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Son village d'Algérie célèbre la boxeuse Imane Khelif, "un modèle" de courage

Son village d'Algérie célèbre la boxeuse Imane Khelif,

Casquette sur la tête, entouré de ses plus petits enfants, Omar Khelif montre fièrement une photo de sa fille, à l'âge de 7 ou 8 ans, les cheveux tressés et tout sourire, ainsi que toute une série de documents d'identité et extraits de naissance.

"Mon enfant est une fille. Elle a été élevée comme une fille. C'est une fille forte. Je l'ai élevée pour qu'elle travaille et soit courageuse", explique cet ouvrier dans le salon familial d'un village rural et pauvre à 10 km de Tiaret, une ville située à environ 300 km au sud-ouest d'Alger, touchée ces derniers mois par des pénuries d'eau potable.

Imane Khelif affronte samedi en quarts de finale la Hongroise Luca Anna Hamori (-66 kg). Une victoire et elle serait assurée d'une médaille, la première pour l'Algérie.

Selon son père, Imane a battu sur abandon éclair son adversaire italienne Angela Carini et est parvenue en huitième de finale, tout simplement "parce que (sa) fille était plus forte et l'autre était molle". Imane "a une forte volonté au travail et à l'entraînement", souligne M. Khelif, un soudeur au chômage de 49 ans.

"Depuis qu'elle est petite, sa passion, c'est le sport. Dans tous les autres sports, elle était toujours en tête, en course à pied et au football", se souvient-il.

Imane a raconté, dans une vidéo pour l'Unicef dont elle est ambassadrice, que son père au début a eu du mal à accepter sa pratique de la boxe.

"Je suis issue d'une famille conservatrice. La boxe n'était pas un sport très pratiqué par les femmes, surtout en Algérie. C'était difficile", a-t-elle déclaré à la télévision algérienne Canal Algérie, un mois avant les JO.

Outre les préjugés qu'elle a dû combattre, la jeune femme a dû trouver les moyens de financer ses déplacements depuis son petit village jusqu'à la ville de Tiaret puis jusqu'à la capitale Alger, au point qu'adolescente, elle vendait de la ferraille et sa mère du couscous préparé à la maison.

Devant le correspondant de l'AFP, Omar Khelif prend volontiers la pose, les poings en garde, ou levant ses bras musclés de soudeur en signe de victoire et d'encouragement pour sa fille dont il est devenu l'un des plus grands fans.

"C'est notre modèle"

"Imane est un exemple de la femme algérienne. C'est l'une des héroïnes de l'Algérie. Si Dieu le veut, elle nous honorera de la médaille d'or et hissera le drapeau national (algérien) à Paris", ajoute-t-il, soulignant que "c'est notre seul objectif depuis le début."

Dans le club sportif local de la Protection civile où Imane a fait ses premières armes, un groupe de filles de tous âges s'échauffe et saute à la corde, avant leur entraînement sous la houlette d'Abdelkader Bezaïz. L'une d'elle s'avance en balançant de dynamiques coups de poing dans le vide.

"Nous lui disons bon courage. Elle est vraiment l'athlète qui nous a fait ressentir de la fierté. Elle a honoré le drapeau national. C'est notre modèle", souligne Zohra Chourouk, 17 ans, avant que tout le groupe entonne un sonore "bon courage".

L'entraîneur tient lui aussi à envoyer un message depuis ce club où elle a fait ses débuts. "Je lui dis qu'il ne faut pas s'embêter avec ces critiques qui circulent sur les réseaux sociaux. Leur objectif est clair: c'est fait pour l'embrouiller et lui faire oublier pourquoi elle est" venue aux JO.

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