Dans les quartiers prioritaires de Brive, un petit air de vacances pour ces enfants qui ne pourront pas partir

En France, par manque de moyens, un enfant sur dix ne part pas en vacances.

À Brive, dans les quartiers prioritaires, parmi les enfants accueillis dans les trois centres socioculturels qui mettent en place un accueil de loisirs sans hébergement, on estime à 60 % la part de ceux qui ne partent pas en vacances.

On y accueille 200 enfants par jour

« Les activités d’été représentent un pic d’activité, mais aussi un pic de fréquentation pour les accueils de loisirs sans hébergement (ALSH) des trois centres socioculturels, explique Sébastien Penaud, chef de service des centres sociaux à la mairie de Brive. Lors de la période estivale, ces trois ALSH accueillent, en moyenne, 200 enfants par jour. » Les enfants sont accueillis à partir de 5 ans et jusqu’à 17 ans. Quant à la tranche d’âge la plus représentée, c’est celle des 7 à 11 ans.

Un bâtiment neuf

Signe d’une mixité, sociale et territoriale : les enfants qui résident dans les quartiers prioritaires représentent un peu moins de 60 % des effectifs accueillis chez les 5/12 ans, mais la proportion augmente à 75 % chez les 12/17 ans. « Le fait d’accueillir des enfants qui n’y résident pas permet aussi de valoriser ce qui se fait dans les quartiers et de lutter contre certaines représentations négatives », indique Sébastien Penaud.

Justement, dans le cadre de la rénovation de ce quartier par l’Agence nationale de la rénovation urbaine, le centre de Rivet a été doté d’un bâtiment tout neuf, écoresponsable qui regroupe les activités du centre social et du multi-accueil.

Une offre estivale plus riche

En été, sur les trois centres, l’offre d’activités est plus variée, car l’accueil des enfants, sur une durée de deux mois, permet de construire des projets d’animation sur différentes thématiques : découverte et initiation aux disciplines sportives en lien avec les Jeux Olympiques, biodiversité, médiation scientifique, robotique, archéologie et anthropologie, etc.

Cette offre est construite par les équipes de chaque ALSH. Ainsi, si un groupe accueilli au début des vacances est composé de 60 % de nouveaux arrivants, les premières activités proposées seront basées sur la connaissance de l’autre, des activités de cohésion et de partage, etc. Leur objectif : la cristallisation et la cohésion du groupe.Quant aux activités phares de l’été, ce sont des séjours pour les différentes tranches d’âge : d’une nuit pour les 5/6 ans, de deux nuits pour 7/8 ans, et de quatre nuits pour les 9/11 ans et les 12/17 ans.

Support de socialisation, ils permettent la découverte d’un nouvel environnement mais aussi de nouvelles animations, comme, par exemple, la descente en canoë sur la Vézère lors d’un séjour à la Base de la Lombertie à Voutezac.

Un encadrement qualifié

Dans les trois ALSH, des animateurs saisonniers qualifiés (Bafa- BAFD - BPJEPS) sont embauchés pour la période estivale.

« Sur l’été 2024, vingt et un animateurs sont recrutés en juillet et autant en août, résume Sébastien Penaud. On propose des contrats d’un mois, pour permettre à un maximum de jeunes de travailler, mais aussi pour assurer une qualité d’accueil sur la durée, car les animateurs travaillent 45 heures par semaine. »

Des financements importants 

L’enveloppe annuelle (données 2023) allouée aux ALSH des centres socioculturels par la Ville est de 582.870 euros. S’y ajoutent les contributions de la Caisse d'allocations familiales (Caf) à hauteur de 107.489 euros et de l’État, à travers la Cité éducative (94.280 euros) et le Contrat de ville (37.000 euros).

Une grande part de ces financements est attribuée aux différents projets d’animation en juillet et en août (séjours avec hébergement, découverte de la faune et de la flore, visite de l’aquarium de Limoges ou celle du village du Bournat, etc...).

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Les partenaires nombreux

Grâce à des financements du Contrat de ville ou de la Cité éducative, différents partenaires interviennent dans les ALSH. « Récréasciences propose des activités de médiation scientifique, la Ligue de l’enseignement anime des temps pour permettre aux enfants de découvrir la biodiversité dans Brive, le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) intervient pour proposer des activités sportives en lien avec les JO (tir à l’arc, escrime, etc.), détaille Sébastien Penaud.

« Certaines animations sont proposées en présence des trois ALSH. Il s’agit aussi de décloisonner nos organisations et de favoriser les rencontres entre les enfants qui ne résident pas sur le même quartier. En filigrane, l’objectif est aussi de lutter contre une certaine concurrence qui pourrait exister entre certains quartiers. »

Texte : Dragan Perovic 

Photos : Stéphanie Para