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Controverse sur le genre: les Taïwanais font bloc derrière leur boxeuse

Controverse sur le genre: les Taïwanais font bloc derrière leur boxeuse

Lin Yu-ting a battu vendredi en huitième de finale du tournoi olympique dans la catégorie des -57 kg l'Ouzbèke Sitora Turdibekova. Elle affrontera dimanche en quarts de finale la Bulgare Svetlana Kamenova Staneva.

Lin et une autre boxeuse, l'Algérienne Imane Khelif, qualifiée elle aussi en quart (-66 kg), ont été admises aux JO par le Comité international olympique (CIO) alors qu'elles avaient été exclues par la Fédération internationale de boxe (IBA) des Mondiaux-2022 et 2023 au motif qu'elles avaient échoué à deux "tests" portant sur leur genre.

La nature des tests n'a jamais été précisée par l'IBA et les deux combattantes avaient normalement concouru dans toutes les compétitions précédentes. Elles ont aussi participé aux JO-2020 de Tokyo.

La controverse, sur fond de relations exécrables entre le CIO et l'IBA, est devenue mondiale avec un déchaînement de commentaires en ligne contre la présence des deux boxeuses. Des réactions hostiles sont venues aussi de personnalités conservatrices comme la présidente du Conseil italien Georgia Meloni ou l'ex-président américain et à nouveau candidat à la Maison Blanche Donald Trump.

Union sacrée

A Taïwan, la polémique a eu le don de renforcer le soutien à Lin.

"Elle n'a rien fait de mal, elle est comme ça. Il est inutile de s'en prendre à son apparence", estime Hannah Huang, ingénieure en informatique, qui a passé son vendredi soir à encourager la boxeuse dans un bar sportif de Taipei.

Pour son amie Tracy Wu, Lin est une boxeuse redoutée, "et c'est peut-être pour cela qu'ils l'attaquent".

"J'en déduis que mes adversaires ont peut-être peur de ma force. Je n'en serai que plus performante sur le ring", a d'ailleurs réagi Lin sur une chaîne de télévision locale.

Tracy Wu, tout en saluant l'état d'esprit "positif" de la boxeuse de 28 ans, rappelle qu'elle s'est mise à la boxe pour protéger sa mère d'un père violent: "elle est très courageuse".

Venu avec des amis assister au combat retransmis sur écran géant, Connor Wang, un employé d'assurance de 35 ans, balaie la querelle d'un revers de main: "je ne pense pas qu'il y ait vraiment matière à débattre".

A Taïwan, en une sorte d'union sacrée, les camps politiques rivaux ont fait bloc derrière leur championne. Le président Lai Ching-te a appelé l'île à "rester unie et à l'encourager". Le maire de la ville de New Taipei, Hou Yu-ih, du parti d'opposition Kuomintang, a assuré: "nous sommes tous à ses côtés".

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