"Aussi plein qu'à la Braderie": à Lille, le tourisme brille grâce aux Jeux
"Du jamais vu !", se réjouit Boris Delecroix, président du Club hôtelier de Lille Métropole, qui souligne que la période fin juillet/début août est d'ordinaire l'une des "plus calmes de l'année, avec un taux de réservation oscillant entre 40 et 45%".
La ville est plutôt prisée par les touristes français, belges ou néerlandais venus découvrir le patrimoine artistique et architectural des Flandres.
Mais en l'espace de quelques semaines, elle s'est muée en destination beaucoup plus internationale grâce à la phase de poule du basket aux JO, qu'elle a accueilli au stade Pierre-Mauroy, sur la commune voisine de Villeneuve d'Ascq. La deuxième semaine est consacrée, depuis mardi, aux phases finales du handball.
"Ce qui est génial, c'est qu'on accueille des gens qui ne seraient jamais venus en dehors des JO", se félicite Boris Delecroix, qui gère également le Grand Hôtel Bellevue, un trois étoiles du centre. "Des Chinois, des Serbes, des Brésiliens, des Australiens et des Japonais, ce qui correspond aux équipes venues jouer." Sans oublier la prestigieuse équipe américaine et ses stars planétaires.
52 matchs
D'après les données de téléphonie, ils étaient 20.000 visiteurs allemands, 17.000 anglais et 11.000 japonais à affluer dans la capitale des Flandres lors de cette première semaine, rapporte la Métropole Européenne de Lille (Mel).
Une manne pour le secteur: de 74 euros hors taxe pour la même période en 2023, il fallait compter 183 euros en moyenne pour réserver une chambre le samedi 27 juillet, jour d'ouverture des épreuves de basket, selon M. Delecroix.
Pour compenser l'absence de "fan zone", interdite par la préfecture pour raisons de sécurité, un "Repère lillois des JO" permet aux visiteurs de suivre les épreuves sur écran géant.
Birgit Peeters et sa soeur Hilke, toutes deux vêtues du maillot orange du hand néerlandais, s'y prélassent au soleil ce mardi, tout sourire malgré la défaite de leur équipe le matin même face au Danemark.
"On avait un peu peur d'avoir des difficultés à s'orienter" dans la ville, explique Birgit, "car nous avions entendu des choses pas rassurantes... Finalement, l'organisation est très bonne."
Environ 300 bénévoles sont mobilisés chaque jour pour l'accueil et l'aiguillage des visiteurs, ainsi que 4.300 policiers, agents de sécurité et gendarmes, qui garantissent le bon déroulé des 52 matches de basket et de hand prévus jusqu'au 11 août.
"On ne connaissait pas le Nord"
A quelques centaines de mètres du Grand Hôtel Bellevue, les visiteurs défilent tout le jour sur les stands du petit village d'activités de la Grand'Place.
Annika Fisker et son mari Jens, un couple de touristes danois, observent leurs enfants jouer au basket sur un petit terrain clôturé, accompagnés d'un bénévole.
"On connaissait bien le sud de la France car on y va souvent en vacances, mais on ne connaissait pas le nord", explique Annika, venue plusieurs fois voir des matchs au "Repère lillois des JO", où elle trouve la ferveur des supporters "fantastique".
"J'étais là vendredi pour le match France-Allemagne" de basket, raconte Jens. "Bon, vous (les Français) avez perdu mais ce n'est pas grave, on a fêté ça quand même..."
Dans le centre, bars et restaurants font le plein depuis les début des Jeux, les restaurateurs jurant que "leurs terrasses sont aussi pleines qu'en période de Grande braderie", le grand moment de la vie touristique lilloise début septembre, selon William Tissot, de l'Office du tourisme de la ville.
Dopée par le basket, la fréquentation devrait toutefois baisser durant les épreuves de handball. "C'est un peu plus timide sur le hand", reconnaît Boris Delecroix. "On est plutôt aux environs de 55% de réservations."
Mais le patron d'hôtel reste optimiste : "On espère que la France va se qualifier pour la finale, mais également le Danemark, la Norvège ou l'Allemagne qui sont des pays proches, dont les supporters auront envie de venir."