Frédéric Allaizeau, commandant de la compagnie de gendarmerie de Mauriac.

Les secours

Tout a commencé par l'intervention des convives. Parmi eux figurent des pompiers, des secouristes et au moins un médecin. Rapidement, une femme de 69 ans est en arrêt cardio-respiratoire : tout sera tenté, et le défibrillateur qui équipait la salle polyvalente sera utilisé par les premiers témoins, sans succès.Ensuite, les premiers sapeurs-pompiers arrivent, ainsi que les gendarmes. Ils trouvent "une situation de chaos, comme on peut l'imaginer, avec malgré tout une organisation" salue le commandant Allaizeau. Grâce au travail des secouristes chevronnés assistant au mariage puis des premiers intervenants, la situation est stabilisée au moment où le dispositif monte en puissance pour prendre en charge les très nombreuses victimes. Au total, 39 personnes sont blessées, dont quatre dans un état grave.

Alors que pompiers et gendarmes doivent gérer à la fois cet événement et le dispositif présent sur la rave party interdite de Clavières, dans le Cantal, des secours du Puy-de-Dôme, et de la Corrèze viennent en renfort. Les bénévoles de la Protection civile, qui ont également une délégation aux Jeux olympiques, viennent prêter main forte, ainsi que des ambulanciers privés.

Pour transporter les blessés graves dans un premier temps, puis pour accélérer l'évacuation ensuite, trois hélicoptères sont engagés (Hélismur 15, 03 et l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 63). L'hélicoptère de la gendarmerie est aussi dépêché sur place. Le plan blanc a été déclenché aux hôpitaux de Mauriac et d'Aurillac.

Enfin, les très nombreuses personnes indemnes, mais choquées, ont bénéficié d'une cellule psychologique, dans l'autre salle polyvalente du village, indique la préfecture.

L'enquête

Les secours se sont terminés vers minuit, et les gendarmes ont quitté le site vers deux heures du matin, après avoir fait leurs scellés. L'enquête est ouverte pour homicide involontaire, et blessures involontaires, confirme le parquet d'Aurillac. Celle-ci va travailler sur plusieurs points : l'audition des personnes présentes, notamment pour déterminer le nombre de personnes présentes sur la terrasse. Une expertise va également être ordonnée pour travailler sur les poutres du bâtiment. Enfin, tous les documents afférents à la construction de ce bâtiment, à son entretien et aux visites de sécurité vont être saisis et étudiés. La salle polyvalente daterait de 2008 selon le maire Daniel Salvary, qui peinait ce dimanche à se rappeler l'année précise. Selon nos informations, elle devait être visitée par les services de l'État, en tant qu'Établissement recevant du public, en 2025.

Le lieu, d'une capacité de 240 places pour une commune de moins de 150 habitants, est populaire dans le secteur, offrant un superbe cadre sur le lac. Il a été créé alors que la mairie souhaitait développer les activités autour de son plan d'eau, sur une ancienne mine d'uranium.La commune dispose d'un budget confortable, avec les subsides apportés par le barrage de Marèges, tout proche. "On voulait une structure avec des vestiaires. On avait imaginé quelque chose de plus grand, qui permettrait aux gens de venir à Saint-Pierre et d'avoir une belle image, permettre à Saint-Pierre de rayonner", explique le maire. 

Aujourd'hui, il s'en désole. "C'est le scénario catastrophe C'est un jour de fête qui se termine par un cercueil."

Pierre Chambaud Reportage photo William Duran

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