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Voile: Lauriane Nolot, pas d'or pour les braves

"Demain il va falloir faire comme je fais d'habitude: courir une manche, la gagner et +merci au revoir+", avait-elle lancé mercredi soir dans un grand éclat de rire, le visage peint d'écran solaire coloré.

Mais cela ne s'est pas tout à fait passé comme ça jeudi. Lors des deux manches de finale disputées, la Varoise de 25 ans a toujours été devancée par la Britannique Eleanor Aldridge, finalement titrée et qui a profité d'un meilleur choix de voile, un cerf-volant de 15m2 plutôt que les 21m2 qui ont tracté la Française et les autres finalistes.

"C'est une grosse déception parce que j'ai l'impression que le vent marseillais n'a pas voulu de moi aujourd’hui. C'est décevant, mais je pense que je finirai par apprécier cette médaille. Elle est belle mais je n'étais pas venue pour ça", a lâché la Française, terriblement abattue une fois de retour à terre, là où elle affiche habituellement sa bonne humeur et son invraisemblable énergie.
Glisse et liberté
Si l'argent est amer, c'est un peu parce que l'équipe de France de voile aurait eu bien besoin d'un peu d'or pour embellir des Jeux à domicile décevants (un argent et un bronze au bout du compte) et beaucoup parce que Nolot a énormément gagné ces derniers temps et n'avait plus l'habitude de voir ses adversaires de derrière.

"Elle voulait l'or évidement. C'est quand même l'argent, il va falloir digérer et apprendre à l'apprécier. Mais c'est frustrant, ça fait deux ans qu'elle gagne tout, elle est double championne du monde... ", regrettait après la finale sa coach Ariane Imbert, qui comme son élève a versé quelques larmes de rage.

Imbert est celle qui a pris Nolot sous son aile quand l'ex-cavalière s'est lancée à fond dans le kite, à ses 16 ans.

"J'avais déjà le plaisir de la mer, j'ai toujours fait un peu de planche mais sans pousser plus que ça. Et j'ai découvert la vitesse et l'adrénaline de ce sport. C'est ce qui a fait naître une passion", avait raconté la championne l'année dernière à l'AFP.

La passion s'est ensuite nourrie du plaisir de "voler" au-dessus de l'eau et des "énormes sensations de glisse pure, de liberté" ressenties sur sa planche. "C'est ma nature, j'aime les sports à risque, j'adore la vitesse. C'est ma passion et je suis heureuse", a-t-elle encore résumé cette semaine à Marseille.
Deux salles, deux ambiances
Même si elle relève aussi "son intelligence", sa "lucidité" et sa capacité à "aligner tous les paramètres de la performance", Ariane Imbert reconnait aussi que le côté risque-tout de son élève est évidemment une force dans ce sport où tout se joue à très grande vitesse.

"Elle a un mental un peu casse-cou, peur de rien, un peu fonceur. C'est ce qu'on cherche. C'est un sport extrême, ils vont à 30/40 noeuds à un mètre de haut et avec un truc tranchant sous les pieds. Il faut être barjot. Les trop prudents, ça ne marche pas."

Mais dans le petit monde très "cool" du kite, l'intrépide Nolot a aussi amené son sens de la compétition et son goût pour la bagarre sur l'eau, même face aux garçons. "Une partie de moi et de mon ego fait que quand je suis à l'eau, c'est pour gagner ou rien, je suis très mauvaise perdante", disait-elle encore cette semaine.

Et elle l'avait déjà dit avant les Jeux, elle était venue chercher "celle qui brille bien fort" et elle ne parlait pas de l'argent, dont tout le monde, famille, amis et coéquipiers essayaient de la convaincre jeudi qu'il était magnifique.

"Ils sont géniaux, ils me disent d'être contente, que c'est incroyable. De voir tout le monde hyper-content comme ça, je me dis +bon, Lauriane, arrête un peu d'être dégoûtée, parce que là ça fait un peu deux salles, deux ambiances", a-t-elle lâché dans un éclat de rire. Enfin.

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