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Paris 2024 : Thomas Chirault concentré jusqu'à la médaille d'argent en tir à l'arc, malgré un public record et hyper bruyant

Lui-même ancien archer olympique, l’entraîneur de l’équipe de France Romain Girouille était bien placé pour situer le contexte de cette finale. « En général, lors des championnats du monde de la discipline, il y a environ 1.000 personnes, indique le coach de l’Auvergnat Thomas Chirault et de ses deux coéquipiers. À Pékin, ils étaient 6.000. Et là, c’était un record. »

Un public record en tribunes

Environ 8.000 personnes se sont massées dans les tribunes des Invalides. Ce qui constitue, de mémoire de coach tricolore, un record pour une compétition de tir à l’arc. Et pour la finale, entre les Bleus et la Corée du Sud, tout le monde était debout, criait et encourageait ses protégées.

Et le volume de décibels était partagé. De nombreux supporters du pays aux, désormais, 29 titres olympiques dans la discipline, étaient au rendez-vous pour encourager leurs protégés. Et dans une discipline où la concentration et la précision sont des règles d’or, cela peut vite déstabiliser et faire sortir de la routine de concentration nécessaire pour performer.

Ce paramètre, Thomas Chirault et les Bleus l’ont parfaitement géré. « Sincèrement, ça a été facile de faire abstraction de tout se bruit, confie le licencié du Stade Clermontois. On a eu beaucoup de travail à l’Insep pour travailler là-dessus. » Un travail effectué avec une centaine de personnes situées très près des archers et criant des encouragements pour tenter de reproduire le plus proche possible le contexte qu’ils allaient retrouver aux Invalides.

On a eu beaucoup, beaucoup de bruit. On a eu des sifflets.

« On n’était pas avec les 8.000 personnes, bien sûr, sourit Thomas Chirault, mais on a eu beaucoup, beaucoup de bruit. On a eu des sifflets. » Tout ce travail effectué en amont lui a permis de se sentir vraiment prêt lorsqu’il s’avançait sur la ligne de tir. Même quand le sol vibrait avec les gens qui tapaient sur la structure de la tribune, l’archer clermontois et ses coéquipiers n’ont pas tremblé.

D’abord en quarts de finale contre l’Italie, puis lors de la très disputée demi-finale face à la Turquie. Avant de pousser les Coréens dans leurs retranchements, les obligeants à tirer à très haute précision. Dans cette finale olympique, personne n’a tiré à huit. Et les adversaires des Bleus ont su tirer un petit peu plus souvent à dix, la zone située au centre de la cible.

« Je m’étais fixé comme objectif de ramener une médaille par équipes, parce que c’est la plus belle des médailles, souriait l’archer de 26 ans. Ce sont des moments forts que l’on peut vivre ensemble. C’est l’aboutissement d’une préparation que l’on a vécue ensemble, avec beaucoup d’efforts mis en place. »

"On a profité quand on levait les bras"

C’est pour toutes ces raisons qu’après chaque victoire, les Bleus ont profité de cette ambiance qui leur était offerte. « On a profité quand on levait les bras, quand on saluait le public, raconte Thomas Chirault. Derrière, il faut vite y retourner, ça se joue à rien, il faut rester concentré. » Le spectacle est pour le public. Les archers, eux, sont les acteurs du pas de tir.

Et s’il avait prévu de passer par le Club France, lundi soir, car une médaille olympique se savoure, il n’avait pas prévu de s’y éterniser. Il est le premier à passer, ce midi, sur la compétition individuelle. Décidément, Thomas Chirault sait très vite faire abstraction du contexte pour rester concentré sur l’essentiel : performer. 

À Paris, Ludovic Aurégan

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