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"C’est un flux incessant, avec des moments de rush" : immersion à l'aire du Pays de Brive lors d'un samedi noir

« Ça fait quatre jours que le melon est découpé et prêt à partir ». Pour Rémy, son épouse et leurs trois enfants, le départ en vacances, c’est toute une organisation. Ce samedi 3 août de grand chassé-croisé, classé noir par Bison futé dans le sens des départs, la famille roannaise est partie tôt, à 7?h?30, pour rejoindre la côte atlantique. Il est midi, c’est la pause casse-croûte, on mange autour de la voiture pour ne pas trop dépenser sur l’aire de repos. « L’idée, c’est de pouvoir s’arrêter où l’on veut quand on veut », justifie Lise, sa compagne.

Sur l’aire du pays de Brive, sur l’A89, les familles comme celle de Lise et Rémi ne vont pas arrêter de se succéder tout au long de la journée. Lors de ces journées de grande transhumance, l’aire de service, qui a entrepris d’importants travaux (lire ci-dessous) voit sa fréquentation multipliée par cinq par rapport à l’hiver. Sur le carrefour autoroutier briviste, entre l’A20 et l’A89, plus de 80.000 véhicules peuvent circuler lors de ces journées. Le passage de Brive, "toujours une difficulté pour les usagers de la route"  

« C’est un flux incessant, avec des moments de rush. Ça commence la nuit. Puis, de 7 à 9 heures, on commence à avoir les petits-déjeuners, et de 12 à 15 heures, le temps du repas. On sait que l’on va avoir une forte demande, alors on anticipe tout, les jours précédents, sur le plan logistique. On évite la manutention de dernier moment », souligne Alexandra Sanchez, responsable opérationnelle chez Shell.

43 % des conducteurs conduisent très fatigués

Sur une table en extérieur, Fabrice et Karine profitent eux aussi, avec leur chien, d’une pause bien méritée. Partis d’Isère à 5 heures du matin, ils espèrent rejoindre les environs de Lacanau dans l’après-midi. « On n’est pas pressé. C’est les vacances, sourit Karine. On fait des pauses régulières, pour nous et pour le chien aussi, toutes les deux heures ». Selon une étude menée par la fondation Vinci, en respectant les recommandations, Karine et Fabrice sont de bons élèves. 55 % des conducteurs reconnaissent en effet ne pas faire de pause après deux heures de conduite. Le temps moyen de conduite avant la pause est de 2?h?56 en moyenne. Pire, 43 % des conducteurs disent prendre le volant alors qu’ils se sentent très fatigués. Pour Karine et Fabrice et leur chien, c'est une pause toutes les deux heures. 

À l’intérieur de la station, dont l’architecture a été repensée, Marion et César mangent un morceau avec Lenny, leur garçon de trois ans. Une vraie pause pour recharger les batteries, avant de rejoindre Pessac hier soir, puis le Portugal aujourd’hui : croque-monsieur, sandwiches, flan. « On avait prévu le pique-nique, mais on avait finalement envie de manger chaud. On le garde pour demain », précise Marion, qui a dépensé une trentaine d’euros dans la station. « Le panier moyen est de 13 euros par personne. Il y a une évolution. Les gens ont tendance à aller à l’essentiel. On essaye d’adapter nos services en fonction de tous les types de profils », confie Alexandra Sanchez. Recharger ses batteries sur une aire de repos, dont celle de la voiture.

Recharger les batteries pour tout le monde

Alors que la fin de notre pause sur l’aire du pays de Brive se profile, nous croisons Patrice devant une des vingt bornes de recharge. Ce voyageur, qui se rend à Arcachon, regarde son application sur son téléphone. Il compte profiter de la pause pour recharger sa voiture, 360 km d’autonomie. « Il y en a pour 50 minutes pour recharger à fond. Mais si je ne veux pas arriver avec la batterie à plat, il faudra recharger vers Bordeaux », explique-t-il.

Ça tombe bien, Bordeaux est à environ deux heures. Il sera l’heure de faire une nouvelle pause pour le conducteur également.

Pierre Vignaud Photos Stéphanie Para

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