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Hollywood : 2023 n’était toujours pas “l’année de la femme”, malgré les grands discours de l’industrie

D’après un rapport de l’Annenberg Inclusion Initiative, spécialement paru en août pour ses 17 ans, les personnages masculins continuent de dominer le top 100 des films hollywoodiens les plus rentables.

Hollywood est-il réellement aussi progressiste qu’il le prétend ? Le récent rapport de la professeure Stacy L. Smith et de l’USC Annenberg Inclusion Initiative (Inequality in 1,700 Popular Films: Examining Portrayals of Gender, Race/Ethnicity, LGBTQ+ & Disability from 2007 to 2023) révèle que, malgré les efforts affichés pour promouvoir la diversité dans la représentation des genres à l’écran en 2023, l’industrie cinématographique américaine reste toujours à la traîne.

Les statistiques sont claires : celle-ci peine à se réformer en profondeur pour offrir une représentation plus inclusive des femmes. L’étude souligne ainsi que les spectateur⸱rices sont encore deux fois plus susceptibles de voir des personnages masculins que féminins dans les films hollywoodiens.

Un déséquilibre persistant

Le rapport s’efforce de quantifier les initiatives d’inclusion des femmes et des minorités dans les 100 films de l’année les plus rentables produits par Hollywood, et ce de 2007 à 2023. Elle exclut donc les productions destinées aux plateformes de streaming ainsi que les sorties indépendantes, qui ont pourtant montré une plus grande diversité ces dernières années. En se concentrant sur la majorité des films populaires en salle, l’Annenberg Inclusion Initiative évalue dans quelle mesure les intentions inclusives de l’industrie se traduisent concrètement à l’écran. 

Parmi les films examinés en 2023, seulement 31,7 % des personnages parlants étaient féminins. Ce pourcentage est quasiment inchangé par rapport à 2007, lorsque Stacy L. Smith a initié cette étude, où il était de 29,9 %. Ce déséquilibre se reflète également dans les statistiques concernant le nombre de filles et de femmes dans les rôles principaux, l’étude révélant une baisse de 14 % par rapport à l’année 2022, le pourcentage tombant à 30 %. La parité entre les genres (que prône tant l’industrie) s’est seulement reflétée dans 11 % des films étudiés.

Quelle que soit la façon dont vous examinez les données, 2023 n’a pas été l’année de la femme”, a déclaré la chercheuse dans un communiqué officiel. Et de tirer un constat alarmant : “Il est clair qu’il y a soit un rejet des femmes en tant que public pour plus d’un ou deux films par an, soit un refus de trouver des moyens de créer un changement significatif, soit les deux. Si l’industrie veut survivre à sa situation actuelle, elle doit examiner son incapacité à employer la moitié de la population à l’écran.” 

Des progrès sur d’autres plans

Bien que le rapport révèle une persistance des inégalités de représentation entre les genres au cinéma, il met en outre en avant des progrès notables dans la visibilité des groupes raciaux et ethniques sous-représentés. La part des personnages blancs, qui s’élevait à 61,7 % en 2022, est tombée à 55,7 % en 2023, ouvrant ainsi la voie à une meilleure inclusion, les individus issus de ces groupes représentant 44,3 % des personnages. Un pourcentage qui non seulement correspond, mais dépasse légèrement la diversité raciale de la population américaine, estimée à 41,1 %. 

Toutefois, certaines communautés continuent d’être occultées : parmi les 100 longs métrages ayant enregistré les meilleurs chiffres au box-office 2023, seulement cinq présentaient un protagoniste LGBTQIA+, et aucun personnage transgenre n’a été mis en scène. De manière générale, on note 60 personnages queer, soit moins qu’en 2022, qui en comptait 87. Enfin, en ce qui concerne les représentations du handicap à l’écran, seulement 2,2 % des personnages étaient handicapés.

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