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BMX Racing: Joris Daudet, le rêve français

BMX Racing: Joris Daudet, le rêve français

Dans son sport, le Girondin de 33 ans était déjà une légende, triple champion du monde, et un conquérant des grands espaces qui a mis le prestigieux circuit américain à ses pieds, sextuple vainqueur des USA National BMX Series, un record.

"J'ai mis du temps à me faire accepter là-bas. Ils sont très patriotiques, ils n'aiment pas trop les étrangers qui viennent les déranger. Mais une fois que j'ai commencé à gagner ça s'est bien passé", raconte le Français qui est parti aux Etats-Unis en 2013.

De son aventure outre-Atlantique, il a gardé un "côté très américain". "Je voulais me développer, apprendre une nouvelle culture, devenir qui je suis aujourd’hui. C'était l'Americain Dream. Avec ma femme (Teagan Daudet) on a créé notre vie là bas", souligne le père de deux enfants, Jett et Tali.

Mais sans renier la France pour autant.

"Je suis parti aux Etats-Unis pour ma carrière. Mais je suis toujours resté Français et ça a toujours été un honneur de mettre le maillot tricolore sur les compétitions internationales", insiste cet acharné de travail au gabarit longiligne et sec, un dur au mal qui considère comme une banalité absolue sa fracture à la clavicule fin février.

"Transcendé à domicile"

Julien Sastre, entraîneur national, a constaté "un truc particulier entre lui et son pays". "C'est étonnant, car c'est peut-être celui qui a passé le plus de temps à l'étranger et en même temps c'est sans doute lui qui est le plus boosté par le contexte français. Aux Championnats du monde à Nantes, il était à moitié blessé, mais il s'est transcendé pour prendre la médaille (de bronze). Ça lui apporte une énergie incroyable d'évoluer devant les siens, devant le public tricolore."

Il y a deux ans, Daudet a choisi de revenir au pays pour se rapprocher de sa famille, de son entraîneur et de l'équipe de France afin de mieux préparer les Jeux, son dernier rêve.

Car autant le natif de Saintes a brillé partout, autant il était jusque-là maudit aux JO.

Demi-finaliste à Londres en 2012, il débarque en favori à Rio quatre ans plus tard, auréolé de son titre de champion du monde, mais est éliminé en quarts de finale sur une chute.

A Tokyo, il arrive en finale mais chute encore dans le dernier virage et finit septième.

La désillusion est terrible pour celui qui avait même déménagé de Californie jusqu'en Floride pour mieux s'habituer aux conditions chaudes et humides.

"Tokyo m'a fait mal"

"Tokyo m'a fait mal. Ca restera gravé. J'ai fait un gros travail mental et progressé pour ne pas reproduire ça. Après, si c'est arrivé, c'est peut-être pour que de plus belles choses arrivent cet été", disait-il au printemps dernier.

Interrogé pour savoir si son cheminement rendrait une victoire à Paris encore plus belle, il répondait alors: "Forcément. Est-ce que j'aurais continué si j'avais eu la troisième place à Tokyo ? Je ne sais pas. J'aurais peut-être arrêté. Ca m'a encore plus motivé et le challenge est encore plus beau."

Celui qui a commencé le BMX à l'âge de huit ans à Saintes, jeune casse-cou aimanté par les sauts, la vitesse et la confrontation, avant de rapidement sillonner le monde en camping-car avec sa famille, se plaît dans son rôle de grand frère – "papy plutôt", plaisante-t-il - d'une équipe de France extrêmement compétitive.

Aux USA, il a notamment accueilli Romain Mahieu, plus jeune de quatre ans. "On est devenus potes en équipe de France, raconte Mahieu, et un jour, il m'a proposé de venir m'entraîner chez lui aux US."

"Il m'a beaucoup appris. Et quand tu vois qu'un mec de ton pays y arrive et est le meilleur au monde, t'as envie d'être pareil pour avoir ce style de vie un jour", ajoute Mahieu, devenu lui-même champion du monde en 2023, avant de terminer troisième vendredi, juste derrière Joris Daudet et Sylvain André.

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