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Zéro pointé pour la France en gym artistique : Kaylia Nemour, formée dans l'Hexagone, gagne pour l’Algérie

Zéro pointé pour la France en gym artistique : Kaylia Nemour, formée dans l'Hexagone, gagne pour l’Algérie

L’équipe de France de gymnastique artistique repart bredouille des Jeux de Paris. Une jeune fille de l’Indre-et-Loire a pourtant remporté l’or olympique.

Kaylia Nemour a grandi à Saint-Benoît-la-Forêt, une commune de 800 habitants, en bordure de Chinon, dans l'Indre-et-Loire. Elle vit, a été formée et s’entraîne dans le club local d’Avoine. Elle a été sacrée championne olympique des barres asymétriques, hier. Pourtant, c’est le Kassaman (l’hymne algérien) qui a résonné, hier, dans les travées de Bercy.

Un conflit avec la Fédération

La cinquantaine de supporters algériens présents en bas de la tribune de presse l’a repris en chœur. Ce chant résonnait beaucoup moins fort que l’ovation auquel elle a eu le droit au moment de monter sur le podium. Si la gymnaste a toujours vécu dans l’Hexagone et représenté la France dans ses jeunes années, elle a choisi de représenter le pays de son père, il y a deux ans.

Cette décision résulte d’un conflit violent entre la Fédération française et son club, dans lequel Kaylia Nemour s’est retrouvée mêlée. À 14 ans (elle en a aujourd’hui 17), une ostéochondrite sévère lui est diagnostiquée et l’oblige à être opérée des deux genoux. Aux yeux du staff fédéral, elle est la preuve d’un surentraînement. S’ensuivent des procédures judiciaires, dans lequel le staff de Kaylia Nemour a été blanchi, et un départ de l’athlète pour l’Algérie.

Une note folle

Dans la foulée, la jeune gymnaste passe un cap notamment sur son agrès fort : les barres asymétriques. Elle conclut l’année 2023 par une place de vice-championne du monde derrière la Chinoise Qiu Qiyuan, du même âge. Cette rivalité s’est encore exprimée hier après-midi à Bercy. L’adversaire de l’Algérienne est passée en première. Elle a réalisé un mouvement presque parfait.

La pression était immense pour une Kaylia Nemour déjà stressée, comme en témoigne sa chute à l’échauffement. « Ça ne lui arrive quasiment jamais », note Marc Chirilcenco, son coach de toujours. Pourtant, celle qui a une médaille d’or olympique pour fond d’écran n’a pas tremblé. « J’ai fait le meilleur mouvement de ma vie », souriait la jeune femme. 15,700, une note que même Simone Biles n’obtient que très rarement.

Comme si elle avait représenté la France

Après son passage, la tension était extrême. L’incertitude face à deux mouvements d’aussi grande qualité était immense. Puis le résultat s’est affiché et la foule a crié. Comme pour une athlète représentant la France. « Je suis contente d’avoir gagné ici. J’ai eu le soutien des Algériens, mais aussi des Français. Si ça avait été ailleurs, il n’y aurait pas eu la même ambiance. » Les regrets de la Fédération française, qui court derrière une médaille olympique depuis 12 ans, eux, auraient été les mêmes.

Ludovic Aurégan

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