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À Loudes, la troisième dimension du légume sec avec Trescarte

Ces derniers temps, le chantier de la nouvelle usine Trescarte à Pralhac, commune de Loudes (qu’a découvert cette semaine le préfet, Yvan Cordier) a bien avancé. Il y a un mois environ, nous présentions cet outil industriel (9.000 m² couverts) décrit comme particulièrement innovant. Il est entièrement dévolu aux légumes secs.L’usine agroalimentaire est appelée à fonctionner selon le principe de la « marche en avant », précise Bruno Coudert en charge du pôle végétal chez Trescarte et qui suit le chantier jour après jour. Le nouvel outil doit contribuer au développement de la société et à créer une dizaine d’emplois. Une vingtaine de personnes travaillent aujourd’hui au sein de l’entreprise.

L’entreprise sur trois sites

Depuis, notre présentation, des transformations notables sont intervenues. À gauche, face au bâtiment principal, un très haut silo est désormais érigé. Il recevra les légumes secs déjà travaillés par les organismes stockeurs, mais pas la lentille verte du Puy qui doit en passer par le triage. La légumineuse sera traitée sur les sites de Costaros et de Loudes. Sur ce dernier ne restera plus à l’avenir que le silo pour recevoir les céréales et donc les lentilles (tout ce qui vient directement du champ). La société n’envisage pas de céder ce site, peut-être de le louer et plus tard le destiner à une diversification de la production. Le nouveau et impressionnant silo de Pralhac s’accompagnera d’une tour de manutention, comme on peut le voir sur l’autre site de la société, celui de Costaros.Quand en 2016, le site de Costaros s’est achevé, on parlait déjà de la construction d’une nouvelle usine. La gestation a été longue, les terrains (cédés par l’Agglomération) difficiles à obtenir. Sans une aide de l’État dans le cadre du plan de Relance, il eût été difficile à l’entreprise familiale de boucler un plan de financement qui devrait dépasser aujourd’hui les 17 millions d’euros. Un sacré pari pour une petite structure qui fait 13 millions d’euros de chiffre d’affaires.Ces derniers jours également, la partie administrative (600 m²) est en cours de construction. Le vaste bâtiment principal, quant à lui, abritera les produits triés. La société a fait le choix d’utiliser pour la première fois des big bags de stockage de grande taille, afin de préserver les légumes secs, d’éviter qu’une partie ne s’écrase ou ne s’effrite. On remarque parfois dans certains conditionnements des brisures qui déprécient le produit. Actuellement, faute de place, l’entreprise est obligée de trier au fur et à mesure, des besoins de conditionnement et des commandes. Or, ces dernières sont fluctuantes et les délais restreints vis-à-vis des GMS.À leur arrivée sur le site, les produits sont déversés dans une fosse. « Nous aurons un système de captation des poussières au moment où la semie est déversée. Dans toute l’usine, nous avons prévu de faire la chasse aux poussières », indique Huguette Trescarte.C’est en octobre dernier qu’a été donné le premier coup de pelle. Huguette Trescarte, la responsable de l’entreprise en convient : le chantier a pris du retard. Il ne devrait pas s’achever avant la fin de l’année et plus sûrement au début de l’année 2025. La principale difficulté sera « de caler tous les process, silo, triage, conditionnement », confie Huguette Trescarte.

80 à 90 % du parc de machines remplacés

Silo, ligne de triage, conditionnement sont modulables, pouvant être agrandis si l’activité ne venait qu’à connaître une forte croissance. L’usine est construite sur un terrain de 7,5 hectares qui borde l’aérodrome. La présence de celui entraînant des contraintes quant à la hauteur des bâtiments (ne devant pas excéder 21 mètres).On assiste chaque jour à une noria de camions, ceux des entreprises qui bâtissent la structure et s’occupent des terrassements, mais aussi les livraisons quasi quotidiennes des nouvelles et précieuses machines (entre 300 et 450.000 euros chacune). Elles sont stockées à leur arrivée dans la partie pôle végétal et agricole de la société. Entre 80 et 90 % du parc de machines industrielles sont appelés à être remplacés. Trescarte parle de tripler sa capacité de production.La responsable précise : « On va gagner en automatisme, mais surtout en précision pour travailler de petites graines. Chaque année, on fait face à des aléas climatiques, avec une matière première qui évolue, que ce soit au niveau des graines étrangères ou même en lentille. Nous aurions pu adopter un triage clé en main, nous avons voulu aller plus loin. À notre connaissance, ce triage n’existe pas ailleurs. Le produit une fois trié doit être conservé en l’état. Nous avons écarté tout système pneumatique trop énergivore. Nous aurons des sortes de tuyaux avec des disques à l’intérieur qui poussent le produit en douceur. C’est la première fois que cette méthode sera utilisée en France pour des légumes secs. On est allé la chercher aux États-Unis », assure la responsable qui poursuit : « Les matériels de triage seront utilisables indépendamment les uns des autres. Le système nous permettra de revenir en arrière si la qualité ne nous convient pas ».Le process permettra donc d’affiner le triage des produits. L’entreprise traite entre 5.500 et 6.000 tonnes de légumes secs par an, sans compter les « appros » (20.000 tonnes) et les céréales (entre 10 et 11.000 tonnes l’an dernier). 

Philippe Suc

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