Nigeria : le président Bola Tinubu appelle au dialogue et à la fin des manifestations

Dans un discours à la nation, le président nigérian, Bola Tinubu, a appelé le 4 août les organisateurs et les participants des manifestations antigouvernementales massives dans le pays à mettre fin aux manifestations et à entamer un dialogue avec les autorités.

«Mes chers Nigérians, en particulier vous, les jeunes, je vous ai très bien compris», a déclaré le président nigérian, Bola Tinubu dans un discours à la nation ce 4 août, appelant à la fin des manifestations déclenchées le 1er août contre les difficultés économiques et le coût élevé de la vie.

«Je comprends la douleur et la frustration qui alimentent les manifestations, et je tiens à vous assurer que le gouvernement est déterminé pour entendre et répondre aux demandes des citoyens», a promis le chef de l’Etat, cité par Nigerian Tribune.

Le président Tinubu a appelé par la même occasion à «entamer un dialogue» pour mettre fin à la «violence qui déchire le pays», selon ses dires. «Nous devons travailler ensemble pour construire un avenir brillant dans lequel tous les Nigérians pourront vivre dans la dignité et la prospérité», a-t-il encore déclaré.

«Je vous ai entendus haut et fort», a martelé le président Tinubu qui assure avoir compris «la douleur et la frustration» qui sont à l’origine de ce mouvement de contestation.

Inflation et hausse des prix des carburants

À l’origine des manifestations actuelles, le prix des denrées alimentaires qui augmenté de plus de 40% et le prix des carburants qui a lui aussi explosé. Des milliers de personnes manifestent depuis le 1er août contre cette hausse du coût de la vie à la suite de réformes mises en place par le gouvernement sur fond d’une crise économique traversée par le pays.

Les participants aux manifestations demandent au président de revenir sur certaines de ces réformes, notamment la suspension de la subvention aux carburants.

Le 2 août, Amnesty International a affirmé qu’au moins 13 manifestants ont été tués la veille, alors que la police nigériane parle de sept morts. 

La dernière mobilisation d’ampleur au Nigéria remonte à octobre 2020 et visait à demander la dissolution d'une unité de police accusée d'abus, et qui a été dissoute sous la pression. Amnesty International avait signalé à l’époque au moins 10 morts dans les manifestations.