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Escalade: la dernière ascension des frères Mawem

C'est la fin de l'ère Mawem. Deux mois après Mickael, qui avait échoué de peu à se qualifier aux JO en combiné bloc et difficulté, l'aîné Bassa a lui aussi tiré sa référence à l'issue de l'une de ses plus belles performances, devant un public survolté.

Opposé en quart de finale à la légende indonésienne de la vitesse Veddriq Leonardo, il a touché le sommet de ce mur de 15 mètres en 5 sec 26, contre 4 sec 88 pour le futur champion olympique.

"C'est enfin fini. Le chemin pour venir jusqu'ici a été long. Je suis quand même content de terminer sur un run propre", a expliqué le vétéran de l'équipe de France d'escalade, 39 ans.

Mardi en qualifications, pour la journée la plus importante de sa carrière et sous un soleil écrasant sur le site du Bourget, le Français avait déjà été au rendez-vous, battant deux fois son record de France avant de l'égaler au cours d'un duel éliminatoire.
"Un gros quart de nos vies"
"Il avait envie de finir sur une belle note, il s'en est donné les moyens en s'entraînanttoute l'année. Il est arrivé ici en forme et pas en pré-retraite. Il espérait mieux, nous aussi, mais ça reste une belle performance", s'est régalé Sylvain Chapelle, entraineur de l'équipe de France de vitesse.

Après l'élimination, Mickael, à ses côtés depuis l'enfance sur les murs du monde entier, l'a félicité en premier en versant quelques larmes.

"C'est un gros quart de nos vies qui est fini en tant qu'athlète, mais on a fait ce qu'on voulait : marquer un peu l'histoire, donner beaucoup de fierté à notre famille et l'amener au plus haut niveau", a expliqué Mickael, champion du monde de bloc en 2023.

"J'ai fini depuis quelque temps, mais il me manquait mon frère pour dire que c'était vraiment fini. Aujourd'hui, on peut passer à autre chose. On a encore beaucoup de choses à amener au monde de l'escalade, autrement", a-t-il ajouté.

Seul petit regret pour les deux Guyanais désormais installés à Colmar (Haut-Rhin), où ils gèrent une salle d'escalade, ne pas avoir pu profiter pleinement d'une olympiade ensemble.
Ambassadeurs
A Tokyo, pour la première apparition du sport, Bassa avait dû faire une croix sur la finale en raison d'une grave blessure au biceps. Mickael avait pris la 5e place.

Et en mai, Mickael était passé à côté de l'épreuve de qualification olympique pour ce qu'il espérait être aussi sa grande dernière.

"J'ai quand même vécu ces Jeux, j'ai tapé sur l'estrade (invité pour inaugurer la session jeudi, ndlr), notre famille entière était là. On a de la chance d'être à Paris ensemble", a-t-il dit.

Pendant des années, les deux hommes ont occupé les premières places des podiums nationaux et européens et servi d'ambassadeurs d'une discipline qui a explosé en popularité.

"Ils ont le plus gagné en équipe de France et qui l’ont portée pendant un petit moment", a expliqué Sylvain Chapelle. "Mais il y a des jeunes qui peuvent prendre le leadership", a-t-il assuré.

"Il faut leur laisser la place. Quand on a commencé, on s'est dit qu'on voulait être fort et gagner des compétitions, mais il n'y avait pas de JO. Ma première Coupe du monde on dormait dans des tentes à côté du site", a raconté Bassa Mawem, un peu nostalgique.

"Aujourd’hui, on est logés, nourris, blanchis. L’escalade a changé, grâce à toutes les personnes qui s'investissent dans le sport. On est fiers d'y avoir contribué", a-t-il conclu, avant d'aller saluer une dernière fois le public français.

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