Mains rouges peintes sur le Mémorial de la Shoah : un des suspects regrette une "bêtise" et dément tout antisémitisme
Un Bulgare, arrêté fin juillet pour avoir peint en mai des mains rouges sur le Mémorial de la Shoah à Paris, a démenti mercredi tout "racisme", disant avoir agi sous l'effet de l'ivresse sans connaître ce bâtiment.
Pas moins de 35 tags représentant des mains rouges avaient été peints sur le Mur des Justes, à l'extérieur du musée parisien, portant les noms des 3.900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. "J'ai participé à cet acte de vandalisme", mais "cela n'avait rien à voir avec du racisme", a déclaré à l'AFP Georgi Filipov, 35 ans, disant n'avoir eu "aucune motivation religieuse". Il s'exprimait pour la première fois, avant une audience du tribunal de Sofia qui a reporté au 26 septembre une décision sur son éventuelle extradition.
Proches de cercles d'extrême-droiteSelon sa version, Georgi Filipov était parti avec un ami à Paris "pour voir la tour Eiffel". "Nous étions tout un groupe, j'avais bu beaucoup d'alcool. On m'a proposé de réaliser" ces "dessins sur des murs" le soir des faits, "je n'ai pas refusé, ce que je regrette", a expliqué le trentenaire au crâne rasé. "Quand je me suis réveillé le lendemain, j'ai réalisé quelle bêtise j'avais commise et j'ai pris la fuite", a-t-il ajouté. Il affirme n'avoir eu "absolument aucune idée" de ce que signifiait le symbole des mains rouges, associé au lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000 par des Palestiniens.
Un autre suspect, Kiril Milushev, 27 ans, a été interpellé le 25 juillet dans la ville de Blagoevgrad (sud-ouest). La justice a ordonné lundi son extradition vers la France. Un troisième Bulgare a par ailleurs été appréhendé en Croatie. "Gravitant dans les cercles d'extrême droite", les trois hommes sont accusés d'avoir "vandalisé" le Mémorial dans la nuit du 13 au 14 mai, selon les autorités bulgares. Cet acte de vandalisme a suscité une vive émotion dans la communauté juive et le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire.
Selon le mandat d'arrêt européen que l'AFP a consulté, les suspects ont été confondus par l'examen des caméras de vidéosurveillance qui ont permis de remonter leurs traces jusqu'à l'hôtel, où l'un des trois auteurs avait laissé sa carte d'identité. Ils s'étaient ensuite enfuis via Bruxelles vers Sofia. Sur leurs profils Facebook consultés par l'AFP, deux d'entre eux avaient posté le 12 mai une photo devant la cathédrale Notre-Dame. Dans des publications plus anciennes, révélant des liens passés entre eux, l'un d'eux apparaît membre d'un club d'ultras de football, un autre s'affiche avec un tatouage nazi sur la poitrine.
Avec AFP