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Ce musée du Cantal abrite depuis 40 ans une collection de 3.500 espèces de papillons et d'insectes

Niché entre la Sumène et l’église romane du XIIe siècle édifiée par les Templiers, un grand bâtiment de pierres éveille la curiosité, dans l’entrée du hameau d’Ydes-Bourg. Autrefois ancienne mairie et école communale, l’édifice abrite, depuis 1984, un musée consacré aux papillons et insectes du monde. Il fête cette année ses quarante ans d’existence. « Tout a commencé grâce à Pierre Lachiver, instituteur, détaille Jérôme Trombetta, animateur de l’exposition, depuis douze ans. Passionné de papillons et d’insectes, il décide d’exposer sa collection personnelle ici. Aujourd’hui, la grande majorité se trouve au musée Henri Lecoq à Clermont-Ferrand. » Après Pierre Lachiver, Serge Avrard prend le relais. « Il était dans l’association Acady, qui gère la collection exposée. Il travaillait comme ébéniste et fabriquait les boîtes dans lesquelles sont présentés les insectes. Il a notamment développé les collections », poursuit-il.

C’est aussi à cette époque, à la fin des années quatre-vingt, que des gens connus sont venus visiter. Comme Valéry Giscard d’Estaing.

La collection d’insectes et de papillons comporte 3.500 espèces. Une partie comprend des spécimens de France et d’Europe, et l’autre de continents comme l’Asie, l’Afrique, l’Amérique, etc. La majorité provient de dons. Dont deux particulièrement importants : celui de la fille de monsieur Lherme, créateur de la maison de la faune à Murat, et plus récemment, celui d’un entomologiste du sud de la France. « Il nous a donné des papillons du monde entier, dont 1.500 spécimens sont en attente de préparation ».L'exposition comporte 3.500 espèces de papillons et insectes. Photo Lydia Chassier

Une véritable enquête pour identifier certains spécimens

Avant d’être exposés, les insectes doivent être mis plusieurs heures au congélateur. « Cela permet de tuer les parasites qui peuvent être présents dans les boîtes, sans abîmer les insectes. Ensuite, on les laisse sécher à l’air libre et on peut les retravailler. Par exemple, en enlevant la moisissure s’ils en ont », précise Jérôme Trombetta. C’est lui qui s’occupe de ce travail minutieux : nettoyage à l’alcool et sous microscope. « Au pinceau pour les plus petits ». Un vrai travail de fourmi. La collection d’insectes n’est pas figée. Il y a toujours du pain sur la planche. « Quand on reçoit un don, on doit d’abord identifier les espèces. Certaines fois, il n’y a que l’indication d’un pays d’origine. À partir de cela, je dois retrouver les spécimens. Avec l’histoire et la géopolitique, les noms des pays peuvent évoluer. Certains ont disparu, quand d’autres ont été créés. Les frontières peuvent changer. Ce qui complique la tâche d’identification de l’espèce ». Il faut aussi veiller au bon état de conservation des insectes dans les boîtes. « Des petites fioles avec des huiles essentielles y sont insérées. Cela permet de mieux préserver les insectes », précise ce passionné d’entomologie, qui a appris « sur le tas », grâce à son père et qui partage son enthousiasme avec les visiteurs.

Claire Plisson

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