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JO Paris 2024 : "Pas là pour me donner en spectacle", Kevin Mayer explique son forfait au décathlon

Il se donnait lui-même à peine 10 % de chances de s'aligner au départ du 100 m, ce vendredi, pour la première épreuve du décathlon. Kevin Mayer ne disputera finalement pas les Jeux olympiques de Paris. La réponse est tombée, ce jeudi après-midi, par l'intermédiaire de l'intéressé lui-même lors d'un point presse organisé au Club France.

Victime d'une déchirure quasi-totale d'un tendon de l'ischio lors du Meeting de Paris, début juillet, le double champion du monde a tout tenté pour revenir à temps. Le test passé, ce jeudi, sur la piste du Stade de France n'a pas été concluant. L'athlète a logiquement annoncé son forfait quelques minutes plus tard.

Quel est votre sentiment qui domine ?

"Je ressens un sentiment de fierté, car j'ai tout donné jusqu'au bout. J'essaye de le faire dominer sur toutes les émotions qui arrivent en même temps. Cela fait vingt-cinq jours que je me bats comme un diable pour y arriver. C'est la fin d'un combat. C'est aussi un gros soulagement, parce que je me suis mis dans un état nerveux pour essayer de faire les JO. Un petit sentiment de fierté. Ce matin, j'en ai impressionné plus d'un à faire ce que j'ai fait avec la blessure que j'avais. C'était un rêve de gosse de faire les Jeux et je me devais de tout donner. Mais il faut aussi savoir s'avouer vaincu quand c'est le cas. Depuis plusieurs, les décathloniens sont souvent plus battus par leur corps que par leurs adversaires".

"Pas là pour me donner en spectacle"

Comment s'est déroulé ce test ?

"J'étais encore loin de pouvoir sprinter à 100 %. J'ai réussi à faire 85% en intensité. À chaque appui, je sentais quelque chose. Si j'allais à 100%, c'était sûr que ça pétait. À un moment donné, je ne suis pas là pour me donner en spectacle. Si je ne suis pas compétitif, pas la peine d'aller sur une piste".

Avant ce test, vous aviez un espoir ?

"Dans ma tête, j'essayais sans cesse de repousser l'idée. Ces cinq derniers jours, je ne ressentais plus rien. Il y avait un micro-espoir, mais ce tendon tient à un fil. Oui, j'y ai cru jusqu'au bout".var _ultimedia_host = "https://www.ultimedia.com";var _ultimedia_script = document.createElement("script");_ultimedia_script.setAttribute("type", "text/javascript");_ultimedia_script.setAttribute("src", _ultimedia_host + '/js/common/visible_player.js');document.getElementsByTagName('head')[0].appendChild(_ultimedia_script);

Quand avez-vous pris votre décision ?

"J'ai été dans le flou pendant trois heures après mon test. J'avais prévu kiné et bain froid, j'ai mis mes bas de contention et ma machine d'électro-simulation. Je me suis mis à la sieste et j'ai mis un son pour la régénération nerveuse. Ce son me sert aussi à la méditation. Qui dit méditation, dit prendre du recul. Et là, j'ai su que ça n'allait pas le faire".

Incapable de faire vibrer le public

Vous avez discuté avec votre staff alors ?

"Je ne vais pas vous cacher que j'avais envie d'y aller. J'ai commencé à me dire que c'était mort pendant la sieste. Ensuite, je me suis posé avec mes proches. Cela aurait été bête de se péter sur 20 m juste pour rentrer dans le Stade de France. Mon objectif n'était pas de vibrer parce qu'il y a du public, mais de faire vibrer le public par mes performances et j'en étais incapable".

Vous avez envie de rester dans cette ambiance olympique ou de vous en couper ?

"J'ai vécu tellement de moments avec l'équipe de France. C'est une fierté de faire partie de l'équipe de France, d'être olympien pour la quatrième fois. Aujourd'hui, je n'ai qu'une envie : aller encourager mes potes sur le stade d'athlétisme et sur les autres sites. J'ai toujours vibré dans le sport en tant qu'acteur, mais en tant que spectateur on a encore vécu une soirée énorme mercredi soir. C'est peut-être une belle thérapie d'aller voir les autres, de vibrer à travers les autres. C'est un sacré transfert. La suite, on verra bien".

Vous allez continuer à vous soigner ou prendre des vacances ?

"En trois semaines de rééducation, j'ai fait trois mois normaux de rééducation. Il faut que je prenne un gros repos. La tension que j'ai mis sur ces Jeux de Paris depuis quelques années m'a flinguée totalement. C'est plus facile de partir en vacances avec une médaille autour du cou, mais il va falloir se forcer à aller en vacances".

Propos recueillis par Jean-François Nunez 

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